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L’AVOCAT AMER REKHILA PRÉDIT LA RÉSOLUTION DU CONCLAVE DE L’OPPOSITION DU 6 JUILLET : «La solution constitutionnelle l’emporterait»

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La majorité des partis de l’opposition se réunira, samedi prochain, afin de fixer une feuille de route commune et consensuelle pour une sortie de crise politique, à moins de trois jours de la fin de mandat du chef de l’État, Abdelkader Bensalah. Soit, le 9 juillet prochain.

La rencontre de l’opposition sera ouverte à toutes les formations et acteurs politiques, à l’exception des partis de l’Alliance présidentielle (FLN, RND, TAJ, MPA) selon Lakhdar Benkhellaf, dans ses déclarations sur le conclave du 6 juillet prochain. Le député du Front de la justice et du développement a indiqué que la coordination, présidée par l’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi, a arrêté la liste des partis et personnalités nationales à convier à la conférence et qu’il ne restait qu’à leur faire parvenir des invitations officielles.
Parmi les personnalités nationales qui devraient être conviées, Benkhellaf cite l’ancien président de la République Liamine Zeroual, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour, Lakhdar Bouregâa, Ali Yahia Abdenour, Djamila Bouhired, pour ne citer que celles-ci. Pour Amer Rekhila, avocat et ancien membre du Conseil constitutionnel, contacté hier par nos soins, «deux scénarios se profilent» à l’issue de ce conclave des partis de l’opposition : la solution constitutionnelle et la période de transition». Selon lui, la «balance pencherait vers la première», c’est-à-dire la solution constitutionnelle.
Plus explicite, il nous dira que «la solution constitutionnelle signifie le respect de la période définie par l’article 102 de la Constitution, portant sur la convocation du corps électoral par le chef de l’État et d’attendre une durée de 90 jours pour compléter les procédures et entrer dans des élections», a estimé Rekhila. Il juge cependant que ce scénario «est plein de problèmes et qu’on a eu déjà affaire à de telles situations où l’on s’est retrouvé devant l’absence de candidats et aussi un climat politique qui n’était pas prêt pour aller sur cette voie constitutionnelle». Mais, plus que jamais, a-t-il tenu à souligner, dans ses déclarations, hier, au Courrier d’Algérie que «les facteurs qui plaident aujourd’hui en faveur de la voie vers des élections sont plus forts que ceux pour une période de transition» selon Rekhila, notamment «l’insistance du commandement de l’Armée sur la solution constitutionnelle». Ces éléments font aujourd’hui que «l’on assiste à un discours politique dominant portant sur le refus de la transition et le choix de processus constitutionnel» par la convocation, de nouveau, poursuit-il «du corps électoral à partir des 9 et 10 juillet et des élections qui auraient probablement lieu au mois d’octobre prochain» selon Amer Rekhila. La démarche que prône l’Institution militaire peut se bouter sur le syndrome de l’élection présidentielle du 4 juillet, c’est-à-dire : se retrouver devant l’absence de candidats sérieux, néanmoins, ajoute notre interlocuteur « il parait que le Pouvoir a bien préparé ses cartes sur la question des candidatures.
On observe que les partis et personnalités politiques qui soutiennent le Hirak et qui étaient contre la participation aux élections du 4 juillet, commencent maintenant à se préparer pour présenter un candidat et de participer aux prochaines présidentielles», croit savoir Rekhila. «Il y a des signes clairs chez les partis politiques qui avaient dit NON de par le passé aux élections, qu’ils vont dire aujourd’hui OUI. Mais elles ne cherchent que, je ne dirais pas des “garanties”, mais des positionnements sur l’échiquier politique et une sorte de satisfaction » estime Rekhila.
Pour ce constitutionaliste, l’issue la plus probable en vue «est la solution constitutionaliste qui est peu bénéfique, mais qui peut nous éviter le pire» et que  si l’on va vers une période de transition,a-t-il poursuivi «on risque de se retrouver devant les divergences qui minent la société, qui font aujourd’hui qu’il est impossible d’arriver à un accord quoi que ce soit, car la future Constitution sera source de polémique et divergences», explique Rekhila. À la lumière de ce constat, estime-t-il, « les changements de positions pour les leaders des partis politiques ne sont pas l’émanation d’une lecture prospective de la scène politique», mais il s’agit seulement, selon lui «d’ambitions des dirigeants et non pas de la base de ces partis qui se résument dans la rente et la recherche de nouveaux repositionnements sur le champ politique».
Hamid Mecheri

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