Le Premier ministre, Sifi Ghrieb, a affirmé l’engagement du Gouvernement à faire profiter aux citoyens ce qui leur revient de droit, notamment les biens récupérés par l’État dans le cadre de la lutte contre la corruption.
En visite hier dans la wilaya de M’sila où il a mis en service une usine de production de rond a Béton, un bien récupéré par l’État et mis entre les mains de l’Entreprise nationale des fonderies algériennes (FONDAL), le Premier ministre a mis un temps d’arrêt pour expliquer la démarche du Gouvernement. Car, il faut savoir que cette usine de rond à béton, tout comme l’unité de trituration des graines oléagineuses inaugurée le 22 septembre dernier à Jijel par le Premier ministre lui-même, est un actif récupéré par l’État dans le cadre de la lutte contre la corruption. Se présentant devant la presse, Ghrieb a déclaré que le Gouvernement est déterminé à poursuivre l’opération de relance des projets récupérés par l’État, et ce en les intégrant dans la chaîne de développement national.
Et, forcément, la relance de ces usines doit profiter aux citoyens auxquels reviennent les fonds détournés par le passé. « Le Gouvernement est déterminé à poursuivre la relance des projets confisqués dans le cadre de la lutte contre la corruption, car il s’agit de l’argent du peuple et les citoyens doivent pouvoir en profiter », a affirmé, en ce sens, Ghrieb. Celui qui a déclaré, aussitôt a-t-il été confirmé à son poste par le président Abdelmadjid Tebboune qu’il était chargé de « servir le peuple » et de « relancer l’économie nationale », persiste et signe à partir de M’sila. « Nous ne ménagerons aucun effort au service des citoyens et des travailleurs », a-t-il ajouté. « Nous récoltons, aujourd’hui, les fruits des efforts consentis au cours des dernières années conformément aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », a poursuivi Ghrieb, soulignant que l’étape actuelle « marque l’ouverture d’une nouvelle page » dans le processus de développement national.
Il faut savoir que Ghrieb est à sa deuxième opération du genre après une précédente première effectuée dans la wilaya de Jijel. En parlant aujourd’hui de la « récolte des fruits » des efforts fournis pour faire aboutir le processus de récupération/relance, le Premier ministre entend que le travail sera aussi long que harassant. En 2022, le président de la République a annoncé la récupération, en valeur, de 20 milliards de dollars de biens détournés par la « Issaba ». Mais depuis, ce chiffre aurait été peut-être beaucoup plus important, car à cette année il y avait des jugements qui n’ont pas encore été rendus par la justice. Pour ne citer que le patrimoine industriel national objet d’un détournement avant d’être récupéré, la justice avait confisqué 401 terrains industriels où ont été implantées des dizaines d’usines. Notamment, détaillait à cette époque l’ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux, « une cimenterie à Relizane, des usines de rond à béton à M’sila (celle que vient d’inaugurer Ghrieb, Ndlr) et à Berrahal à Annaba, des usines de montage de véhicules lourds à Boumerdès à Tiaret, Saïda (Suzuki), Relizane (Sovac), des unités de raffinage de l’huile alimentaire à Jijel (inaugurée le 22 septembre dernier, Ndlr), Oran et Alger, des usines de raffinage de sucre, des usines de production de médicaments à Reghaïa et Tissemsilt».
Il convient de rappeler que le président de la République a, lors de son entrevue médiatique avec la presse nationale le 26 septembre dernier, a effleuré le dossier de la lutte contre la corruption. Tout en annonçant que le fléau a reculé de 85%, le chef de l’État a réaffirmé la détermination de l’État à poursuivre la lutte dans ce domaine.
Farid Guellil