Chose promise, chose due. Le mouvement dans le corps de la magistrature a fini par être opéré par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, «au terme de la révision annuelle des listes électorales et de la période de recours», comme il s’était engagé, après sa rencontre avec le Syndicat national des magistrats.
Ainsi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, continue de faire le grand ménage dans son secteur dont il connaît parfaitement les rouages. En effet, après le mouvement qui a touché 35 présidents de Cour de justice, et des changements dans le Conseil d’État, au mois d’aout dernier, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), réuni avant-hier, à Alger, sous la présidence du ministre, a approuvé la nomination de 432 magistrats et la titularisation de 343 autres. Le Conseil a, de surcroît, approuvé la mise en disponibilité de 20 magistrats, le détachement de 13 autres et la fin de détachement pour 5 magistrats, la promotion au grade supérieur de 1 698 magistrats, et un mouvement concernant les magistrats, des juridictions ordinaires et administratives.
Le ministre, qui a présidé sa première réunion avec les membres du CSM, depuis son installation à la tête du département de la Justice, a qualifié le mouvement des magistrats, d’ « inhabituel de par son envergure et sa nature ». En ce sens, il a affirmé que ce mouvement vise à « rétablir la crédibilité de la Justice au sein des juridictions concernées et mettre fin aux nombreuses critiques exprimées depuis très longtemps à l’encontre le secteur ». Plus loin, le Garde des Sceaux a assuré que ce mouvement « a été préparé dans le respect strict des dispositions de la loi, en tenant compte des demandes des concernés, de leur compétence professionnelle, de leur situation familiale et leur état de santé, outre des considérations liées à la nécessité de service », a-t-il soutenu. Zeghmati a fait savoir que l’examen de la situation de la répartition des magistrats sur le territoire national a permis de relever « certains cas incohérents et contradictoires aux attentes des citoyens quant à l’intégrité du juge», liés notamment «aux magistrats qui restent au sein de la même juridiction pour une durée allant parfois à 25 ans, dont les juges en couple (mariés)», ajoutant que le nombre de ces cas a atteint 2456. L’ordre du jour de la session ordinaire du CSM, qui s’est déroulée à huis clos, comprend l’examen des questions « à même de renforcer l’indépendance de la justice et d’asseoir les fondements d’un Etat de droit où le citoyen pourra recourir à une justice équitable et neutre et un juge intègre et honnête », a encore souligné le ministre. Pour lui, la réunion du CSM intervient «à une étape décisive où le peuple revendique l’indépendance de la justice, qu’il place au même rang que la lutte contre la corruption et la réforme de l’État», ajoutant que le peuple «met les magistrats à la croisée des chemins et nous n’avons de choix que d’emprunter la voie qui sauve l’Algérie», a-t-il soutenu.
Lamia Boufassa