Le ministère de la Communication a annoncé le début d’un vaste chantier de réforme dans le secteur, dont celui relatif à la remise à plat, sinon de l’annulation de la loi sur l’Information de 2012, en élargissant des champs de libertés portés par la nouvelle Constitution. Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio chaîne 3, le conseiller du ministre de la Communication, Nourredine Khelassi, a déclaré qu’une série de textes réglementaires concernant la presse électronique et aussi des télévisions installées en off-shore seront soumis au gouvernement prochainement afin de permettre le fonctionnement de ces chaînes télé en conformité avec la loi algérienne. « Ces textes vont mettre de l’ordre et régulariser les sites électroniques et les chaînes de télévision installées en off-shore », dont il observe qu’elles « exercent dans l’illégalité parfaite », l’invité de la radio considère qu’elles ont, à ce jour, fonctionné dans le « déni de la loi, sinon en la contournant ». Pour lui, il reste à domicilier le droit partout « où il a été absent ». Concernant la liberté d’expression, en cette Journée internationale de la presse, Khelassi insiste sur l’importance du respect des principes de liberté et de responsabilité auxquels doit s’astreindre le journaliste dans l’accomplissement de sa mission. Pour lui, la liberté de la presse n’a de limite que celle de l’éthique et du droit. Sur des supposées menaces que pourraient représenter pour la liberté d’expression les réformes engagées par l’État, le conseiller du ministre de la Communication répond que nulle part dans le monde il n’existe de liberté d’informer « en dehors des balises de la loi ». Il a tenu, cependant, à observer que le ministère de la Communication a mission d’aider les professionnels de la presse à s’organiser pour réformer leur secteur en profondeur et en concertation avec eux. À condition, déclare-t-il, qu’ils « s’organisent eux-mêmes », indiquant dans le même cadre qu’aucune réforme ne pourra se faire sans la concertation des professionnels su secteur. À ce titre il a annoncé la création d’une structure de régulation chargée de l’arbitrage et de la concertation. D’une autre part et pour améliorer le travail journalistique, M. Khelassi a parlé des aides destinées à la formation des journalistes qui sont, selon ses propos, une obligation stricte pour les entreprises publiques et privées. « Les entreprises sont obligées de respecter le 2% patronal préservé sur le chiffre d’affaires qui est destiné selon la loi à la formation des journalistes », affirme-t-il. D’autre part, le conseiller de Belhimer a abordé les problèmes financiers auxquels est confronté la presse écrite surtout, affirmant à ce sujet que dans une période de transition l’État va distribuer via l’ANEP équitablement selon 14 critères bien définis dont le tirage et l’audience sont comptés, en attendant une loi sur la publicité qui s’ouvrira aux règles du marché progressivement. Et cela, dit-t-il, afin de permettre à la presse écrite de « continuer de vivre ». Par ailleurs, il révélera aussi que des enquêtes diligentées et menées par les services de la gendarmerie ont été ouvertes au sein de l’ANEP, indiquant que « le niveau de putréfaction a atteint des sommets hallucinants dans cette entreprise». Il note que celle-ci « en raison d’une perversion absolue a permis à des réseaux mafieux de transformer cette agence en pompe aspiratrice de la rente ». Concernant les problèmes financiers de certaines entreprises privées, l’invité de la chaîne 3 a affirmé qu’il n’est pas dans les prérogatives du ministère de la Communication de se substituer « au management des sociétés en difficultés », notamment privées, parmi celles qui « ont gagné énormément d’argent et qui l’ont transféré à l’étranger ».
Sarah Oubraham