La générale de la pièce de théâtre « El Assifa » (la tempête), dont les contenus restituent le génie de la Révolution algérienne à transférer le combat pour l’Indépendance sur les terres de l’ennemi, a été présentée, mardi soir à Alger, devant un public relativement nombreux.
Pour le deuxième soir du riche programme baptisé « Le mois du Théâtre », célébrant le soixantenaire de l’Indépendance, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) a accueilli « El Assifa », un spectacle « simple, intelligent et profond » qui a rappelé la quintessence dans l’action des valeureux combattants pour la liberté en Algérie. Ecrit et mis en scène par Younes Djouani, dont c’est la première conception, le spectacle, produit par le théâtre régional d’Oum El Bouaghi, a été réfléchi sur la base d’une succession d’événements importants qui ont marqué le militantisme effectif des algériens en France. La collecte de fonds pour le Front de libération lational (FLN), le réseau d’accueil et d’orientation des militants, les exactions et arrestations des militants, le réseau Francis Johnson, également appelé, « Les porteurs de valises », ainsi que les événements d’Octobre 1961, sont autant de stations historiques qui ont marqué la lutte des algériens sur les terres de l’ennemi. Brillamment rendue par une pléiade d’artistes, la succession d’événements et la densité du propos dans la trame, ont tenu le public en haleine, suscitant en lui de belles réactions d’adhésion aux différentes émotions exprimées. Le spectacle a été embelli par de petits clins d’œil en guise de rappels, adressés à l’endroit du personnage du « Goual » de Abdelkader Alloula, de la pièce « Ech’Chouhada Yaôudouna had el ousbouê » de Tahar Ouettar ou encore à la voix radiophonique de la Révolution de Aissa Messaoudi, à travers laquelle le metteur en scène a souhaité rendre hommage aux journalistes qui avaient contribué à faire entendre la voix de l’Algérie dans le monde. Le choix du metteur en scène d’utiliser la technique des ellipses narratives pour présenter une série d’événements dans des temporalités réduites, dénote de la densité de l’action militante menée par les Algériens en France. Regroupant plusieurs disciplines des arts de la scène, poésie, chant, et les chorégraphies hautement esthétiques de Riadh Beroual notamment, le spectacle a également livré ses enseignements dans des formes légères et accessibles au public, qui retiennent l’attention du spectateur par la rapidité des informations livrées à travers les ellipses temporelles. D’une conception fonctionnelle, la scénographie, œuvre de Mourad Bouchehir, a consisté en trois entrées en arcs d’une architecture ancienne, suggérant trois espaces différents qui ont restitué les atmosphères intenses de l’action militante des Algériens à Paris. Le spectacle a également été soutenu par un éclairage dont l’intensité et la variété des couleurs, latérales ou d’ensemble, a judicieusement aidé à restituer les différentes situations, dans des ambiances hautement esthétiques. De même pour la bande son qui a accompagné la dynamique des ellipses, avec des extraits de musique suggérant l’action et le mouvement rendus dans des cadences binaires. Très applaudis par le public, les comédiens ont su porter la densité du texte, occupant tous les espaces de la scène dans un rythme soutenu aux échanges intenses. Seize pièces de théâtre, produites dans le cadre du programme « Le mois du théâtre » dédié à la célébration du soixantenaire de l’indépendance, seront présentées au public à Alger et dans plusieurs wilayas du pays. « Le mois du Théâtre » se poursuit vendredi à Alger, avec le spectacle « Kahwet El Guelmi, produit par le Tna.