Dans le cadre de la stratégie de l’Union africaine (UA) en matière de lutte contre le terrorisme, notamment dans son volet sécuritaire, le centre d’Afripol «sera bientôt opérationnel» a annoncé le commissaire à la Paix et à la Sécurité (CPS) de l’UA, Smail Chergui, en marge de l’ouverture, hier, à Alger, des travaux de la 10eme réunion des Points focaux du Centre d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT)
La nécessité de coordonner davantage les efforts de coopération inter-africaine et avec les partenaires et institutions internationales, notamment les Nations unies en matière de lutte contre le terrorisme, qui reste une «source d’inquiétude majeure» pour le continent africain en proie à «l’accroissement des activités terroristes» a averti, hier, le responsable africain, Smail Cherfui. Intervenant à l’ouverture, hier, à Alger, des travaux de trois jours, de la 10éme réunion des Points focaux (PF) du Centre d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT), le commissaire du CPS précisant que «le terrorisme et l’extrémisme violent restent des sources d’inquiétude majeure pour l’Union africaine» l’institution continentale est convaincue que la lutte contre ces phénomènes doit, a-t-il souligné « sous-entendu les efforts consentis pour venir à bout des facteurs favorisant leur progression. ». Assurant que la Commission africaine et le CAERT « continueront de soutenir les États membres» notamment dans leurs efforts pour «empêcher» les groupes terroristes de recruter de nouveaux éléments et d’ «obtenir des fonds» pour mettre à exécution leurs attaques, il est urgent, a-t-il précisé «de doubler» d’efforts en matière de lutte contre tous les trafics, citant de drogue, d’armes, de cigarettes et de la traite humaine. Aussi, le commissaire du CPS de l’UA, a mis, l’accent, lors de son intervention, sur le «retour», notamment en Afrique, des terroristes de l’Irak, Syrie et du Yémen , indiquant qu’il s’agit là d’une nouvelle donne, qui doit être «prise en compte d’une manière effective» a-t-il précisé. Ce retour aux conséquences gravissimes sur le continent, viendra s’agripper à la complexité de la lutte contre le terrorisme en Afrique, en général et à travers le monde.
«Le retour des terroristes d’Irak, de Syrie et du Yémen vers l’Afrique est une préoccupation prioritaire à l’UA»
Le retour vers le continent africain, notamment dans certaines de ces régions, des terroristes dans leurs pays d’origine et des terroristes étrangers, fuyant les défaites successives qui leur ont été occasionnées en, Irak, Syrie et le Yémen est un nouveau risque majeur pour l’Afrique. S’exprimant en marge de l’ouverture des travaux, hier, des PF du CAERT , le commissaire du CPS de l’UA a affirmé que « le retour des terroristes étrangers en Afrique est un élément évidemment compliquant», avec maintenant, poursuit-il «les multiplications des bombardements et la récupération des villes (Syrie-Irak : Ndlr), occupaient jusque-là, par le soi-disant « État islamique (Daech :ndlr), les spécialistes, avancent qu’il y aurait entre 2000 et 2550 sur les 5000 répertoriés qui pourraient revenir» a-t-il indiqué. Un retour qui sera en direction «soit de l’Europe, ou leurs (les terroristes ndlr) pays d’origine» et évidement, dira le responsable du CPS « nous avons beaucoup d’africains» a-t-il affirmé. Poursuivant dans ce sens, il nous déclare qu’ à titre d’exemple
« nous avons déjà enregistré le retour d’un certain nombre (de terroristes : Ndlr) à travers le Yémen, qui sont arrivés en Somalie» affirme Smaïl Chergui, et d’ajouter « et donc, c’est une question qui devient prioritaire» pour l’Institution africaine. Une nouvelle donne qui devra consolider davantage la coopération déjà, en cours, de l’UA avec ses partenaires, notamment en matière d’échange d’informations, à propos duquel, dira le commissaire du CPS «nous devons être en mesure de bénéficier d’un échange d’information avec l’ensemble de nos partenaires » comme nous devons, aussi, a-t-il poursuivi « développer une coopération beaucoup plus forte pour justement juguler ce danger » a-t-il précisé. Une coopération plus soutenue, avec l’ensemble des partenaires étrangers engagés dans la lutte contre le terrorisme, et les récentes activités du commissaire du CPS, notamment ses déplacements à Téhéran et Moscou s’inscrivent, dans ce sillage. « J’ai effectué des visites, en Iran et en Russie, qui combattent actuellement l’EI, en Irak et en Syrie » avant d’affirmer qu’« il y a une volonté de coopération avec tous les partenaires» a-t-il déclaré. Quant à la situation en Libye, « après que les terroristes aient été chassés de Syrte», il faudra, selon lui, «faire attention non seulement à la frontière tunisienne, mais également au Sahel » a-t-il averti, avant d’appeler « à une mobilisation quasi permanente pour faire face à ce risque ». Pour le commissaire du CPS de l’UA, le risque redéploiement en question des terroristes d’Irak, de Syrie et du Yémen, vers l’Afrique, est une menace, notamment « pour la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali » a-t-il averti. Dans son annonce du déploiement prochain de la force africaine au Mali, à l’exemple de celle déployée au RDC, «c’est ce modèle là qui va crescendo s’imposer un peu partout». Soulignant plus loin que « l’avantage de ces forces c’est qu’elles auront un mode d’exercice plus robuste et surtout des règles d’engagements différents » dira-t-il et donc, poursuit-il
« elles pourront réellement traiter et aller chercher les terroristes sur le terrain ». Ce qui permettra, a-t-il expliqué « au nord mali de perturber toute l’économie criminelle et tous les réseaux liés au terroristes, et j’espère que nous arriverons bientôt à la mettre en place ».a-t-il déclaré.
Karima Bennour