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Le Groupe A3+ au CS réaffirme son engagement pour la paix au Soudan : Toute forme d’ingérence étrangère ne fait qu’aggraver et prolonger le conflit

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Le groupe A3+ au Conseil de sécurité des Nations unies a réaffirmé, vendredi à New York, son engagement en faveur du rétablissement de la paix au Soudan sous « conduite et appropriation soudanaises », soulignant que toute forme d’ingérence étrangère ne fait qu’aggraver et prolonger ce conflit.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Soudan, la représentante permanente du Guyana auprès des Nations unies, Carolyn Rodrigues, s’exprimant au nom du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana), a indiqué que la situation sécuritaire, économique, humanitaire et politique au Soudan « ne cesse de s’aggraver, en raison du conflit en cours qui s’est étendu à plusieurs région »s, alors que le peuple soudanais en paie le lourd tribut et subit de graves violations. Le groupe a, à ce propos, mis en garde contre la montée de l’insécurité alimentaire, le pillage, la violence et l’enrôlement des enfants », autant de fléaux qui s’accentuent alors que leurs auteurs restent impunis ». Il a ainsi appelé à la protection des civils et à la demande des comptes aux responsables sur ces violations. Le groupe a en outre condamné « dans les termes les plus forts » les attaques odieuses perpétrées contre un convoi humanitaire à Al-Koma, ainsi que les assauts visant une installation du Programme alimentaire mondial (PAM) menés par les Forces de soutien rapide (FSR), d’où la nécessité pour toutes les parties, « de respecter et de protéger les travailleurs humanitaires, en application de la Convention de Genève », car  » la sécurité du personnel humanitaire et des opérations d’aide, sont essentielles pour assurer l’acheminement des aides aux civils ». Dans ce contexte, le groupe A3+ a réaffirmé que « tous les auteurs de violations des droits de l’homme et autres abus doivent répondre de leurs actes ». Face aux efforts visant à ramener les parties à la table des négociations, le groupe a mis l’accent sur trois points. Le premier consiste à « ne pas instrumentaliser l’aide humanitaire », alors que plus de 24 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire au Soudan, et que le nombre de déplacés forcés ne cesse d’augmenter. A ce titre, il a exhorté les parties au conflit à « garantir l’acheminement sûr et sans entrave des aides humanitaires », à travers les lignes de front et les frontières, notamment à l’approche de la saison sèche, en vue de répondre aux besoins des civils et de garantir la fourniture de différents services, notamment en matière d’éducation et de santé, dans le contexte de la prolifération du choléra, due à la destruction de l’infrastructure civile. Le groupe a salué, à cet égard, l’engagement du gouvernement soudanais à ouvrir le point de passage d’Adré pour trois (3) mois supplémentaires, soulignant que « ces efforts doivent se poursuivre ». Concernant le deuxième point, le groupe a affirmé que « la coopération et la coordination sont d’une importance capitale », précisant que les besoins de financement humanitaire ont doublé depuis le début du conflit, alors que « le plan de réponse humanitaire n’est financé qu’à hauteur de 14?% bien qu’on ait déjà atteint la moitié de l’année ». Le groupe A3+ a insisté sur le caractère crucial des ressources de financement, appelant la communauté internationale à garantir le financement, tout en rappelant que le Conseil de sécurité doit veiller à « davantage de coordination entre toutes les initiatives de médiation ainsi qu’au maintien du rôle central de l’Union africaine (UA) et des Nations unies ».

Appel au renforcement de la surveillance et des mécanismes de reddition des comptes dans le but d’entraver l’afflux des armes vers les groupes armés au Darfour
Pour le troisième point, le groupe a réaffirmé « la nécessité pour les parties au conflit de respecter le droit international humanitaire et de se conformer à l’embargo sur les armes au Darfour », tout en rappelant que « tous les Etats membres du Conseil portent la responsabilité collective de faire respecter les principes de la Charte des Nations unies et de préserver la paix et la sécurité internationales ». Il a souligné que les violations du droit international humanitaire et de l’embargo sur les armes imposé au Darfour « sont inacceptables ». Le groupe a également rappelé qu’un an après l’adoption de la résolution 2736, la ville d’El-Fasher reste assiégée, subissant une intensification de la violence, des frappes aériennes, des bombardements et des affrontements directs, y compris à l’intérieur et aux abords des camps de déplacés internes. A cet égard, le groupe A3+ a appelé à un renforcement de la surveillance et des mécanismes de reddition des comptes », dans le but d’entraver l’afflux des armes vers les groupes armés au Darfour, affirmant que les ingérences étrangères sous toutes leurs formes, y compris l’utilisation d’armes sophistiquées tels que les missiles et les drones, « ne font qu’aggraver et prolonger ce conflit, et doivent ainsi être condamnées de manière catégorique ». En conclusion, le groupe A3+ a réaffirmé son engagement en faveur « du rétablissement de la paix au Soudan sous conduite et appropriation soudanaises », tout en insistant sur l’importance des efforts visant à soutenir le Soudan pour qu’il réintègre le concert des nations africaines, « sans compromettre sa souveraineté, son unité ni son intégrité territoriale ».

Le chef de l’armée soudanaise accepte une trêve humanitaire d’une semaine à El-Fasher
Le président du Conseil souverain de transition du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, a accepté une trêve humanitaire d’une semaine à El-Fasher, chef-lieu de l’Etat du Darfour Nord, dans l’ouest du Soudan, a annoncé le conseil. M. al-Burhan, également commandant en chef des Forces armées soudanaises (FAS), a donné son accord à la demande de cessez-le-feu du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors d’un entretien téléphonique vendredi, a indiqué le Conseil souverain dans un communiqué. « Le secrétaire général de l’ONU a appelé à une trêve humanitaire d’une semaine à El-Fasher pour soutenir les efforts d’aide et garantir l’acheminement de l’assistance à des milliers de civils pris au piège dans la ville, une proposition que le président du Conseil souverain a acceptée », précise le communiqué. M. al-Burhan a aussi souligné l’importance de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui exigent la fin du siège d’El-Fasher par les Forces de soutien rapide (FSR). Les FSR imposent un blocus à El-Fasher depuis mai 2024, incluant des bombardements quotidiens et de violents combats urbains entre les FSR et les FAS. Ce blocus a entraîné des pénuries critiques de produits de première nécessité et de fournitures médicales. El-Fasher est un centre administratif majeur pour la région du Darfour, qui comprend cinq Etats. C’est la seule capitale de l’Etat du Darfour à échapper encore au contrôle des FSR. La ville, qui abrite trois camps pour les personnes déplacées, à savoir Abou Shouk, Zamzam et Al-Salam, compte environ 1,5 million d’habitants, dont 800.000 déplacés internes, selon les données de l’ONU. Le Soudan est en proie à un conflit brutal entre les FAS et les FSR depuis avril 2023. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts et contraint des millions de personnes à fuir leur foyer, à l’intérieur du Soudan et au-delà de ses frontières.
R. I.

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