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LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE MAINTIENT LA PRESSION POUR UNE PAIX JUSTE ET LA FIN DE LA GUERRE À GHAZA : Vers un accord historique à Charm-el-Cheïkh 

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Charm-el-Cheïkh vit des heures décisives. Pour le troisième jour consécutif, les délégations de la résistance palestinienne et de l’occupation sioniste poursuivent, sous médiation régionale et internationale, des négociations intensives sur la mise en œuvre du plan de cessez-le-feu proposé par le président américain Donald Trump. 
La rencontre, marquée par l’arrivée de figures influentes comme Jared Kushner, Steve Witkoff et le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdel Rahmane Al Thani, suscite un espoir prudent : celui de voir enfin la guerre s’achever, après plus de deux ans d’horreur ininterrompue à Ghaza. La résistance palestinienne a confirmé, hier avoir échangé les listes des prisonniers concernés par un éventuel accord d’échange, soulignant son approche « positive et responsable » pour faire avancer les discussions. Le communiqué du mouvement précise que les médiateurs « déploient des efforts considérables pour surmonter les obstacles restants » et que « l’atmosphère générale reste empreinte d’un certain optimisme ».  Les pourparlers portent sur trois volets essentiels : la fin de la guerre, le retrait des forces d’occupation du territoire de Ghaza, et la libération réciproque des détenus. L’échange des listes marque une première concrétisation des engagements discutés depuis le lancement du plan américain, dévoilé le 29 septembre dernier. Selon les sources proches du dossier, les représentants palestiniens ont remis une liste des prisonniers à libérer « conformément aux critères et aux nombres convenus », sans toutefois dévoiler les détails.

L’implication directe de Washington et de Doha
La diplomatie américaine a renforcé sa présence sur le terrain. D’après la chaîne israélienne 12, Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires du président Trump, sont arrivés à Charm el-Cheikh pour « superviser les dernières étapes » des négociations. Des sources diplomatiques américaines citées par Axios ont indiqué que les deux conseillers « ne quitteront pas l’Égypte sans accord », assurant qu’un compromis est « à portée de main ». Trump, depuis la Maison-Blanche, a évoqué une « véritable opportunité » d’instaurer la paix au Moyen-Orient, affirmant que la question de Ghaza « dépasse la simple dimension locale ». « Nous voulons la libération immédiate des otages, la fin de la guerre, et une base durable pour la paix », a-t-il déclaré, promettant que Washington « fera tout ce qui est possible pour garantir la mise en œuvre de l’accord ». Le Qatar, partenaire incontournable dans cette médiation, a réaffirmé par la voix de son porte-parole, Majed Al-Ansari, son engagement à soutenir un processus « équilibré, fondé sur la fin de l’occupation et l’acheminement des aides humanitaires ».

Une guerre dévastatrice qui pèse sur les négociations
Sur le terrain, la situation reste catastrophique. Les frappes sionistes, appuyées par les États-Unis, se poursuivent sans relâche depuis le 7 octobre 2023. D’après les derniers bilans palestiniens, l’offensive a causé la mort de plus de 67 000 Palestiniens, blessé près de 170 000 autres, et provoqué une famine ayant déjà tué 460 civils, dont 154 enfants. Malgré cette tragédie, les dirigeants de l’occupation continuent d’afficher leur volonté de « détruire le pouvoir du Hamas » et d’empêcher toute réémergence d’un gouvernement palestinien indépendant dans la bande de Ghaza. Le Premier ministre sioniste Benyamin Netanyahou a déclaré, mardi soir, que « les jours à venir seront décisifs » et que son gouvernement poursuivra la guerre jusqu’à ce que « tous les objectifs soient atteints ». Parmi ces objectifs : la récupération des otages israéliens et le démantèlement total de la résistance palestinienne.

Les conditions de la résistance : fin totale de la guerre et garanties internationales
Khalil Al-Hayya, haut responsable du mouvement de résistance, a réaffirmé que tout accord doit inclure des garanties internationales de fin définitive de la guerre. Dans une interview à la chaîne égyptienne Al-Qahira Al-Ikhbariya, il a insisté : « Nous ne faisons pas confiance à l’occupation. Son histoire est faite de mensonges et de trahisons. Nous voulons des garanties réelles, notamment de la part du président Trump et des États garants. » Le mouvement de résistance islamique a précisé que l’accord doit aboutir à un retrait complet des troupes sionistes et à la gestion civile de Ghaza par une autorité palestinienne indépendante, sans imposition étrangère. Si elle a accepté le principe de libérer les otages israéliens dans le cadre d’un échange global, la résistance n’a pas validé la clause exigeant le désarmement de ses brigades, point de friction majeur du plan Trump.

L’avertissement de la résistance islamique et du Jihad
Le secrétaire général du Jihad islamique, Ziyad Al-Nakhalah, a tenu à rappeler, dans un discours retransmis par Al-Mayadeen, que les discussions à Charm-el-Cheïkh constituent « une bataille diplomatique féroce ». « Nous ne nous rendrons pas, a-t-il déclaré, même si le prix à payer est immense. L’ennemi veut transformer les négociations en instrument de capitulation. Nous devons lui prouver que notre résistance est aussi ferme dans les pourparlers que sur le champ de bataille. » Al-Nakhalah a ajouté que le peuple palestinien « sortira la tête haute de cette épreuve », rappelant les deux années de sacrifices et de courage face à la machine de guerre sioniste.
Les capitales occidentales et arabes observent les discussions avec une attention soutenue. L’Égypte, hôte des pourparlers, a salué les « avancées notables » obtenues, notamment sur les questions humanitaires. Le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdel Aati, a déclaré que la première phase de l’accord viserait à « faciliter l’échange des prisonniers, garantir la libre entrée de l’aide humanitaire et planifier le retrait progressif des troupes israéliennes ». Pendant ce temps, les mobilisations citoyennes s’intensifient en Europe et en Amérique du Nord. Les manifestations de solidarité avec Ghaza se multiplient, notamment après l’interception par la marine sioniste d’une nouvelle « Flottille de la Liberté » tentant de briser le blocus imposé au territoire palestinien. Alors que les délégués continuent de débattre derrière les portes closes de Charm-el-Cheïkh, la bande de Ghaza vit dans l’attente d’un souffle d’espoir. Si un accord voyait le jour, il marquerait non seulement la fin de l’une des guerres les plus meurtrières du XXIe siècle, mais aussi un tournant politique majeur dans l’histoire de la résistance palestinienne. Mais sur le terrain comme dans les esprits, une conviction demeure : aucune paix ne sera durable sans justice, et aucune trêve ne vaudra si elle ne garantit pas la liberté du peuple palestinien et la fin de l’occupation.
M.Seghilani

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