Les autorités françaises ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit plus du double de 2023. Si le ministère de l’Intérieur a communiqué ce chiffre en mettant en avant le résultat de la lutte contre le trafic de stupéfiants, le département a également fait part d’une «hausse du nombre de consommateurs et du développement du narcobanditisme».
Les chiffres dévoilés ce 6 février par le ministère français de l’Intérieur ont indiqué une augmentation de 130 % par rapport à 2023. En plus du cannabis, de la cocaïne, et de l’héroïne, les drogues de synthèse connaissent également une hausse marquée : plus de 9 millions de comprimés d’ecstasy et de MDMA ont été saisis (+123 %), ainsi que 618kg d’amphétamines et de méthamphétamines (+133 %). À l’inverse, les saisies de cannabis ont chuté de 19 %, totalisant 101 tonnes. Cependant, la violence liée au narcotrafic continue d’endeuiller l’Hexagone. En 2024, 110 personnes ont perdu la vie et 341 ont été blessées dans des règlements de comptes. Toutefois, ces chiffres, d’après le communiqué officiel du ministère, sont en recul par rapport à 2023 où l’on dénombrait 139 morts et 413 blessés. Des réseaux démantelés, une jeunesse impliquée
Profitant de leur conditions vulnérables les réseaux mafieux engagent de plus en plus de mineurs
L’action des forces de l’ordre a permis de démanteler 251 réseaux de trafiquants en 2024, entraînant la saisie de 10,3 tonnes de cannabis, 724kg de cocaïne, 72kg d’héroïne et 150kg de drogues de synthèse, indique le même dossier de presse. Outre la drogue, les autorités ont mis la main sur 522 armes, 218 véhicules et plus de 14 millions d’euros en avoirs criminels. Le rapport du ministère a également mis en lumière l’implication croissante des jeunes dans le narcotrafic : «les réseaux mafieux engagent aujourd’hui de plus en plus de mineurs parce qu’ils encourent des peines légères, souvent sous forme de sanctions éducatives. En 2023, 19 % des mis en cause pour trafic de stupéfiants étaient mineurs», a précisé le ministère. Au-delà des arrestations et des saisies de stupéfiants, les forces de l’ordre ont porté un coup aux finances des réseaux criminels. En 2024, 122 millions d’euros ont été saisis, représentant 11 % des avoirs criminels confisqués estimés à 1,129 milliard d’euros. Face à l’ampleur du phénomène, le ministère de l’Intérieur a annoncé, jeudi, le lancement d’une campagne de sensibilisation, à partir de demain dimanche jusqu’au au 2 mars, intitulée «Chaque jour, des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez», afin de sensibiliser sur les dangers de la drogue et briser l’attractivité du trafic auprès des jeunes. Mais par ailleurs, nombreux sont les experts des maux sociaux, dont les sociologues, les acteurs de la socité civile et des partis politiquequi pointent du doigt les conditions précaires et les horizons limités des jeunes et des mineurs, à travers la France, qui outres ses grandes villes, ses villages enregistrent un taux de croissance du recours à la consommation de la drogue. Une réalité qui illustre à plus d’un titre que la lutte exclusivement sécuritaire contre le trafuc de drogue ne suffira pas à éradiquer le phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, notamment chez la jeunesse française, insistant sur la prise en charge des conditions socio-économiques difficiles alimentant davantage la vulnérabilité de plus en plus de nombreux jeunes, dont les mineurs, des villes comme ceux des villages de France.
R. I.