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LE MOUDAF DÉNONCE LA DÉCISION DE L’AFD AU SAHARA OCCIDENTAL : « Non à l’investissement colonial »

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Le Mouvement dynamique des Algériens en France (MOUDAF) a, dans un communiqué transmis, hier, depuis Paris, à notre rédaction, réagi vivement à l’annonce de l’Agence française de développement (AFD) d’investir au Sahara occidental 150 millions d’euros.
En effet, le journal Le Figaro a rapporté, samedi, que l’ADF « prévoit d’investir 150 millions d’euros au Sahara occidental », son directeur général, Rémy Rioux, reprenant l’agence officielle marocaine MAP. Dans ce document signé par son secrétaire général, Nasser Khabat, le Moudaf a exprimé sa « plus vive indignation » face à cette annonce. « Lors de sa visite à Laâyoune, ville du Sahara occidental occupée illégalement par le Maroc, le responsable de l’AFD a déclaré que son institution allait désormais investir dans les soi-disant « régions du Sud ». Cette terminologie ne saurait masquer la réalité juridique et politique : le Sahara occidental est un territoire non autonome inscrit sur la liste des Nations Unies, en attente d’un processus de décolonisation conforme au droit international », écrit le Moudaf, dénonçant par là une « décision gravement attentatoire aux droits du peuple sahraoui. Toute opération économique ou financière dans ce territoire sans le consentement explicite du peuple sahraoui constitue une violation du droit international, notamment des résolutions des Nations unies et de l’avis juridique de 2002 rendu par le conseiller juridique de l’ONU ».
Le Mouvement a ensuite rappelé que « cette position a été fermement consolidée par la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) », rappelant pour preuve les arrêts du 4 octobre 2024 à travers lesquels « la CJUE a confirmé l’annulation des accords commerciaux et de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, en raison de leur application au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui. La Cour a souligné que le Sahara occidental possède un statut distinct et séparé du Royaume du Maroc, et que l’inclusion de ce territoire dans les accords sans le consentement du peuple sahraoui viole le droit international». Cette organisation de la diaspora algérienne a ajouté que « ce choix politique, qui fait suite au ralliement de la France au plan d’autonomie marocain, renforce l’image d’une diplomatie française alignée sur la logique d’occupation et de prédation, au détriment des principes de justice et d’autodétermination que la République prétend pourtant défendre ». Par ailleurs, le Moudaf a affirmé « condamner également les accords signés entre plusieurs entreprises françaises – dont Engie et MGH Energy – et le Royaume du Maroc pour exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental sous occupation. Cela revient à cautionner l’appropriation illégale de richesses qui ne reviennent qu’au peuple sahraoui, en violation du principe de souveraineté permanente sur les ressources. En outre, le Moudaf a tenu à rappeler que « cette orientation de la diplomatie française aggrave les tensions dans la région, notamment avec l’Algérie, acteur clé de l’équilibre maghrébin et défenseur historique du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination » avant d’appeler, pour conclure, « à la suspension immédiate de tout investissement français dans le Sahara occidental tant qu’un règlement juste, pacifique et conforme au droit international n’aura pas été obtenu».
F. G.

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