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LA CHEFFE DE SA DIPLOMATIE DÉNONCE LES TUERIES À GHAZA : L’UE hausse le ton contre l’entité sioniste

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La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a vivement dénoncé les meurtres de civils palestiniens perpétrés par l’armée sioniste lors de la distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, affirmant qu’aucune justification ne saurait être acceptée pour de tels actes. Dans une déclaration claire et inédite, elle a sommé Israël de respecter ses engagements humanitaires, tout en avertissant que « toutes les options restent ouvertes » si l’occupation persiste dans ses violations.
Dans un message publié sur la plateforme X (anciennement Twitter), Kallas a indiqué avoir réitéré au ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, l’obligation pour Tel-Aviv de mettre un terme immédiat aux attaques contre les civils palestiniens aux points de distribution de l’aide. « J’ai de nouveau parlé avec le ministre des Affaires étrangères israélien pour souligner l’importance de notre entente concernant l’acheminement de l’aide humanitaire », a-t-elle déclaré. « Il est impératif que l’armée israélienne cesse de tuer les personnes qui viennent chercher de l’aide. Cela ne peut être ni défendu, ni toléré”. Kallas a employé un ton particulièrement ferme, allant jusqu’à qualifier ces exécutions de masse de « totalement injustifiables ». Elle a souligné que l’Union européenne attend des actes concrets de la part des autorités israéliennes, en particulier en matière de protection des civils et de respect du droit humanitaire international. À cet égard, elle a mis en garde : « Si les engagements ne sont pas respectés, toutes les options sont sur la table. » Cette prise de position survient au lendemain d’un nouveau massacre commis par l’armée d’occupation israélienne près d’un centre de distribution d’aide alimentaire à Khan Younès, au sud de Ghaza. Selon le ministère palestinien de la Santé, l’attaque a fait des dizaines de victimes parmi les civils venus chercher de la nourriture, dont de nombreux enfants et femmes.

L’indignation croissante de la communauté internationale
Les propos de Kaja Kallas s’inscrivent dans un contexte de pressions internationales accrues contre Israël, alors que des ONG telles que Human Rights Watch et Amnesty International documentent quotidiennement des crimes de guerre commis à Ghaza. Les frappes indiscriminées, l’usage de la famine comme arme de guerre, les tirs sur des files d’attente humanitaires ou encore les destructions systématiques d’infrastructures civiles ont déjà provoqué la mort de plus de 38 000 Palestiniens, selon les dernières estimations. L’UE, longtemps critiquée pour sa complaisance à l’égard de Tel-Aviv, semble désormais amorcer un tournant plus critique. Plusieurs États membres, notamment l’Espagne, l’Irlande et la Belgique, ont récemment exprimé leur volonté de revoir les relations bilatérales avec Israël, tant sur les plans diplomatique qu’économique. Kallas, dont le pays, l’Estonie, est historiquement proche de Washington, incarne une position plus équilibrée au sein de l’UE.

Vers des mesures concrètes ?
L’expression « toutes les options restent ouvertes » laisse planer l’éventualité de sanctions, de suspension d’accords de coopération ou même d’initiatives judiciaires au niveau international. Des parlementaires européens plaident déjà pour la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, en vertu de l’article 2 qui conditionne toute relation à « l’engagement pour les droits humains ». Dans les milieux diplomatiques, certains évoquent aussi la possibilité d’un soutien plus actif à la Cour pénale internationale (CPI), qui a lancé des mandats d’arrêt contre plusieurs responsables israéliens. La déclaration de Kallas pourrait donc constituer un prélude à une évolution significative de la position européenne.

Un tournant dans la politique européenne ?
Les mots de la diplomate estonienne résonnent comme un avertissement. Si l’Union européenne ne passe pas des paroles aux actes, elle risque de perdre encore plus de crédibilité aux yeux des opinions publiques, largement choquées par les images en provenance de Ghaza. À l’inverse, un changement réel de cap pourrait signaler une rupture dans l’impunité dont bénéficie Israël depuis des décennies.
En dénonçant avec vigueur les tueries de civils affamés, Kaja Kallas appelle l’Europe à retrouver sa voix. Une voix qui défend le droit, la vie et la justice. Le moment est venu, selon elle, de ne plus détourner le regard.
M. S.

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