L’Algérie met à profit toutes les occasions pour plaider en faveur du renforcement du rôle de l’Afrique dans les relations internationales.
La dernière en date est la réunion des ministres des Affaires étrangères africains et leurs homologues des pays nordiques dont la 19ème édition vient de se tenir à Helsinki, en Finlande.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui est intervenu au cours de cette réunion, a souligné «l’impératif de mettre un terme à l’injustice historique de la marginalisation de l’Afrique sur la scène internationale et dans les cadres de la gouvernance mondiale». Pour cela, il est nécessaire, comme l’a fait remarquer Ramtane Lamamra, de « renforcer les institutions multilatérales, à leur tête l’Organisation des Nations unies, pour promouvoir un multilatéralisme plus égalitaire fondé sur les normes et les principes du droit international». Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a appelé à changer les bases anciennes sur lesquelles sont établis les partenariats avec l’Afrique réduits à de « simples rapports entre donateurs et récipiendaires». Dans la vision algérienne, ces partenariats «doivent être conçus et perçus comme un effort stratégique profondément ancré dans les principes d’égalité, d’appropriation, de coopération et de solidarité entre divers acteurs dont la sécurité collective est tributaire de la stabilité et de la prospérité de chacun d’entre eux». Dans ce sens, Ramtane Lamamra a invité les pays nordiques à soutenir davantage les mécanismes de l’Union africaine en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits, ainsi que la concrétisation des projets structurants identifiés dans le cadre du NEPAD et de l’Agenda 2063 tendant à accélérer l’intégration et le développement de l’Afrique. Concernant les conflits qui secouent le continent africain, l’Algérie attend de la communauté internationale un soutien plus conséquent aux efforts déployés par l’Afrique pour les prévenir et leur trouver une solution. C’est le point de vue exposé par Ramtane Lamamra qui a co-présidé avec son homologue finlandais, Pekka Haavisto, les travaux de la première séance de la 19e réunion des chefs de la diplomatie africains et nordiques, consacrée aux questions de paix et de sécurité dans le monde avec un accent particulier sur l’Afrique. Cela concerne «les menaces sécuritaires qui sévissent actuellement en Afrique, à l’image du terrorisme, de l’extrémisme violent, de la criminalité transnationale, et des différents types de conflits, y compris ceux induits par les changements climatiques». Ramtane Lamamra fait observer que toutes ces menaces sont « de portée et d’impact globaux et, par conséquent, appellent des réponses plus concertées dans le cadre d’approches inclusives basées sur le respect mutuel et la coopération». Dans le cadre de la pratique de rotation gouvernant le fonctionnement de ce Forum, mis en place en 2001, la 20e réunion des ministres des Affaires étrangères africains et leurs homologues des pays nordiques, prévue en mai 2023, sera abritée par l’Algérie qui en dirigera donc les travaux. C’est la décision «consensuelle» prise au terme d’une séance à huis clos sur proposition de plusieurs ministres africains, notamment du Niger, de l’Afrique du Sud, du Nigeria et de la Tanzanie et le désistement de trois pays africains ayant envisagé de soumettre leurs candidatures pour accueillir cet évènement. Cette décision a été «vite appuyée par la Finlande et applaudie par les participants qui se sont félicités de l’émergence d’un consensus aussi rapidement et aussi facilement sur un sujet qui nécessite d’habitude de larges et longues consultations», rapporte le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Le chef de la diplomatie algérienne y voit une marque de confiance qui témoigne de la crédibilité dont jouit l’Algérie aux niveaux continental et global.
M’hamed Rebah