Le début de l’année 2018 aura été marqué par les tensions économiques, entre l’Algérie et l’Union européenne, nées des restrictions à l’importation décidées par le gouvernement. À l’origine, la liste des produits alimentaires interdits à l’importation qui a suscité l’ire de la partie européenne jugeant la mesure «aux antipodes» des clauses de l’Accord d’association algéro-européen, en vigueur depuis 2005. De son côté, l’Algérie, qui traverse une crise financière aigüe, a justifié une décision «souveraine», qui vise à diminuer le poids de la facture alimentaire avec comme corollaire la promotion du produit local. Il aura fallu des mois de tractations serrées, passées par voie diplomatique et parfois à coup de communiqués interposés, pour déboucher sur un terrain d’entente. Au-delà, maintenant, d’une polémique, il n’y a que les statistiques qui puissent donner matière à évaluer le niveau des échanges commerciaux entre les deux parties. Autrement, distinguer les avantages et les inconvénients de cet accord pour le cas de l’Algérie. En effet, selon les données du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes, l’Union européenne demeure le premier fournisseur de l’Algérie parmi les régions économiques. Ainsi, au cours du premier semestre 2018, l’Algérie a importé pour 10,3 milliards de dollars depuis les pays de la rive Nord. Ce qui représente une part de 45,22 % du volume global des importations. Pour ne pas dire l’Union européenne s’empare de près de la moitié des importations de l’Algérie par rapport à l’Asie (23%), l’OCDE (14%), l’Amérique du Sud (8,7%), autres pays hors-UE (4%) et enfin les pays de l’UMA (3,8%). Aujourd’hui, tous ces résultats font comprendre mieux pourquoi l’Union européenne a mis la pression sur l’Algérie pour qu’elle libère à nouveau les importations et surseoir aux mesures de restriction sur le commerce extérieur. Toutefois, et une fois n’est pas coutume, un petit réconfort pourrait être retrouvé dans le niveau des exportations de l’Algérie. Durant la même période de l’année en effet, l’Union européenne reste la première destination des produits nationaux pour un volume des exportations d’une valeur de 11,27 milliards de dollars, soit 56% du volume global. Suivant le classement établi par les Douanes nationales, on retrouve l’OCDE (hors UE) en seconde position avec 3,4 mds usd (17,1%), de l’Asie avec 2,38 mds usd (12%), de l’UMA avec 1,226 mds usd (6,2%) et de l’Amérique du Sud avec 1,221 mds usd (6,1%).
Farid Guellil