L’Organisation mondiale de la santé se penche, depuis hier, à travers une conférence mondiale qui durera deux semaines, sur «l’infodémiologie », en vue de dégager les outils à même de stopper, voire réduire l’impact de la surabondance de l’information dans un contexte de pandémie mondiale, d’un nouveau virus non connu jusque-là.
Une avalanche d’informations sur le Covid-19, dont une bonne partie est erronée ou non fondée scientifiquement, induisant en erreur le citoyen, le chercheur, le personnel de la santé et le décideur politique dans leur démarche respective de prévention et de lutte contre une pandémie mondiale. Pour l’organisme onusien en charge des questions de santé, depuis l’émergence de cette pandémie qui n’a et ne cesse d’emporter des vies humaines, jusqu’à atteindre 501.847 morts au niveau mondial, aux dernières statistiques, estime qu’ « il n’a jamais été aussi clair que la communication est une importante mesure de santé publique qui contribue à l’endiguement des pandémies ». Contribution aussi importante, voire vitale, parallèlement, souligne l’OMS « à l’épidémiologie, la virologie et la gestion clinique ». La conférence se penchera, durant les deux semaines qui viennent, sur la menace que représente « l’infodémie », qui pour l’OMS « cette avalanche d’informations peut être préjudiciable pour la santé » en compliquant, explique la même source, « la recherche d’informations et de conseils exacts et fondés sur des preuves dans le domaine de la santé publique » précise le communiqué de l’OMS. Le monde en connexion à travers la toile d’Internet, l’infodémie peut alerter l’OMS « contribuer par son volume, sa facilité d’accès et son omniprésence, à de l’anxiété, de l’inquiétude et à d’autres problèmes de santé mentale » en plus d’amener la personne « à suivre des conseils fallacieux, voire dangereux » outre, cite-elle, « d’engendrer une lassitude, susciter du désintérêt et de l’animosité envers les messages de santé publique et encourager la xénophobie, le rejet et la haine », explique l’OMS.
Selon l’OMS, plus les mesures et les directives des autorités sanitaires relèvent du bon sens et sont cohérentes « plus la populations fait confiance » aux autorités en question, en les intégrant dans leur vie quotidienne, adoptant ainsi des comportements à même de stopper l’épidémie du Covid-19 et en brisant la chaîne de contamination, seule voie pour le moment qui s’offre au monde, en attendant le vaccin annoncée pour la fin de l’année, voire début 2021.
Du bon sens et de la cohérence, aux niveaux local, régional et mondial, dans la prise de mesures et de décisions de prévention contre le Covid-19, qui contribueront amplement à stopper la circulation du virus parmi les population, ce qui allégera le secteur de la Santé, lui permettant ainsi de faire face aux patients et aux cas difficiles du Covid-19, sans pulvériser les capacités humaines et matériels des secteurs sanitaires. Situation dramatique vécue par de nombreux pays, malheureusement, les États-Unis, l’Italie, la France, l’Espagne, le Brésil, dont ses séquelles et ses impacts sur l’individu et la société sont et seront plus difficiles à surmonter par tous, que celles sur la vie économique, même si celle-ci a été frappée de plein fouet, notamment dans les pays riches. Pour l’OMS toute « communication tardive et peu claire, des incohérences et une infodémie peuvent saper la confiance du citoyen aux autorités sanitaires » et partant sur l’autorité politique, car celle-ci traduit les consignes et les recommandations des experts en la matière, pour dégager les décisions politiques en lien avec une situation d’urgence sanitaire. Rappelant que « parce que le virus qui provoque la Covid-19 n’a été découvert qu’il y a quelques mois », les scientifiques en apprennent tous les jours, poursuit l’OMS «dès lors, les recommandations peuvent changer à mesure que de nouvelles bases factuelles sont recueillies » . Et c’est en l’absence « d’une communication claire », selon l’OMS, que « l’incertitude et le doute au sujet des conseils dispensés et des organes diffusant ces informations peuvent s’accroître ».
Ce qui a été, en effet, observé depuis l’émergence de cette pandémie mondiale, laquelle a et continue d’occuper l’actualité locale et internationale, pour être même sujet de déclarations et contre-déclarations, pour ne citer que celle entre Pékin et Washington, ou les attaques de celle-ci à l’adresse et l’OMS. D’après l’Organisation mondiale de la santé, l’aspect le plus nuisible de l’infodémie a été celui « de la diffusion d’informations erronées et trompeuses par des acteurs extérieurs au secteur de la santé », engendrant, fait observer l’Organisation, « la diffusion d’affirmations dangereuses et sans fondement » est-il précisé.
Karima Bennour