Le Haut-Commissariat des droits de l’Homme de l’ONU alerte sur la multiplication des plateformes et d’organisations qui « promeuvent ouvertement la haine raciale, la xénophobie et les doctrines de supériorité raciale ».
A Genève, lors de la commémoration, vendredi, du 60ème anniversaire de la Convention internationale contre la discrimination raciale, la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’Homme, Nada Al-Nashif, a averti que ces idéologies, loin d’appartenir au passé, puisent toujours dans l’héritage du colonialisme et de l’esclavage pour prospérer. Rendant hommage aux victimes du racisme, de la ségrégation et de l’apartheid, la cheffe adjointe des droits de l’Homme de l’ONU a décrit les nouveaux visages d’une discrimination raciale désormais imbriquée à d’autres formes d’exclusion. Elle touche de plein fouet les personnes d’origine africaine et asiatique, les peuples autochtones, les Roms, les minorités, ainsi que les migrants, demandeurs d’asile et réfugiés parmi beaucoup d’autres. « Cet anniversaire important nous rappelle la responsabilité collective qui nous incombe d’honorer leur héritage en redoublant d’efforts pour éliminer la discrimination raciale sous toutes ses formes et manifestations », a-t-elle affirmé. Il y a soixante ans, alors qu’elle avait moins de dix ans d’existence, l’Organisation des Nations unies a donné effet à l’une des promesses centrales de sa création – éliminer la discrimination raciale – en élaborant avec audace un traité juridiquement contraignant. « La Convention a non seulement répondu à cet impératif, mais elle a également marqué, en tant que premier des «traités fondamentaux relatifs aux droits de l’Homme», une étape importante dans le développement du droit international des droits de l’Homme. Une façon de rappeler que la Convention était révolutionnaire pour l’époque, non seulement en raison des normes qu’elle établissait, mais aussi en raison du mécanisme que les Etats ont volontairement accepté pour contrôler leur propre mise en œuvre.
30 millions d’Africains arrachés de force à leur terre natale
En écho au message de la cheffe adjointe des droits de l’homme de l’ONU, la Vice-Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD, selon l’acronyme anglais) a jugé important de se souvenir collectivement « des millions et millions de vies perdues, celles qui ont été brisées, celles dont les rêves ont été anéantis, à cause du mensonge selon lequel une vie est supérieure à une autre ».
« Nous devons reconnaître l’héritage douloureux du racisme et de la discrimination qui a marqué les sociétés du monde entier », a insisté Gay McDougall. Elle a rappelé que « les peuples autochtones de tous les continents ont subi des siècles de dépossession, d’assimilation forcée et de discrimination systématique ». « On estime également à trente millions le nombre d’Africains arrachés de force à leur terre natale en Afrique et transportés vers des côtes étrangères ou ayant traversé le Sahara à pied pour être vendus à des fins d’exploitation brutale ».
R. I.













































