Accueil ACTUALITÉ L’Algérie aux Olympiques-2016 : déroute à Rio !

L’Algérie aux Olympiques-2016 : déroute à Rio !

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Certes, la délégation sportive algérienne aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro ne risque pas de rentrer bredouille au pays, avec zéro médailles à la clé, dès lors que le scénario cataclysme a été évité de justesse. Les derniers espoirs reposent sur Toufik Makhloufi et Mohamed Flissi (800 m et boxe), seuls rescapés «potentiels» dans la compétition mondiale.

Quand bien même ils seraient sur le podium-le premier est déjà sacré 2e aux 800m- cela n’enlève en rien la débâcle générale, enregistrée par nos athlètes au Brésil. Selon les derniers résultats obtenus à l’heure actuelle, force est de constater que l’on ne peut mieux faire d’aussi piètre prestation. Ni les 46 athlètes représentant le pays dans différentes disciplines, ni les 18 footballeurs olympiques, qui ont déjà plié bagage, la queue reliée, n’ont fait en effet preuve d’un sursaut d’orgueil pour honorer la Patrie. Comme le fait montrer quotidiennement le tableau retraçant le classement des médaillés par pays, lors de la première décade de la compétition, l’Algérie figure en bas de l’échelle, se positionnant à la 67e place, tout juste derrière la Tunisie, l’Égypte ou encore les Émirats arabes unis, pour n’en citer que nos voisins immédiats. On en est bien très loin des objectifs fixés par les différentes fédérations sportives. Pourtant, aussi minimaux que le sont, d’ailleurs, les quatre petites médailles attendues dans ce tournoi. Exception faite à Makhloufi, champion olympique du 1500 m en 2012, à Londres, et le boxeur Flissi, vice-champion du monde en 2013, aux Mondiaux d’Almaty (Kazakhstan), dont la consécration est à même de sauver la face de la participation algérienne, les autres disciplines se sont contentées du rôle de figurant. Une première semaine catastrophique pour nos athlètes, dont la majorité est rentrée au pays les mains vides. Il a fallu l’ascension de Flissi et de Makhloufi, réalisation faite hier mardi, au 11e jour des Jeux notamment, pour que le pays gagne quelques places dans le classement (57e). En effet, le pugiliste national a arraché sa qualification aux quarts, dans la catégorie « Poids mouche -52 kg », en s’imposant devant le Bulgare, Daniel Asenow. À cette qualification hautement méritée, s’ajoute la consécration de haute volée de l’Excellent Makhloufi, décoré de l’argent, après avoir terminé 2e lors de la finale du 800m hommes, hier (2h25 du matin-heure algérienne), derrière l’intouchable et le redoutable Kényan, David Rudisha, médaillé d’or, sacré, de fait, triple champion olympique. Mais passant cet épisode, qui est honorable du reste, car quels que soient les résultats de nos deux, voire trois, compatriotes, il en demeure que la décadence enregistrée, encore une fois, par la participation algérienne dans cette compétition invite aux interrogations. Qu’est ce qui fait bien coincer l’engrenage de la machine pour faire d’aussi profil bas?

Des moyens conséquents pour des résultats dérisoires
Il faut dire que l’État a mis tous les moyens financiers et logistiques possibles à la disposition des équipes nationales, durant tout le processus des préparatifs en prévision des Jeux de Rio. Ce fut d’ailleurs le cas lors des précédentes éditions de l’événement sportif mondial Roi. Les encouragements pour adouber le moral des athlètes ne sont pas non plus une denrée en manque, chez les plus hautes autorités, puisque la délégation nationale a reçu la veille de son départ à Rio de Janeiro, le message de soutien du président de la République, par le biais du Premier ministre. Devant cette débâcle caractérisée qui ne peut être justifiée par un quelconque alibi, il n’en demeure pas moins que des responsables à la tête du COA (Comité olympique algérien), ont eu quand même quelque chose à dire- ou mieux à redire- au lieu de reconnaitre un échec, pourtant, avéré à l’opinion publique. «Le bilan se fera à la fin des Jeux», a déclaré Mustapha Berraf, avant-hier, à Rio de Janeiro, au micro de l’Agence nationale de presse. Une déclaration qui sent déjà les relents des interminables faux-fuyants, auxquels font souvent appel les responsables du Sport national, lorsqu’ils sont confrontés à leurs échecs répétitifs, à longueur d’années, à longueur de leur politiques kafkaïennes, érigées en mode de gestion des différentes entités de l’Athlétisme national. On s’en souvient du même fiasco essuyé par la participation nationale en 2012, lors du même rendez-vous sportif organisé à Londres. Ceci, pour n’en rappeler que l’avant dernière déroute sportive nationale en date. À Londres, hormis la percée «individuelle» réussie d’arrache-pied par Toufik Makhloufi, décoré de la haute distinction sur le podium du 1 500 m, l’Algérie s’est contentée d’une participation des plus symboliques qui soit. Mais, jusqu’à quand ces mêmes responsables continueront à entretenir savamment la «politique de l’autruche», ou pis encore, à faire valoir «l’arbre qui cache la forêt » ? En tout cas, même si les deux espoirs nationaux qui restent en lice, dans le tournoi de boxe et celui de l’épreuve d’athlétisme du 1500m, il reste que les objectifs prévisibles par les différentes Fédérations sportives sont tombés à l’eau, à moins d’une semaine de la fin de la compétition mondiale. Concernant l’épreuve de demi-fond en question, il faut souligner qu’en plus de la participation de Makhloufi-aligné dans la 2e série de ce premier-tour, devant débuter hier mardi , un autre algérien fera son entrée dans la 3e série. Il s’agit de Salim Keddar, troisième athlète, donc, qui maintient aux forceps les chances de l’Algérie dans le tournoi mondial. Finalement, ce dernier est éliminé de la discipline du demi-fond, contrairement à son compatriote, détenteur de la première médaille algérienne. En effet, Makhloufi a terminé 1e dans sa série, et s’est qualifié aux demi-finales de la distance-Roi. Loin s’en faut, puisque au-delà de cette consécration personnelle, hautement méritée par le porteur d’espoir et le porte-drapeau national, le reste de la délégation n’aura de mérite que le simple fait d’avoir participé. Et pour cause, l’Algérie n’a pas glané les quatre médailles, tant promises à tout va aux Algériens.

Berraf en mal de débriefing
On aurait pu sauver les meubles même par avec l’obtention du bronze pour le même chiffre, aussi modique, mais rien de tel. Enfin, pendant ce temps, et d’ores et déjà, on met le cap vers la prochaine édition des Jeux, alors que la compétition de Rio se poursuit toujours. Voilà un argument fallacieux de taille. On s’essaie toute honte bue aux «Jeux» de la duperie de l’opinion et on continue à se voiler la face, en faisant des détours pour ne pas assumer sa responsabilité, dans ce qui est synonyme, pourtant, d’une débâcle sans commune mesure. Si non, comment expliquer les déclarations de Berraf depuis le Brésil, pas devant la presse nationale, entendre, qui dit : «je suis ici pour encourager les athlètes». À croire que la mission du président du COA se limite aux seuls encouragements -dont il proclame, apparemment, détenir les droits d’auteur et en être même le «champion»  à part entière depuis Rio- alors que la responsabilité est bien plus lourde, de par l’envergure d’une telle compétition et sa réverbération sur l’image d’un pays. Pas que ça, celle de porte-voix s’ajoute, puisque le premier responsable du COA s’est même érigé en porte-parole du gouvernement et des Algériens, en déclarant qu’il en est chargé tout aussi de transmettre les soutiens officiels et officieux aux représentants sportifs nationaux. En tout cas, somme toute, Berraf a presque tout dit, sauf reconnaitre l’échec qui ne pourrait s’accommoder qu’à la seule mission relevant de la gestion du Sport national. S’il est vrai que les Algériens n’ont pas attendu ce responsable dire que «la première semaine de compétition n’a pas été positive» pour le constater, en revanche, ils seraient étonnés de savoir qu’il y’a eu un manque de «sérénité».  Qu’il prenne autant de temps qui lui faut pour faire l’évaluation de la participation algérienne, cela importe peu, au demeurant, et même, puisque seuls des résultats probants auraient renversé la balance en sa faveur. Mais, dire que l’avenir sera abordé avec plus de «sérénité» et que des «mesures seront engagées avec les Fédérations sportives» à cet effet, cela relève de l’amateurisme, lorsqu’encore le discours en fait cas d’un manque de responsabilité. Quand bien même il serait intéressant que le pays abrite les prochaines manifestations sportives mondiales, comme l’a-t-on appris des ambitions de Berraf, dans le passé récent, mais, il serait plus judicieux, surtout, de se focaliser sur l’évolution du niveau de l’athlétisme national à l’échelle internationale. Voila un vrai défi qu’il faudra relever, tout le reste n’est que démagogie. En mars dernier le chef du COA a indiqué dans un entretien publié par le site électronique TSA «Tous sur l’Algérie», qu’il mise sur trois disciplines phares pour l’obtention de cinq médailles dans les Jeux de Rio. Deux récompenses pour l’athlétisme, deux pour la boxe et une pour le judo ; sont les objectifs nourries à coup de promesses dans l’air, en prévision de l’échéance sportive mondiale. On aurait même tablé sur des «quelques agréables surprises» pour l’occasion, en vain, visiblement, puisqu’au demeurant, exceptée l’unique breloque d’argent, arrachée de haute lutte par Makhloufi, rien n’augure de plus mieux positif dans les quelques jours qui s’offrent pour le peu de participants nationaux qui s’accrochent encore en lice, avant la clôture des Jeux prévue dimanche prochain.
Farid Guellil

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