Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) a salué la solidarité des soutiens de la cause palestinienne aux Pays-Bas. Le FPLP a également dénoncé le comportement des supporters israéliens, le qualifiant d’extension des pratiques agressives de l’occupation sioniste qui cherche à se poser en victime pour masquer ses crimes en Palestine. Sami Abou Zahri, un dirigeant de la résistance palestinienne, a quant à lui souligné que ces violences spontanées à Amsterdam sont un rappel du soutien croissant envers les Palestiniens face aux attaques en cours à Ghaza. « Ignorer l’agression contre Ghaza et laisser ces actes sans réaction internationale risque d’engendrer de plus en plus de manifestations de solidarité similaires, » a-t-il déclaré. Selon Abou Zahri, la cessation des attaques israéliennes à Ghaza est cruciale pour la protection des droits de l’homme et pour maintenir la sécurité régionale et mondiale. Les autorités israéliennes, choquées par la tournure des événements, ont interdit aux membres de leur armée de se rendre aux Pays-Bas et organisé le rapatriement de leurs supporters depuis Amsterdam. Ces incidents marquent un nouveau tournant dans l’opinion publique européenne, où l’indignation face aux actions de l’occupation israélienne continue de croître.À Amsterdam, les événements ont pris une tournure violente dans la nuit de jeudi à vendredi après le match de football entre l’équipe d’Ajax Amsterdam et celle de Maccabi Tel Aviv, qui s’est soldé par une défaite cuisante pour le club israélien, battu cinq buts à zéro. Des supporters israéliens ont provoqué le chaos en tentant de brûler le drapeau palestinien et en lançant des slogans offensants et racistes à l’encontre des Palestiniens, des Arabes et des musulmans. Cette attitude a immédiatement déclenché une vive réaction des sympathisants de la cause palestinienne présents sur place. La police néerlandaise a dû intervenir et a procédé à des dizaines d’arrestations parmi les supporters des deux camps. Cependant, les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont mis en lumière les comportements provocateurs des supporters israéliens, qui ont notamment descendu le drapeau palestinien d’un bâtiment pour le déchirer, ce qui a accentué la colère des habitants arabes de la ville. Selon la chaîne israélienne 12, ces supporters ont également harcelé des chauffeurs de taxi d’origine arabe, exacerbant davantage les tensions dans la capitale néerlandaise. La réponse de la rue néerlandaise et de la communauté palestinienne en Europe illustre un mécontentement croissant vis-à-vis de l’occupation israélienne, perçue comme une source d’instabilité régionale et d’injustice pour le peuple palestinien.
Une lecture biaisée des événements
Près de 3000 Israéliens étaient arrivés hier dans la capitale néerlandaise dans l’intention de mener des actions provocatrices contre les partisans de la Palestine et les Arabes résidant dans la ville, à la veille des événements qui se sont produits ces derniers jours. Des messages avaient été envoyés aux supporters israéliens, leur conseillant de ne pas observer une minute de silence en hommage aux victimes des inondations en Espagne et les incitant à provoquer les Palestiniens. Certaines analyses dans les médias néerlandais évoquent également l’implication du Mossad dans les incidents récents. En ce qui concerne la réaction des autorités, l’ambiance était redevenue calme dans la ville, avec une forte présence policière dans les rues, tandis que les manifestations avaient cessé, les Israéliens étant retournés dans les territoires occupés. Bien que les autorités néerlandaises aient interdit les manifestations sur la place Dam, les partisans de la cause palestinienne ont décidé de manifester dans la ville voisine d’Asdrecht pour exprimer leur opposition au soutien de leur gouvernement aux actions israéliennes. Le correspondant a également souligné que les gouvernements européens et les médias occidentaux ont privilégié la question de l’antisémitisme et les affrontements nocturnes, tout en ignorant les provocations israéliennes. En effet, plusieurs articles dans la presse néerlandaise, tout en relatant les événements, ont tenté de minimiser les actions israéliennes en les présentant comme des actes « contre l’antisémitisme », et ont omis de mentionner les agressions initiales commises par les Israéliens, telles que la destruction de véhicules, le retrait du drapeau palestinien et les insultes proférées à l’encontre des communautés arabes. Le correspondant a comparé la réaction des médias occidentaux à celle observée après les événements du 7 octobre 2023, où les crimes de l’occupation israélienne ont été négligés, et la question palestinienne a été réduite à une simple réaction à une attaque « antisémite ». Cette récurrence dans la couverture biaisée montre une tendance européenne à ignorer les causes profondes des tensions et à se concentrer uniquement sur les conséquences des provocations israéliennes. Le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, a lui-même exprimé son mécontentement en rappelant au Premier ministre israélien que « les Pays-Bas ont trahi Israël à deux reprises, une fois pendant la Seconde Guerre mondiale lorsqu’ils collaboraient avec les nazis, et une seconde fois lors des événements de vendredi ». L’attitude des médias et des gouvernements européens semble nier la réalité des événements, en rejetant la faute sur les Arabes et les partisans de la cause palestinienne, les incitant à se taire face aux insultes, agressions et dégradations du drapeau palestinien.
M. S.