Comme prévu, la commission des œuvres sociales de l’éducation nationale a rendu, avant-hier, son bilan relatif aux années 2015, 2016, 2017. Un bilan jugé «louche» de la part des syndicats qui affirment que celui-ci «manque de détails».
Le bilan révèle que les dépenses sont estimées à 36 milliards de DA durant les trois années du mandat qui s’est écoulé en mai dernier. Ce mandat, rappelons-le, a été prolongé sur décision de la ministre de l’éducation nationale jusqu’au mois de mai 2019. Dans le détail, le bilan révèle, d’ailleurs, que pour l’exercice de 2015, le montant des dépenses de la commission des œuvres sociales s’élève à plus de 14,5 milliards de DA (14 519 690 845,22 DA), contre 19 milliards de revenus. Ainsi, le bilan confirme que le solde restant pour l’exercice de 2015 est de l’ordre de 4 milliards de DA. Pour ce qui est de l’exercice de 2016, la commission se contentera de révéler le montant des dépenses qui s’élève à plus de 12.8 milliards de DA (12 854 057 313, 56 DA), contre plus de 8 milliards de DA en 2017 (8 851 651 775, 93 DA). Néanmoins, pour ce qui est de l’année 2018, la commission ne révèlera aucun chiffre. Autrement, les dépenses globales dans ces fonds sont estimées à 36,2 milliards de Da en trois années. Pour le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura a considéré ce montant important et ne reflète guère les prestations de la commission.
également, le syndicaliste s’interroge quant au silence de l’Inspection générale des finances (IGF) sur ce dossier. «Toute gestion financière est soumise à l’appréciation de l’IGF et de la Cour des comptes», a-t-il fait savoir en notant que malgré leurs «champs de compétences ces deux institutions tardent à réagir». Notons que ce bilan sera remis dans les prochains jours à l’Inspection générale des finances, qui décidera s’il y a lieu d’ouvrir une enquête.
Il faut dire que la position des syndicats était prévisible sur ce dossier.
En effet, certains d’entre eux se sont même retirés de la réunion de présentation du bilan. Ces derniers reprochent au bilan de cette commission plusieurs points, dont essentiellement, l’absence de précisions dans le document en entier mais surtout les chapitres des dépenses. D’ailleurs, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane a rappelé que «la commission devait présenter son rapport financier et moral pour chaque année séparément et en temps voulu afin de permettre aux syndicats de prendre information sur la gestion des finances des personnels du secteur, ainsi que d’évaluer et de proposer des suggestions dans l’objectif d’éviter les mêmes erreurs». Ainsi, ce bilan triennal a laissé les syndicalistes perplexes et continuent à demander plus de détails sur les dépenses.
Encore une fois, Meriane a exprimé le refus de sa formation quant à la gestion centralisée qui a prouvé son inefficacité depuis 2011.
Pour sa part, le secrétaire national du conseil des lycées d’Algérie (Cla), Idir Achour a exprimé le refus de sa formation à la gestion centralisée empêchant les syndicats de s’informer sur les bénéficiaires de ces primes, et du mode des dépenses.
Lamia Boufassa