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LE BILAN DES SAISIES EN DROGUE DES DOUANES CONFIRME LES APPRÉHENSIONS : Le Makhzen mène la guerre via le narcotrafic à l’Algérie

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Il semble, à la lecture du bilan des Douanes algériennes,  des saisies de drogues réalisées en 2020, que le Maroc nous mène une guerre en s’appuyant sur ses réseaux de narcotrafiquants. On n’expédie pas vers son voisin, des quantités industrielles de drogue sans s’assurer du risque zéro. Au cours de l’année 2020, les douanes algériennes ont saisi 16 tonnes de kif traité, 1,5 million de comprimés psychotropes et 18 kg de cocaïne en provenance du Maroc. Rien que ça ! et si pour le kif traité la situation pourrait s‘expliquer par la présence de vaste champs de culture de cannabis notamment dans la zone orientale du Maroc et le Rif, pour les autres drogues de synthèse, comprimés psychotropes et cocaïne, cela laisse nous laisse en présence de deux pistes. La première laisse supposer que des laboratoires de production clandestins sont en pleine activité au royaume au moment où la seconde nous mène vers des produits stupéfiants produits, probablement en Afrique subsaharienne ou l’Amérique du sud et ayant transité par le Maroc. Mais dans les deux cas, la responsabilité des services de sécurité marocains est largement engagée. Il serait naïf de croire que toute cette drogue voyage dans le pays sans attirer l’attention des services de sécurité qui sont omniprésents dans tout le royaume. Le rôle du Makhzen dans cette situation, inamicale à l’égard du voisin de l’Est, est primordial car il est très actif dans ce genre de coups fourrés et a montré par le passé qu’il ne recule devant rien quand il s’agit de faire du mal à l’Algérie. À ces quantités de drogue, il faudra ajouter celles saisies par l’Anp le long de la bande frontalière ou encore les ballots de kif traité rejeté par la mer le long du littoral ouest.  Les réseaux de drogue qui activent des deux cotés de la frontière algéro-marocaine ne peuvent pas être aussi actifs s’ils n’avaient pas la bénédiction du Makhzen qui contrôle, selon des rapports de l’Office des nations unies de lutte contre la drogue, des réseaux et même une partie de la production de la région de Ketama et du  Rif. D’ailleurs, selon des spécialistes, le Makhzen avait influé négativement sur le programme de cultures de substitution, initié il y’a quelques années, au profit des agriculteurs de la région du Rif pour les pousser à se détourner de la culture de cannabis. La FAO avait proposé  la culture de maïs et son rachat à des prix attractifs pour éliminer les champs de culture de drogue dans la région. Mais le programme avait échoué en raison de pression des banques sur les agriculteurs pour le recouvrement des crédits qu’ils avaient contractés pour parvenir à cultiver le maïs et de mévente des cultures dont le cours mondial avait chuté au début de ce siècle. Les spécialistes avaient suspecté la main du Makhzen dans l’échec du programme de la FAO et à ce jour le Maroc continue de produire de la drogue, d’assurer son déplacement dans le royaume en toute sécurité pour l’expédier vers l’Algérie et ainsi l’inonder. La vigilance des services de sécurité au niveau de la bande frontalière a permis de juguler l’action des réseaux, mais le problème demeurera tant que le Maroc n’est pas contraint par une action de la communauté internationale à cesser la production de drogue et à être le protecteur d’une grande partie des réseaux de narcotrafics.
Slimane Ben

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