L’armée d’occupation sioniste a reconnu, ce lundi, son échec militaire dans la défense du kibboutz Soufa lors de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » menée par la résistance palestinienne le 7 octobre 2023. Ce constat, contenu dans un rapport d’enquête officiel diffusé par la chaîne publique israélienne Kan, met en lumière les failles sécuritaires qui ont permis l’infiltration de combattants palestiniens au cœur même d’une zone résidentielle prétendument sécurisée. Selon le rapport, environ cinquante membres de la résistance ont pris part à l’assaut contre le kibboutz, dont plusieurs ont réussi à franchir les lignes de défense. Le bilan fait état de trois morts parmi les Israéliens, incluant un colon et deux agents de sécurité, ainsi que de graves dommages matériels dans les habitations. L’attaque a débuté à l’aube avec une percée de la clôture frontalière par des pick-ups et des motos, tandis que les autorités locales appelaient les résidents à se confiner. Quelques minutes plus tard, une unité d’élite de la résistance atteignait les abords du kibboutz et de la base militaire voisine de Soufa. Malgré le déploiement d’un char israélien et des affrontements qui s’en sont suivis, il aura fallu près de trois heures avant l’arrivée de renforts militaires de la division 80 et des unités spéciales d’Eilat. Le rapport tente néanmoins d’amoindrir la portée de cet échec en saluant l’intervention des agents de sécurité du kibboutz, qualifiés de rempart ayant « évité une catastrophe bien plus grande ».
Refus de combattre et vague de suicides
Parallèlement à ces révélations, une crise morale profonde secoue l’armée sioniste. Quatre soldats du régiment Nahal ont été écartés du service actif après avoir refusé de retourner au front à Ghaza. Trois d’entre eux ont été emprisonnés pour une durée allant jusqu’à douze jours, bien qu’ils aient invoqué des séquelles psychologiques graves liées à leur participation aux combats précédents. Cette décision survient alors que le débat enfle au sein des cercles militaires sur l’équilibre entre la discipline de guerre et la santé mentale des soldats, dans un contexte marqué par des campagnes militaires particulièrement destructrices et sanglantes depuis le début de l’offensive sur Ghaza. La chaîne Kan a rapporté que l’un des soldats sanctionnés avait déjà subi une blessure et suivi une rééducation psychologique, avant de revenir volontairement au front. Sa mère, interrogée, a souligné que son refus actuel ne relève pas uniquement de la peur, mais d’un véritable traumatisme profond : « Ce qu’il a vécu restera gravé à jamais en lui», a-t-elle confié. Malgré ces témoignages poignants, l’armée sioniste persiste à affirmer que les soldats étaient jugés aptes à reprendre le combat selon des évaluations psychologiques. Le porte-parole militaire a indiqué que ces cas ont été traités avec « sensibilité », mais a insisté sur l’importance de l’obéissance et de la discipline en temps de guerre.
43 suicides et 12 % des soldats atteints de stress post-traumatique
Les données internes font état d’une situation alarmante : plus de 43 suicides ont été recensés dans les rangs de l’armée sioniste depuis le 7 octobre 2023, selon une étude conjointe menée par l’université de Tel-Aviv et des organes militaires. Ce rapport révèle également que 12 % des soldats souffrent aujourd’hui de troubles de stress post-traumatique (PTSD), signe d’un effondrement psychologique généralisé au sein des troupes. Cette réalité menace désormais la cohésion et l’efficacité opérationnelle de l’armée, d’autant que le conflit semble s’enliser sans perspective claire de résolution. L’ampleur de la guerre, la violence extrême des combats et le sentiment d’isolement croissant sur la scène internationale pèsent lourdement sur le moral des militaires. Face à ces échecs militaires et humains, l’état-major sioniste tente de sauver la face en multipliant les opérations de communication, tout en intensifiant la répression interne contre les cas de désobéissance. Mais le tableau qui se dessine est celui d’une armée épuisée, incapable de protéger ses propres colonies et de maintenir la cohésion de ses troupes. Le fiasco du kibboutz Soufa, loin d’être un incident isolé, s’ajoute à une série de revers tactiques et de révélations sur les failles structurelles de l’armée. Loin de l’image d’invincibilité que l’occupation cherche à projeter, ces aveux dévoilent une institution en crise, minée par les traumatismes, le désespoir et la désillusion. Dans ce contexte, l’occupation sioniste poursuit pourtant sa guerre brutale contre Ghaza, où les massacres de civils et la famine organisée continuent à provoquer l’indignation des peuples et des organisations humanitaires du monde entier. Mais à l’intérieur même du système militaire israélien, les fissures sont désormais béantes et rien ne semble pouvoir les colmater.
M. Seghilani