Homme politique algérien et haut diplomate de renommée internationale, Lakhdar Brahimi, est intervenu hier, sur le plateau de la Télévision nationale (ENTV), pour expliquer l’offre du président Bouteflika portant sur une sortie de crise, avec comme feuille de route l’entame du processus de la période de transition qui passera par l’organisation d’une Conférence nationale de consensus inclusive. D’ emblée, Lakhdar Brahimi a démenti qu’il soit la personnalité désignée par le Président pour présider la Conférence nationale, comme donné par des rumeurs, soulignant, tout de même, que son nom a été proposé parmi d’autres personnalités. Dans ce sillage, Lakhdar Brahimi a fait savoir que « cette Conférence inclusive permettra le passage à une nouvelle République, comme voulu par le peuple, et ce, avec l’élaboration d’une nouvelle Constitution consensuelle », explique-t-il. En réponse aux questions du journaliste de l’ENTV, Karim Boussalem, le diplomate avoue que son nom a été seulement proposé pour diriger cette conférence, mais, précise-t-il que « ce n’était que des rumeurs.» « C’est faux, je n’ai pas été désigné en qualité de président de la conférence, mais je souhaite que la personne qui sera désignée sera beaucoup plus compétente et expérimentée. Je suis persuadé que l’Algérie possède des compétences hors norme», a-t-il attesté. En outre, Lakhdar Brahimi a affirmé, notamment qu’«en réalité, les manifestations ne peuvent pas être des solutions pour régler nos nombreux problèmes», ajoutant «lorsque l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a averti le peuple de tout dérapage qui peut-être introduit lors des manifestations, il avait complètement raison.» Interrogé sur la façon adéquate pour trouver des issues aux nombreux problèmes des Algériens, ce diplomate dira que «le vrai problème qui s’impose aujourd’hui, est celui de la confiance», a-t-il affirmé. «Pour récupérer ce qu’on a perdu à cause de nos différends », poursuit-il, «il faut multiplier et intensifier les rencontres et débats avec toutes les parties et tranches de la société pour pouvoir regagner cette confiance perdue, et ensuite, on peut parler du changement radical réclamé par le peuple », précise ce diplomate. Cette conférence, fait savoir encore Lakhdar Brahimi, et comme proposée par le Président, entend dans sa mouture finale, «des réformes profondes », sans toutefois aller dans le détail, ajoutant que « pour créer une deuxième République, il faut introduire dans la Constitution de véritables amendements allant dans le sens des aspirations de la société algérienne à un avenir meilleur. Justement, cette conférence vise à faire émerger un consensus patriotique et politique », a-t-il précisé. Concernant les revendications et propositions faites par le peuple durant toutes les manifestations qui ont eu lieu en Algérie et même à l’étranger, Lakhdar Brahimi assure qu’« elles s’avèrent profondes, et qu’elles nécessitent l’application et la concrétisation, il serait nécessaire d’aller vers la révision de la Constitution pour approfondir et continuer les réformes qui ont été réalisées dans plusieurs domaines», a-t-il suggéré. Enfin, au cours de son passage à la Télévision publique nationale, Lakhdar Brahimi a rassuré le peuple algérien au sujet de la santé du président Bouteflika. «Il est un peu fatigué, mais il possède toutes ses capacités cérébrales. Quand je l’ai rencontré dernièrement, il me parlait avec une voix très basse, mais on a parlé du passé, du présent et même de l’avenir du pays», a-t-il apporté comme témoignage à l’opinion publique nationale.
Med Wali