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Khedri Hamza, à propos de la Constitutionnalisation de tamazight : «une portée stratégique et une réponse à une revendication»

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Le président de l’Association algérienne des études constitutionnelles et juridiques, Hamza Khedri, a affirmé que l’article 73 de la Constitution, révisée et adoptée, «énonce, sans équivoque», «les conditions pour être candidat à occuper le poste de président de la République».

Quant à l’article 51 de la Loi fondamentale, il explique que celui-ci concerne l’accès aux autres fonctions et aux emplois au sein de l’État, dont les conditions seront fixées par les lois d’application. Pour cet expert, la nouvelle Constitution comprend des textes, notamment nouveaux, qui «consacrent fortement l’unité de notre pays et son peuple», a-t-il indiqué, en animant, hier, une conférence-débat, au Forum d’El-Moudjahid sur le thème «l’Unité nationale et la nouvelle Constitution». Les textes de la Loi fondamentale, outre qu’ils «consolident», selon notre interlocuteur, «la démocratie» dans notre pays, ils apportent de même une «amélioration de l’organisation et du fonctionnement des institutions». Mettant en avant les dangers guettant l’Algérie, dans le sillage des bouleversements survenus sur la scène arabes, dont des pays voisins, citant la Libye et la Tunisie, et aussi les événements de février 2012 au Mali, pour cet expert, «la déstabilisation de l’Algérie demeure d’actualité dans les plans étrangers visant la recomposition géographique de la région arabe et de l’Afrique du Nord». Plus loin, le conférencier avance que «si auparavant les menaces extérieures étaient virtuelles», dira-t-il, de nos jours, et précisément depuis plus de cinq ans, allusion «au printemps arabe», les menaces sont bien réelles». Le président de l’Association a appelé à «redoubler de vigilance pour préserver l’unité du pays et de son peuple». Citant les différents articles de la Constitution relatifs à la vie politique, il assure que les nouveaux, parmi eux, «consolident «la démocratie, notamment à travers l’octroi de nouveaux acquis à l’opposition et à son rôle», a-t-il indiqué. Aussi, il est question, dans la Constitution, «de la séparation des pouvoirs», un exercice à même de permettre «un fonctionnement plus pertinent et percutant» des différentes institutions du pays. Pour asseoir les bases solides sur lesquelles s’appuie l’unité du pays et son peuple, la question identitaire étant fondamentale, il y a eu la constitutionnalisation de la langue tamazighte, et ce, «pour trois raisons majeures» a-t-il indiqué. La première de nature politique, explique notre interlocuteur, car, poursuit-il, il s’agissait d’une revendication longtemps portée, la seconde de nature populaire, en réponse à notre histoire, et la troisième, affirme-t-il, est de nature stratégique. Cette dernière, enchérit-il, en vue de «barrer la route à ceux qui usent de cette carte identitaire pour frapper l’unité du peuple», allusion au Mouvement de Ferhat Mehenni, «lequel en contrepartie gagne régulièrement près de 13 000 £ de l’Association du Makhzen “Sahara-marocain”», affirme Khedri. Plus loin, le conférencier revient sur la place accordée à l’opposition dans la Loi fondamentale, laquelle a été renforcée dans le nouveau Texte, dont notamment au sein du Parlement, pouvant saisir le Conseil constitutionnel sur les lois votées par l’institution parlementaire.
S’agissant du secteur de la Justice, l’indépendance de ce dernier est consacrée dans la Loi fondamentale, par «la prohibition de toute intervention» dans le cours de la justice, «l’inamovibilité» du juge du siège dans le cadre de la loi, et «le renforcement de l’autonomie» du Conseil supérieur de la magistrature. Ainsi, pour l’intervenant, les lois constitutionnelles consacrent l’ancrage de la société dans ses valeurs, tout en se projetant sur la voie du progrès, citant, à titre d’exemple, «l’encadrement de la mutation économique, vers le capitalisme», tout en assurant la sauvegarde «de la nature sociale de l’État», a-t-il avancé, en vue de la préservation, conclut-il, de «la cohésion sociale».
Karima Bennour

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