Profitant de la situation instable, voire chaotique, en Syrie, créée après la chute de Bachar Al-Assad au début décembre dernier, l’entité sioniste multiplie ses incursions dans le sud du pays. L’armée sioniste a occupé la zone démilitarisée du plateau du Golan tout en prenant le contrôle du Mont Hermon, dans une démarche qui s’inscrit dans le projet colonialiste du « Grand Israël » dénoncé par de nombreux pays dont l’Algérie. Ce mardi, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Benjama, parlant au nom du groupe « A3+ », a souligné que les défis auxquels la Syrie est confrontée, « nécessitent le soutien total et la solidarité de la communauté internationale ». Lors d’une séance de briefing sur la Syrie, Amar Bendjama a réaffirmé l’engagement ferme du groupe A3+, qui regroupe les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité (Algérie, Sierra Leone, Somalie), ainsi que la République du Guyana de la région des Caraïbes, « en faveur de l’unité de la Syrie, de sa souveraineté, de son indépendance et de son intégrité territoriale, un pays qui fait face aujourd’hui à de graves défis sécuritaires, humanitaires, politiques et économiques », ajoutant que « l’on ne peut promouvoir ces principes fondamentaux en l’absence de la paix civile entre les diverses communautés locales et sans la cessation des ingérences extérieures dans ses affaires internes ». Le groupe A3+ considère comme « essentielle » la levée rapide des sanctions unilatérales qui sont imposées à la Syrie. Concernant les défis sécuritaires, le groupe A3+ a insisté sur le facteur aggravant constitué par « les frappes aériennes que l’aviation militaire sioniste continue de mener contre des sites militaires sur le territoire syrien, ainsi que les déclarations des responsables sionistes concernant la présence de leurs forces en Syrie et leur intention de créer une +zone démilitarisée+ dans le sud du pays ». Le groupe « A3+ » considère que tout cela constitue une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. Après avoir exprimé la condamnation du groupe à l’égard de ces « déclarations et actions irresponsables qui exacerbent l’insécurité régionale », Amar Benjama a rappelé que le plateau du Golan est un territoire syrien occupé, comme le souligne la résolution 497 du Conseil de sécurité, appelant au plein respect de l’accord de désengagement de 1974. Dans cette situation, le groupe a souligné l’importance de « construire une Syrie inclusive pour tous ses citoyens sans discrimination ni exclusion aucune ». Il rappelle que la création d’un comité pour renforcer la paix civile et la réconciliation et pour consolider et faciliter la communication entre les communautés locales est « essentielle pour parvenir à une paix durable » en Syrie. Régler les conflits par le dialogue et les négociations, et faire taire les armes pour permettre l’acheminement des aides humanitaires et la protection des civils, c’est une double nécessité sur laquelle le groupe a insisté tout en réaffirmant « son soutien aux efforts de l’envoyé spécial de l’ONU visant à aider les autorités syriennes de transition à organiser un processus politique inclusif sous la direction syrienne, facilité par les Nations unies ». Le groupe a évoqué la situation humanitaire en Syrie qu’il a qualifiée de « catastrophique », plaidant pour davantage d’efforts en vue d’améliorer la situation, car il s’agit de défis qui exigent de la communauté internationale un soutien et une solidarité permanente avec les Syriens. « La Syrie assiste à l’une des pires crises d’exode dans le monde », a-t-il souligné, exhortant la communauté internationale à assurer la sécurité et la dignité des réfugiés syriens internes et à l’étranger, et leur retour volontaire. « Plus de 1,2 million de réfugiés internes sont retournés chez eux en novembre 2024, mais les obstacles entravant le retour persistent », précise la même source. Le groupe estime que sans une reprise économique rapide, il sera difficile de garantir aux Syriens un avenir prospère et sûr. « Si nous sommes sincères dans notre engagement à soutenir le processus de transition en Syrie, alors nous devons assurer aux Syriens les moyens de reconstruire leur pays », a-t-il souligné.
M’hamed Rebah