Un rapport conjoint de l’Université de Tel-Aviv et de l’armée de l’occupant sioniste révèle une réalité alarmante : depuis le début de la guerre contre Ghaza en octobre 2023, au moins 43 soldats se sont suicidés et 12 % souffrent de troubles de stress post-traumatique (PTSD).
Ces chiffres, relayés par le média sioniste, mettent en lumière une crise psychologique profonde qui fragilise dangereusement l’ossature humaine de l’armée. La facture de cette guerre ne se limite donc pas aux morts sur les champs de bataille. Selon les mêmes sources, de plus en plus de soldats mettent fin à leurs jours après leur retour, incapables de surmonter les traumatismes vécus au front. Rien que ces deux dernières semaines, quatre nouvelles victimes se sont données la mort, dont un soldat du régiment « Nahal » retrouvé dans une base militaire du nord de l’entité sioniste. Parmi ces cas récents, deux concernaient des soldats en service actif et deux autres des réservistes récemment mobilisés pour la guerre contre Ghaza. Les données accumulées confirment une tendance inquiétante : depuis octobre 2023, plus de 43 soldats se sont suicidés, un chiffre bien supérieur aux années précédentes. La difficulté pour les soldats traumatisés de reprendre du service est criante : certains bénéficient d’indemnisations du ministère de la Défense, tandis que des milliers d’autres ont été exemptés de missions de combat pour cause de troubles psychologiques. Actuellement, près de 15 000 soldats sont suivis médicalement par le ministère de la Défense, dont plus d’un tiers pour des symptômes liés à des traumatismes psychiques. Pour les analystes israéliens, ces chiffres illustrent l’ampleur du coût humain payé par les militaires dans une guerre qui n’a toujours pas trouvé d’issue. La presse israélienne, notamment « Haaretz », évoque même une flambée inédite des suicides : entre le 7 octobre 2023 et fin décembre de la même année, sept cas avaient été recensés. En 2024, ce chiffre est monté à 21 suicides, et pour la seule année 2025, près de 14 soldats auraient déjà mis fin à leurs jours.
Crise de recrutement et colère des ultra-orthodoxes
À cette crise psychologique s’ajoute une autre tension majeure : le projet de loi sur le service militaire, qui ravive la colère des partis ultra-orthodoxes (les « harédim »). D’après la chaîne israélienne « Kan », trois dispositions du texte récemment présenté exacerbent ce climat de crispation. La première porte sur la création d’une commission des dérogations placée sous le contrôle de l’armée, pour statuer sur les permissions de voyager à l’étranger pour ceux qui refusent de rejoindre les rangs. La deuxième permettrait de retirer le permis de conduire aux réfractaires. Enfin, la plus controversée des mesures prévoit de relever le nombre de jeunes harédim mobilisés à 5 700 contre 4 800 auparavant. Cette nouvelle mouture intervient après l’expiration de la loi qui exemptait les étudiants des écoles religieuses du service militaire obligatoire, ouvrant la voie à l’envoi massif de convocations : l’armée d’occupation a annoncé vouloir adresser 54 000 ordres de mobilisation à la communauté ultra-orthodoxe d’ici fin juillet. Entre le poids psychologique qui pousse des dizaines de soldats à se donner la mort et la contestation sociale autour du service militaire obligatoire, l’armée de l’occupant sioniste fait face à une fragilisation sans précédent de ses rangs. Ces données mettent à nu le lourd tribut humain et moral d’une guerre qui continue de ravager non seulement Ghaza mais aussi la société israélienne de l’intérieur.
M.Seghilani