Dans les décombres fumants d’une Ghaza saignée mais jamais soumise, la résistance palestinienne continue de démontrer une force hors du commun face à l’occupation sioniste. À travers des opérations coordonnées, audacieuses et documentées, les combattants rappellent au monde que, malgré la faim, le siège et les bombardements, la dignité ne se rend pas.
Alors que l’agression sioniste continue d’ensanglanter le territoire assiégé de Ghaza, des images diffusées par les ailes militaires de la résistance palestinienne attestent d’une détermination farouche à défendre la terre, les familles et la mémoire. Au cœur de ce théâtre de ruines, les combattants de la résistance, fatigués mais debout, envoient un message limpide : la volonté des peuples ne se bombarde pas. Ce jeudi, les Brigades Al-Qassam, bras armé du mouvement de la résistance palestinienne, ont frappé fort. Des obus de mortier ont été tirés sur des concentrations de soldats de l’occupation et leurs véhicules blindés autour de l’école Dar Al-Arqam, dans le quartier d’Al-Touffah à l’est de Ghaza. Là où des enfants apprenaient à lire, le vacarme des chars tente de faire taire la vie — en vain. Au sud, à Khan Younès, une opération conjointe entre les Brigades Al-Qassam et les Brigades Al-Qods (le bras armé du Jihad islamique) a visé un poste de commandement de l’occupation dans l’axe de Morag. L’attaque, menée à coups de mortiers, illustre l’efficacité tactique de cette résistance fragmentée mais unie. Ces dernières semaines, d’autres opérations ont marqué les esprits : tirs de sniper sur un soldat posté sur un char Merkava près de Dar Al-Arqam, explosions d’engins au passage de blindés israéliens, destruction d’un bulldozer militaire de type D9 près de la mosquée Al-Omari à Jabaliya… autant d’actes de défi résonnant comme des cris de survie dans une mer d’indifférence. Le 10 juillet, deux soldats israéliens ont été atteints par des tirs précis dans le quartier de Choujaïya, à l’est de la ville. L’un d’eux a succombé, l’autre a été grièvement blessé. Ces frappes chirurgicales, bien que menées dans un climat d’extrême danger, rappellent que la résistance n’est pas une réaction aveugle mais une stratégie pensée et exécutée avec lucidité. Au-delà des frappes, la résistance documente. Des séquences publiées ce jeudi montrent la maîtrise d’un drone israélien de type « quadrirotor » capturé par les Forces du martyr Omar Al-Qassem, branche armée du Front démocratique de libération de la Palestine, dans l’ouest de Beit Lahia. Cette scène est emblématique : dans un ciel survolé par des drones tueurs, la résistance prend le contrôle de la narration. Dans une autre vidéo poignante, une opération conjointe menée à Jabaliya par les Brigades Omar Al-Qassem, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et les Brigades d’Al-Nasser Salah Al-Din illustre la convergence des forces palestiniennes dans un front commun, renforçant leur efficacité et leur impact symbolique.
La voix d’un prisonnier
Mais peut-être le témoignage le plus bouleversant est-il celui diffusé par les Brigades Al-Qods. Dans un message filmé, un prisonnier de guerre israélien, Rom Barslafsky, âgé de 22 ans, détenu depuis deux ans à Ghaza, supplie ses dirigeants de mettre fin à la guerre et de faire parvenir de la nourriture dans l’enclave assiégée. Amaigri, visiblement affaibli, il lance : « Je suis à la limite de la mort. Je n’ai presque rien à manger chaque jour». Dans cette lettre désespérée, il accuse directement le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’être responsable de sa souffrance et de sa possible mort. Il dit avoir vu de ses propres yeux des enfants palestiniens mourir de faim : « Je n’ai jamais vu de tels spectacles, même parmi les enfants israéliens ». Une humanité partagée dans la souffrance, qui transperce les lignes de front et accuse les responsables d’un siège devenu famine. Le message est fort : « Ce que subit notre peuple, vos prisonniers le subissent aussi ». Une inversion puissante du narratif, qui rompt avec la propagande lénifiante de l’occupation.
La résilience comme arme de survie
Ce qui émerge de ces faits, ce n’est pas une série de coups portés à une armée suréquipée, mais la preuve d’une résilience incarnée. La résistance palestinienne ne se mesure pas seulement en roquettes ou en embuscades, mais en sa capacité à se maintenir debout, à créer du sens dans la douleur, à rappeler qu’il n’y a pas de paix sans justice, pas de sécurité sans liberté. Dans un contexte où la communauté internationale reste souvent sourde, où les médias dominants réduisent Ghaza à une statistique, ces opérations, ces vidéos, ces voix constituent un témoignage brut, vivant, irréductible. Elles crient au monde que Ghaza, même affamée, bombardée, assiégée, n’est pas soumise. Ghaza respire encore à travers ses résistants, ses mères, ses enfants, ses poètes, et ses combattants anonymes. Et tant que le sol de Palestine portera des pas debout, la flamme de la liberté ne s’éteindra pas. Aujourd’hui, à Ghaza, la résistance n’est pas seulement une réponse militaire. Elle est une affirmation d’existence. Une école de dignité. Et peut-être, la dernière ligne de défense de l’humanité.
M. S.
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