D’une architecture originale alliant la beauté à la fonctionnalité, truffée d’équipements de haute technicité, la salle Zénith de Constantine, actuellement en phase d’achèvement, est sans conteste la structure-phare de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe». Première du genre en Algérie, cette salle d’une capacité de 3 000 places, réalisée à la cité Zouaghi, sur les hauteurs d’Aïn El-Bey, donne à admirer une silhouette imposante qui séduit au premier coup d’œil avec sa façade entièrement vitrée et sa couverture d’aluminium en pente. Lancé en travaux il y a une année à peine, le Zénith de Constantine reflète, comme l’avait indiqué le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville lors d’une visite à Constantine, toute la puissance et le savoir-faire chinois avec la réalisation d’une structure de 43 000 m2 en douze mois.
Un chantier où le dynamisme est à son… zénith
A l’entrée du bloc administratif de la salle, une pancarte indique qu’il reste 40 jours pour livrer le projet. La China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), chargée de l’étude et de la réalisation du projet, «ne badine pas avec les délais et compte bien honorer ses engagements en livrant la salle le 15 mars prochain», précise d’emblée à l’APS, Sonia, la responsable chinoise du chantier. Telle une fourmilière géante, le chantier «grouille» de monde. Des équipes s’affairent à placer les sièges dans la grande salle de spectacles et dans la salle mitoyenne de 150 places, des techniciens italiens mettent la dernière main à la sonorisation, tandis que d’autres équipes s’activent à installer les enseignes directionnelles et les divers autres équipements de ce méga-chantier, le tout sur fond de musique malouf. A l’extérieur du chantier, des ouvriers finalisent les travaux sur l’esplanade, d’autres s’emploient à l’entretien des espaces verts, tandis qu’une autre équipe boucle le goudronnage du parking Est de l’édifice. «Nous avons déjà procédé aux essais techniques de la climatisation, de la centrale de traitement d’air (CTA), de la sonorisation publique, des projecteurs et du dispositif de sécurité et les tests sont concluants», souligne l’ingénieur de la direction des équipements publics (DEP), chargé du suivi du chantier, Mourad Boutamine. S’étendant sur une surface totale de 60 000 m2, l’édifice à une emprise au sol de 13 800 m2 et une prise totale de plancher bâti de l’ordre de 43 000 m2. Sa charpente est tridimensionnelle avec des grandes portées allant jusqu’à 24 mètres de hauteur, alors que sa couverture métallique totalise 14 500 m2. Les murs du bâtiment dont certains atteignent les 29 m de hauteur sont entièrement revêtus en aluminium. Le chantier, gigantesque, a nécessité, au plus fort de l’activité, la mobilisation de pas moins de 1 000 travailleurs. «Depuis le lancement des travaux, 200 personnes au minimum occupent le chantier 7 jours sur 7», souligne M. Boutamine. En parallèle, près de soixante ingénieurs et architectes de l’entreprise chinoise, du bureau d’étude libanais Dar El Handassa, du bureau d’étude algérien BEREP (bureau d’étude réalisation engineering des projets), et de cadres de la DEP supervisent d’un œil attentif les travaux.La salle du Zénith a fait aussi l’objet, depuis le lancement du chantier, de visites d’architectes et d’ingénieurs experts dans le cadre du contrat liant le maître d’ouvrage à Dar El Handassa. Une réunion bimensuelle regroupe également le maître d’ouvrage (la DEP), la CSCEC et les différentes équipes du suivi du projet pour évaluer l’avancement des travaux, précise-t-on.
Un énorme acquis pour la ville
De ce tourbillon de chiffres, de normes et de statistiques surgit une structure d’une grande fluidité reflétant une impression de transparence et de légèreté, grâce à la lumière qui inonde les lieux et des matériaux émployés, le verre et l’acier notamment. M. Boutamine soutient, qu’au-delà de sa légèreté et de son esthétique, le Zénith répond aux critères techniques requises pour une salle de spectacle modulable. La salle de 3 000 places constitue l’élément central de cet édifice conçu en tant qu’espace souple, capable de modifier sa configuration pour accueillir différents spectacles. Les sièges du parterre sont escamotables et 1.000 chaises amovibles y ont été prévues avec un espace réservé aux personnes à mobilité réduite. La scène s’étend sur 600 m2. Dans cette salle qui offre des conditions de sécurité répondant aux normes les plus strictes, une attention toute particulière a été accordée aux «conforts visuel et auditif, grâce aux multiples combinaisons de scène et de gradins, et aux possibilités d’occultation d’une ou plusieurs parties de l’espace total», souligne M. Boutamine.»
La disposition des gradins sous forme d’amphithéâtre et leur pente permettent une visibilité maximale, tandis que l’absence d’écho et de réverbération garantit une acoustique parfaite», affirme-t-il encore.
De part et d’autre de la salle, se déploient deux autres salles de spectacle de 300 et de 150 places, un espace d’exposition de 2.400 m2 et une galerie permanente, plus petite, de 1.400 m2. L’espace artiste comprend des «loges vedettes», des «loges de groupes», un espace catering, une salle de répétition modulable, une salle multimédia et deux studios d’enregistrement. L’édifice englobe également un espace de consommation et des comptoirs de vente pour les spectateurs, ainsi que des locaux de service, des bureaux administratifs, des locaux pour techniciens et des parkings.
Complétant les actuelles structures culturelles de la ville, le Zénith de Constantine vient confirmer et consolider le statut de capitale régionale de la cité des ponts, une ville qui a choisi de se tourner résolument vers modernité.