À quand remonte déjà le dernier « accrochage » entre l’Algérie et la France ? Il y a une vingtaine de jours, l’Algérie a expulsé 12 agents en poste à l’ambassade de France à Alger. Cette décision a été prise en riposte à l’arrestation brutale suivie de la mise en examen arbitraire d’un agent consulaire algérien en France, et ce dans le cadre de la prétendue affaire d’élèvement du délinquant notoire surnommé « Amir DZ ». En représailles, Paris a expulsé 12 agents algériens et rappelé son ambassadeur à Alger pour consultation.
Depuis cet épisode qui s’ajoute à une longue série d’actes plus ou moins fermes et hostiles, entrecoupés par des tentatives de reprise de dialogue, tous les canaux diplomatiques semblent fermés. Hier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot- dont la visite du 6 avril dernier à Alger a été un échec total- a rebondit sur la crise entre Paris et Alger en considérant que « la situation est bloquée ». Sur les ondes de la radio RTL, Barrot a dit : « À ce stade la situation est bloquée », ajoutant que « c’est la responsabilité des autorités algériennes ». Evidemment, et encore une fois, c’est la faute à l’Algérie ! On ne peut pas attendre mieux de la part du commun des ministres français qui passent le plus clair de leur temps à désigner l’Algérie derrière « tous les maux » de la France. Par ailleurs, Barrot a évoqué l’écrivain algéro-français Boualem Sansal, condamné par la justice algérienne à cinq ans de prison ferme. « Un homme de 80 ans qui est éloigné de ses amis », a-t-il plaidé « la cause » de l’écrivain en faveur duquel il a espéré que les autorités algériennes « sauront faire preuve d’humanité ». Autre sujet, Barrot s’est implicitement adressé à son collègue de l’intérieur, Bruno Retailleau. « Nous avons intérêt (…) à ne pas faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure », a prévenu le chef de la diplomatie française, pour qui encore « lorsque nous le faisons, nous prenons le risque de causer du tort à nos compatriotes franco-algériens, et c’est lorsque la relation est à peu près équilibrée que l’on obtient des résultats ».
F. G.