L’Algérie ne se fait pas dicter ses positions ni la ligne directrice de sa diplomatie et ses relations avec ses partenaires étrangers comme tente de le faire croire une dépêche de l’Associated press qui, en faisant une lecture tronquée des déclarations du secrétaire d’État américain, Anthony Blinken et un compte rendu de sa mission établi par le département d’Etat US, laisse supposer que les USA auraient demandé à l’Algérie de reconsidérer ses relations avec la Russie et le Maroc.
Ceux qui se cachent derrière la lecture tronquée du compte rendu des discussions entre le diplomate américain et les dirigeants algériens, semblent oublier que la décision de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc, ou de « disjoncter » le gazoduc qui alimente l’Espagne via le Maroc sont des décisions souveraines d’un État qui a acquis son indépendance au prix d’une révolution devenue modèle dans le monde et qui est souverain dans ses positions diplomatiques qui sont basées sur le principe de son non –alignement et les intérêts suprêmes de son peuple. Qualifiant l’article de l’Associated press d’erroné et de tendancieux, l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères, Amar Belani a indiqué que le diplomate américain n’a, à aucun moment, susurré ou proposé aux dirigeants algériens de reconsidérer leurs relations diplomatiques avec la Russie ou de rétablir leur relations diplomatiques avec le Maroc.
Tout en précisant que le compte-rendu des déclarations de Blinken, à l’occasion de sa visite en Algérie, est consultable sur le site officiel du département d’État US, il a souligné que le sujet des relations relation de l’Algérie avec la Russie ou avec le Maroc n’a pas été évoqué dans ses discussions avec les dirigeants algériens. Cette précision de Amar Belani devrait mettre un terme aux élucubrations des cercles proches d’Israël et du Makhzen qui sont en train d’orchestrer une guerre médiatique, d’arrière-garde, contre l’Algérie en feignant d‘oublier que les rapports dans le monde sont en train de changer. L’administration Biden est en train de balayer d’un revers de la main les décisions de son prédécesseur qui avait promis d’ouvrir un consulat américain à Laâyoune occupée ou de transférer l’ambassade de son pays à Israël dans la ville sainte d‘El-qods. D’ailleurs, selon les prévisions budgétaires du département américain des affaires étrangères pour l’année 2022, ce transfert des représentations diplomatiques n’est même pas envisagé ce qui veut dire que la diplomatie américaine semble revenir à la légalité internationale qui considère El-qods et Laâyoune comme des villes occupées et dont le statut fait l’objet d’un plan de règlement basé sur la légalité internationale. Sur un autre plan, les occidentaux qui ont « joué » avec la Russie a qui perd paye, ont reçu en plein visage, comme un boomerang, un camouflet. Les sanctions contre la Russie, ont eu l’effet contraire puisque Moscou a exigé le paiement des factures de gaz et de carburants en rouble et a pesé de tout son poids pour contraindre les occidentaux à rester tributaire de leur bon vouloir en matière de ressources énergétiques. Vouloir ruser en voulant faire croire que l’Algérie est prête à combler le déficit en cas de rupture des approvisionnements de l’Europe, en gaz russe, est un non-sens car notre pays, et même s’il gagnerait au change sur le plan des ressources en devises, défend lui aussi des intérêts stratégiques et il ne se laissera pas entrainer dans un conflit où il n’a aucun intérêt.
Slimane B.