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Le montant d’impôts non recouvrés, avancé par les officiels, est très exagéré, selon le directeur général des impôts : L’impôt combiné à la cherté de la vie envenime la situation des ménages

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Contrairement aux constats alarmistes relayés par des hauts responsables de l’état, des cadres opérationnels rassurent et qualifient les chiffres avancés par ces responsables de «trop exagérés». Ainsi le directeur général des impôts, Mustapha Zikara a confirmé, dimanche devant les membres de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), que les informations avancées quant au volume des restes à recouvrer, estimés à 12 000 milliards DA, étaient exagérées, expliquant dans la foulée qu’il s’agit des accumulés depuis plusieurs années, et dont la majorité sont des amendes judiciaires difficiles à appliquer sur le terrain. Dans ce même sillage, Mustapha Zikara a souligné que les amendes judiciaires arrivent souvent deux ans après leur affliction à l’administration fiscale. Cette dernière entame, ensuite, leur recouvrement en notifiant à la personne concernée. Affirmant que la situation n’entrave pas l’opération de recouvrement fiscal et d’impôt dont le taux de recouvrement a progressé durant les dernières années dépassant 80%, le directeur général des impôts a expliqué que l’un des obstacles pour l’opération de recouvrement des amendes, engendrant ainsi leur accumulation au fil des années, tient du fait des changements d’adresses par les concernés ou leur incarcération.

L’impôt combiné à la cherté de la vie complique la situation des ménages
Compte tenu de la baisse drastique du pouvoir d’achat, la montée du chômage aidant, de nombreux algériens éprouvent d’énormes difficultés à s’acquitter de leurs impôts. Les recettes budgétaires de l’État on plafonné à 5 635,5 milliards DA en 2017 et il est prévu que celles-ci atteignent 6 496,58 milliards DA en 2018, c’est dire qu’en l’espace d’une année, les contribuables algériens sont tenus de faire face à près de mille milliards de prélèvements en plus malgré que les classes moyennes sont de plus en plus impactées par la crise. L’augmentation des impôts, la multiplication des taxes, la remise en cause des niches fiscales, la fiscalisation de la majoration pour les retraités, combiné à l’augmentation permanente des impôts locaux observés ces dernières années, ont évidemment pesé sur le niveau de vie des citoyens lambda. Et pourtant, le Gouvernement ne se sent pas contraint de reconnaitre le ras le bol fiscal et œuvre à maintenir la pression fiscale sur les ménages, tout en dénonçant les fuites fiscales qu’il situe à des barres exagérées. Même les entreprises, dont le taux de marge est au plus bas et dont les faillites restent à un niveau très élevé compte tenu des effets de la crise qui frappe le pays, ne sont pas épargnées par le broyeur de la fiscalité. Selon des spécialistes, concomitamment à la situation conjoncturelle, certains facteurs structurels peuvent expliquer la progression des impayés fiscaux. Les marges de manœuvre des ménages tendent à se réduire fortement en raison notamment de l’augmentation des dépenses pour cause de la cherté qui a frappé les prix des produits de première consommation ; la conséquence est une réduction des recettes fiscales de l’État. Avec une croissance étale, la situation fiscale des ménages restera tendue dans les prochains mois voire les prochaines années et la volonté du gouvernement de faire un geste en direction des classes moyennes dans le cadre du budget 2018 en abolissant toutes nouvelles taxes n’aidera certainement pas les classes moyennes à surmonter les difficultés de la vie de tous les jours.
Zacharie S Loutari

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