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LAISSER-ALLER ET DÉFAILLANCES AVÉRÉES DANS LA GESTION DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES : Ces dangers de mort qui guettent, en permanence, les Algériens

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Si l’Algérie n’est pas les États-Unis où des centaines de personnes retrouvent la mort dans des fusillades et des homicides chaque jour que Dieu fait. Sur ce plan, notre pays a recouvert sa sécurité après les années de braise sous le terrorisme. D’autant plus que le port d’arme à feu est strictement interdit. Cependant, les endroits publics en Algérie ; stades, routes, cités urbaines, façades et porches de bâtiments, les stations de bus et gares ferroviaires, deviennent des endroits de plus en plus dangereux pour les citoyens. À tel drame que, le simple fait d’y aller ou de s’y retrouver peut causer jusqu’à mort d’homme.

Ainsi ce qui devrait être relégué à des «faits divers» se répètent à longueur de l’année, à un rythme tel qu’on ne peut compter une semaine sans apprendre la survenue d’accidents mortels. Anarchie, défaillances criardes dans la réalisation, vétusté des infrastructures, absence de restauration, de contrôle et de mesures de sécurité…etc. Pis encore, un laisser-aller ahurissant des responsables et des autorités territorialement compétentes est fortement pressenti. Face à l’absence de mesures fermes et de rigueur dans l’application stricte de la loi, les Algériens vivent sous un risque de mort permanent dans les endroits publics.
Ces derniers temps, on assiste à des évènements de ce genre très inquiétants. À Alger, la semaine dernière, un enfant de quatre ans a trouvé la mort suite à la chute d’une des portes métalliques du stade du 20 Août 1955, dans la commune de Mohamed Belouizded, où récemment encore cinq personnes ont connu le même sort en plus de beaucoup d’autres blessées lors de la bousculade mortelle survenue avant le concert du rappeur algérien Soolking.
Selon la Protection civile, le sinistre est survenu vers 14H50, lorsque l’enfant, qui était de passage avec sa mère au niveau du stade du 20 Août a été atteint à la tête suite à la chute d’une porte métallique. La victime a succombé à ses blessures, après avoir été évacuée par les agents de la Protection civile, à la polyclinique des Annassers. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cet accident. Aux derniers échos, la même enceinte sportive a été fermée et son directeur limogé.

On agit en conséquence, mais point de prévention
À cause de leurs «âges» très avancés et se trouvant du coup sous un état de délabrement dans lequel se trouvaient les bâtisses d’Alger, datant de l’époque coloniale, ne sont pas sûres pour les passants comme pour les résidents. L’année dernière, un quadragénaire a trouvé la mort au niveau du boulevard Tripoli à Hussein Dey suite à l’effondrement d’un balcon au troisième étage d’une bâtisse de cinq niveaux, selon un bilan de la Protection civile. Avril dernier, à Bab El Oued, la Protection civile a déploré cinq morts (deux hommes, une femme et deux enfants), lors de l’effondrement d’un immeuble à la rue Tamglit (Basse Casbah). C’est dire toute l’étendue de la catastrophe : Dans le cadre des opérations de recherche, cinq ambulances, quatre camions anti-incendie, ainsi qu’une brigade cynotechnique dotée de six chiens renifleurs, ont été mobilisés pour la localisation des victimes sous les décombres. Les services de la wilaya d’Alger ont indiqué dans un communiqué que les données de l’instance chargée du contrôle technique des constructions « démontrent que l’immeuble a été classé dans la case orange -4- après le séisme qui a frappé Alger en 2003 ».
Cet accident, que la wilaya d’Alger aurait pu prévenir si seulement les règles en vigueur ont été appliquées, a suscité une vive indignation de la population de ce grand quartier populaire. Des manifestations nocturnes se sont produites et le P/APC ainsi que le wali d’Alger de l’époque, Abdelkader Zoukh, ont été pris en chasse, le lendemain, lorsqu’ils se sont rendus au chevet des victimes.
Le même risque de la mort guette aussi quotidiennement les visiteurs et clients de nombre de marchés antiques d’Alger, où la vétusté des lieux est visible à tout le monde. Plus loin, dans la commune de Ben Aknoun, les habitants se sont réveillés, en novembre 2016, sur la vue d’un trou béant sur le tronçon de l’autoroute Ben Aknoun-Zéralda, provoqué par un énorme glissement de terrain suite à des pluies diluviennes. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer, mais les dégâts matériels sont importants avec plusieurs véhicules, à cause du brouillard, qui sont tombés dans ce trou dont les images postées sur les réseaux sociaux ont suscité émois et stupéfaction. Dans le même sillage, la direction de la Sûreté nationale d’Alger a recensé 10 morts sur les routes de la Capitale rien que pour la période allant du 6 au 26 août derniers.
Au même titre que les routes, le rail fait aussi de plus en plus de morts, conséquence directe de non-respect des consignes de sécurité et de la signalisation, mais aussi une absence de sensibilisation. Dernier incident en date est la mort d’un enfant qui traversait les quais à la gare de Boudouadou, le deuxième jour de l’Aïd Al-Adha, percuté par un train Alger-Thénia. À cause d’une grande médiatisation, la Capitale Alger est souvent citée la première en rapport avec ces accidents, mais ces faits tragiques se répètent pratiquement dans toutes les grandes agglomérations et pôles urbanistiques à travers le pays.
À Tizi Ouzou, en 2014, un joueur du club professionnel de la JSK, de nationalité camerounaise, Albert Ébossé, a été blessé mortellement, en plein match de championnat national au stade du 1er Novembre, lorsque des jets de pierres ont été lancés sur le carré vert.
La liste des victimes de ce genre d’accidents ne fait que s’allonger, tout récemment, par d’autres phénomènes sociaux et épidémies qui ont touché l’Algérie ces dernières années. Le cas le plus édifiant est certainement la réapparition du choléra, les noyades d’estivants dans les plages, le fléau de Harraga, où des enfants en bas âges sont embarqués à bord dans la prise du large. À cause de leur rythme ascendant mais aussi de laisser-faire des responsables qui ne réagissent qu’en temps d’extrême gravité, il n’est pas un secret que l’accumulation de ces incidents mortels nourrissent la colère populaire qui se manifestent depuis le 22 février dernier déjà, dans une mobilisation qui aspire, depuis six mois, à une Algérie nouvelle et moderne.
Hamid Mecheri

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