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LA DÉCLARATION D’ALGER JUSTICE ET MÉMOIRE : Ce qui est attendu des pays africains

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LA DÉCLARATION D'ALGER JUSTICE ET MÉMOIRE : Ce qui est attendu des pays africains

Les recommandations contenues dans la Déclaration d’Alger, issue de la conférence internationale sur les Crimes coloniaux en Afrique (30 novembre-1er décembre 2025, CIC, à Alger, indiquent parfaitement l’ampleur des efforts exigés des pays africains pour rétablir la justice, tout en accomplissant un devoir de mémoire à l’égard des victimes du colonialisme.
Ce document qui sera soumis, pour examen et adoption, au Sommet de l’Union africaine de février 2026, s’adresse, au préalable, aux anciennes puissances coloniales appelées à « assumer pleinement leurs responsabilités historiques à travers la reconnaissance publique et explicite des injustices commises ». Mais le plus gros à faire est attendu des pays africains, comme « la création d’archives numériques panafricaines, la redéfinition des curricula éducatifs et la mise en place de mémoriaux, musées et journées de commémoration », ainsi que « l’expansion des initiatives de commémoration continentales et nationales, y compris les musées, les monuments, les lieux de mémoire, les journées commémoratives et les réformes éducatives ». Dans le même esprit, il faudra intégrer dans les systèmes éducatifs africains l’histoire précoloniale, coloniale et postcoloniale. Les universités et académies africaines sont encouragées à travailler sur les programmes basés sur la mémoire, la vérité, la justice historiques et le droit aux réparations, en s’appuyant sur une plateforme continentale dédiée aux chercheurs et étudiants africains en histoire du colonialisme. Le droit des peuples africains à la « restitution inconditionnelle des ressources culturelles, y compris les artefacts, les manuscrits, les archives, les objets sacrés et les restes ancestraux, pris pendant la domination coloniale », est réaffirmé. La Déclaration d’Alger recommande également la mise en place de Commissions nationales de vérité et réparations au sein des États membres de l’Union africaine (UA) et la mise en place et le renforcement de mécanismes juridiques, aux niveaux national, régional, continental et international. Il s’agit « de promouvoir la codification de la criminalisation de la colonisation dans le droit international à travers la documentation, l’accès et la restitution intégrale des archives, et de garantir la responsabilisation juridique et morale pour les crimes coloniaux et leurs conséquences durables ». Les États membres de l’UA, les Communautés économiques régionales (CER), les mécanismes régionaux (MR) et les institutions universitaires sont exhortés à « élaborer des lois modèles, des projets de conventions et des analyses jurisprudentielles favorisant la reconnaissance, la criminalisation et l’engagement de poursuites pour les crimes coloniaux ». La Déclaration d’Alger encourage, dans cette optique, « la création d’un Comité panafricain de la Mémoire et de la Vérité historique, qui sera mandaté pour harmoniser les approches historiques, superviser la collecte des archives, coordonner les centres de recherche africains, et produire des analyses et recommandations pour le continent ». Concernant l’impact écologique et climatique du colonialisme, la Déclaration d’Alger recommande « l’établissement d’une plateforme africaine de justice environnementale, chargée de recenser les zones affectées, d’évaluer les préjudices, d’accompagner les États concernés et de formuler des recommandations continentales pour la réhabilitation et les compensations », et appelle les anciennes puissances coloniales à assumer leur responsabilité morale et politique, et à apporter un soutien financier, technologique et institutionnel aux efforts d’adaptation et d’atténuation du continent. L’impact économique du colonialisme est traité par la Déclaration d’Alger qui souligne l’importance d’engager un audit continental à ce propos. Le but, entre autres, est d’obtenir « des compensations pour les richesses pillées, l’annulation de la dette et un financement équitable du développement », à partir d’une stratégie de réparation fondée sur la justice. Dans le même sens, la refonte de l’architecture financière internationale devra permettre aux pays africains « de définir librement leurs politiques de développement, d’accéder à des financements à des coûts justes et de participer pleinement aux décisions structurant l’économie mondiale ».
M’hamed Rebah

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