Abdelmalek Slahdji est le sportif N°1 en Algérie. Une belle surprise au moment où tout le monde donnait Yacine Brahimi, le meneur de jeu de Porto et métronome de l’E.N loin devant dans les pronostics et ce, dans le prolongement du brillant parcours des Verts sur l’ensemble de l’année qui vient juste de s’effacer pour une autre que le public algérien espère meilleure en termes de résultats.
Les «vérités» d’un sondage
Pas seulement pour le seul football qui, malgré bien des déboires (seules l’E.N et l’ES Sétif ont pu d’ailleurs émerger du lot et nous faire chaud à l’arrivée d’un exercice finalement sans attrait, en dépit de quelques promesses à confirmer sur le terrain) a pu sortir du lot. On attendait (il ne faisait presque aucun doute), hégémonie médiatique oblige, que le roi football rafle la mise et soit le grand, seul et unique vainqueur de sondages finalement démentis, au grand plaisir des «anti-foot» (si, il en existe et beaucoup, leurs rangs grossissant au gré des violences multiples qui le gangrènent chez nous sans que l’on puisse trouver l’antidote idoine, nos championnats offrant, semaine après semaine, un visage hideux) à l’issue des opérations de comptage des voix de la presse algérienne ayant pris part au vote, pour reprendre l’expression utilisée par le maître de cérémonie, l’APS. Verdict mérité et rendant compte de la réalité. Une réalité pas belle (on se répète tellement !) à voir. Surtout pas à raconter. En s’imposant en tête du podium, le portier du sept national (la sélection nationale de handball qu’attend dès le début de la seconde moitié du mois en cours pas moins que le gros défi de faire bonne figure parmi l’élite mondiale, à l’occasion de l’édition qatarie de son prestigieux tournoi biennal, pour ceux qui ne le savent pas encore) dont il aura été, sans conteste, un des grands artisans lors de sa consécration africaine après des années de disette, est payé en retour pour avoir fait vibrer des millions d’Algériens (la presse en fait partie et le lui rend bien) l’hiver dernier. Une opinion qui n’oublie pas aussi que nos «dames», représentées par le jeu à «six», n’ont pas été en reste. Et c’est en toute logique que leur belle tenue de route (une des meilleures, sinon les meilleures actuellement sur le continent comme le prouvent les sorties des sociétaires du GS Pétroliers d’Alger, en attendant d’émerger sur le plan mondial où elles ont toutefois quelques efforts à faire pour monter dans la hiérarchie) en diverses compétitions de renom, est porteuse d’espoirs.
L’opinion a dit ?
Des espoirs portés par une certaine Fatima-Zahra Oukazi bonifiée par son âge avancé (30 ans) et qui, en cette année 2014 pour le moins faste, a ajouté à son palmarès, avant de transmettre le flambeau, le doublé coupe-championnat d’Algérie et la couronne africaine des clubs champions de volley-ball, avec le GSP en avril dernier à Carthage (Tunisie) où elle remportera le titre personnel mais ô combien précieux, en reconnaissance de son talent (qu’elle saura mettre sûrement au service de ses jeunes coéquipières avant de tirer sa révérence) de meilleure joueuse de la compétition. Deux titres bons pour le moral. Une bonne réaction aussi de cette même opinion qui, sans rien diminuer des mérites d’un certain Brahimi (une de nos actuelles fiertés au niveau international) croulant carrément, et on est évidemment très content pour lui, sous les distinctions et qui vient de s’illustrer encore en mettant d’accord, vendredi à Lagos, les responsables de la CAF qui le désignera à l’unanimité comme meilleur espoir sur le continent), qui vient nous changer des décors plantés par le «roi» déchu de longue date, le football (on ne parle pas ici du «Club Algérie» (qui va aborder la CAN 2015 avec le titre de meilleure sélection africaine selon l’appréciation, également, de la CAF, il ne faut pas trop s’y méprendre, car derrière et intra muros, les occasions de vibrer, à part peut-être la surprise de fin d’année que nous ont réservé les «Aigle» sétifiens (meilleur club d’Afrique, en a décidé la CAF) en nous offrant (sous la houlette de son jeune coach, Madoui, qui entre par la grande porte des grands du continent avec le titre mérité d’entraîneur N°1 de l’année, toujours aux Glo Awards), en guise de cadeau, le prestigieux trophée de champion d’Afrique des clubs depuis longtemps absent des rêves de nos représentants sur une scène continentale où ils n’ont presque plus rien à espérer, sont quasi inexistantes pour ne pas dire nulles.
Foot, foot et… rien !
Un quatuor en or et des récompenses qui peuvent aider à reprendre, qui sait, du poil de la bête et réapprendre les vertus du travail. En terminant à la 3e place du podium, le décathlonien Larbi Bouraâda, champion d’Afrique à Marrakech (Maroc, août 2014), s’il sort presque du néant, n’en interpelle pas moins l’ensemble du personnel dirigeant de notre sport quant à l’impérieuse nécessité de revoir leur stratégie en redonnant confiance à tous ces talents prometteurs sacrifiés sur l’autel du bricolage. Une politique sportive en décalage certain avec l’immensité d’un réservoir en stars en herbe pourtant jugé inépuisable. De grande qualité. Les pugilistes Souhila Bouchène et Zahra Bouarour (ça se conjugue désormais au féminin, chez nous), Salem Tamma, la véliplanchiste Akil Nouha ou l’haltérophile Walid Bidani en font partie. Emergent du lot. La suite ? Aux responsables de l’écrire. Ils savent ce qu’il leur reste à faire. Mais depuis le temps qu’on en parle ! La CAN 2015 de football est-elle tombée au mauvais moment ? Vient-elle trop tôt. Difficile de le dire. Ce qu’on sait, par contre, c’est que, pendant son déroulement, plus rien ne comptera que le ballon rond. À peine donc si l’on remarquera, qu’entre- temps, un autre «Club Algérie» ira au charbon, face à une redoutable concurrence, devant ce qui se fait de mieux dans le domaine (le handball) à l’échelle universelle, nous informer qu’elle existe. Nous changer un peu les idées. Des idées reçues qu’en dehors du foot, on se f… du reste. Et si les Verts (lire les Feghouli and Co) s’en revenaient à Alger avec la couronne africaine ? Folie pure peut-être (ou sûrement une fois la rue ayant pris le relais dans le délire auquel elle nous a habitués après chaque succès) mais l’assurance que l’on oubliera qu’il y a des lendemains de fête douloureux. Qu’on oubliera de reprendre le travail. De se remettre sur le bon chemin. Celui qui mène aux succès du travail. Quand le football va…
A. A.