Si cette résidence avait été aménagée durant les années 1990 pour d’évidentes raisons sécuritaires, son usage avait été dévoyé et instrumentalisé, chemin faisant, ouvrant la voie à des perversions qui n’étaient pas sans rappeler le tristement célèbre système des deux collèges, honni et combattu depuis toujours par le peuple algérien.
Ce n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard si une des revendications du « hirak » avait depuis le début achoppé sur cette revendication concernant la nécessaire réouverture de la résidence d’État du Club des Pins et de Moretti.
Cette revendication, portée par des millions de voies battant le pavé tous les vendredis et tous les mardis, était d’autant plus légitime que les raisons sécuritaires mises en avant pour justifier la création de cette zone où ont le droit d’évoluer des sortes de « super-citoyens, avait même atteint un degré d’obsolescence absolument insondable, puisque les menaces terroristes avaient été réduites au plus simple de leur expression après la totale liquidation du GIA et la reddition de l’AIS. Pour appuyer cette revendication, ma foi particulièrement légitime pour un homme comme moi, qui a appris à nager à Club des Pins, destination privilégiée de tous les Algérois durant les années 1970 et 80, il serait nécessaire de rappeler les dépassements commis par le PDG du SIH, Société d’investissement hôtelier, Hamid Melzi, emprisonné depuis le mois d’avril de l’année écoulée en attendant son jugement, qui devrait nous en apprendre énormément sur la gestion plus que discutable de cette résidence d’État. Ici, il n’est rien moins que d’Algériens normaux qui, pourtant, bénéficient d’avantages babyloniens et indus aux frais du contribuable.
Cela va de l’hébergement, dans des conditions où le luxe le dispute à l’ostentation, jusqu’à la prise en charge de tous les besoins des résidents sans que ces derniers n’aient besoin de débourser le moindre centime.
Il est plus que certain que cette réappropriation par le peuple d’un territoire qui lui appartient de plein droit traduit le souci premier du président Tebboune d’être toujours à l’écoute des desiderata citoyens et populaires.
Et, afin que cette réappropriation soit totale et juste, il est impératif que des enquêtes fouillées soient menées concernant ces villas accaparées pour une bouchée de pain par certains privilégiés à Moretti et à Club des Pins au nom de la cession des biens de l’État. Cette partie de l’ouest du littoral algérois a été dépouillée, sans vergogne, en dépit de son fort potentiel touristique. Des pétitions avaient été signées par des dizaines de milliers d’Algériens en faveur de la suppression de cette inexplicable résidence d’État.
Ainsi, si le mal a été fait, et bien fait, il n’est certainement pas trop tard pour bien faire, et œuvrer à redresser certains tors. Preuve en est, au reste que les réseaux sociaux avaient, hier, unanimement salué la décision prise par le président Tebboune de rendre au peuple cette partie de son sol, qu’il avait contribué à libérer, mais qu’il n’avait plus le droit de fouler par le simple « fait du prince ». Il s’agit-là d’une indéniable victoire pour tout le peuple algérien. La décision prise par Tebboune d’ouvrir la plage de Club des Pins peut raisonnablement être qualifiée d’historique et de révolutionnaire …
Mohamed Abdoun