à peine sue, la nouvelle est allée comme une trainée de poudre et tout le monde en parlait : dans les transports, les cafés, dans les chaumières et au bureau. Le coronavirus est chez nous. En fait, pour les veille-tard, l’information était déjà connue au milieu de la nuit car propagée par les réseaux sociaux, notamment Facebook, et forcément amplifiée pour ne pas dire dimensionnée comme un élément annonciateur de l’ « apocalypse », bien qu’il y avait quand même légitimité d’inquiétude compte tenu, malgré les capacités réelles sur tous les plans du système de santé national, la probable impréparation de l’Algérie à y faire face en cas d’émergence soudaine de cas.
Et c’est malheureusement ce qui s’est passé avec un ressortissant italien chez lequel ont été détectés et confirmés les symptômes pathologiques. Bien entendu, il y aà dire et redire et bien du grain à moudre sur le fait que celui-ci soit arrivé là où il devait être sans que cette détection ne soit faite malgré les assurances des pouvoirs publics nationaux d’une part et les «réputés » moyens mis en place pour cette même détection à hauteur de tous les voies d’accès au territoire, qu’elles soient aériennes, terrestres ou maritimes.
Cela étant, comment peut-on s’y préparer désormais et plus particulièrement dans 1.541 communes et au moins une vingtaine de grandes villes ? à Constantine, la direction générale du Centre hospitalo-universitaire a immédiatement pris les mesures qui s’imposent en installant une cellule de veille et un comité de vigilance en plus de réserver et isoler un espace conséquent à hauteur du service infectieux et de la réanimation pour l’accueil d’éventuels cas.
Sont sur le pied de guerre : épidémiologues, infectiologues, réanimateurs, mais également une partie du personnel administratif, tels les chauffeurs, ambulanciers, etc… pour faire face à tout risque. Toutes les dotations sont disponibles, notamment celles relatives aux combinaisons spécifiques pour le personnel médical et paramédical, qui pourrait être confronté aux potentielles personnes contaminées. Il faudrait ajouter à cela, le souci premier de la cellule de communication du CHU de justement à « communiquer à tout moment et à qui pourrait la solliciter », nous dira, au téléphone, Aziz Kabouche, son responsable pour qui, «toute bataille dans un tel cas de figure se gagne par une communication fluide, transparente et authentique pour éviter les dommages que peuvent causer les réseaux sociaux et leur pendant : la rumeur ».
Seul paradoxe dans «l’affaire » est le mutisme de la direction de wilaya de la Santé à laquelle pourtant échoit en premier et essentiellement la responsabilité de «dégoupiller » un tel risque (intox et fake-news) en y anticipant au minimum par une conférence de presse. Or, il n’en a rien été. Il y a également une chose certaine; c’est l’installation d’une forme de psychose autour des masques de protection que des citoyens veulent acquérir et qui ne seraient pas disponibles à hauteur des pharmacies…du moins des masques qui répondent aux directives de l’Organisation mondiale de la Santé et non pas ce que l’on appelle les…bavettes.
Med R. D.