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Journée mondiale de la liberté de la presse : « La rumeur » en débat à Chlef

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A l‘occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse coïncidant avec la date du 3 mai de chaque année, le département des langues de l‘université Hassiba Ben Bouali de Chlef en collaboration avec le bureau local de l’association nationale des journalistes a organisé une rencontre au cours de laquelle des enseignants en communication ont donné des conférences.

A titre de rappel, c’est le 20 décembre 1993 que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 3 mai Journée mondiale de la liberté de la presse (décision 48/432). Depuis cette date, le jour de l’anniversaire de la déclaration de Windhoek est célébré dans le monde entier comme étant la Journée mondiale de la liberté de la presse. C‘est l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse; d’évaluer la liberté de la presse; de défendre les médias des attaques contre leur indépendance; et enfin se souvenir des journalistes tués parce qu’ils faisaient leur devoir. Le thème retenu cette année 2016 est : « Accès à l’information et aux libertés fondamentales – C’est votre droit ! ». Prenant la parole devant un parterre de journalistes et d’étudiants et au nom du wali, Mme Nacéra Brahimi secrétaire générale de la wilaya a mis en exergue, l’évolution de la presse écrite algérienne à partir de 1988. « C’est à la faveur de la fracture politico-sociale d’Octobre 1988 dira-t-elle que les velléités de changements dans la presse écrite algérienne vont trouver l’opportunité d’amorcer le virage historique qui aboutira à l’émergence de titres privés, et ce suite à la loi sur l’information initiée à partir du 3 avril 1990 par le réformateur Mouloud Hamrouche ouvrant ainsi la voie au champ de la libre expression journalistique née ». Mme Nacéra Brahimi a indiqué également dans son intervention que « les services de la wilaya œuvrent inlassablement à promouvoir la presse locale notamment en leur faciliter l’accès à l’information et les différents services de la wilaya restent à votre disposition pout tout renseignement pouvant éclairer vos lecteurs sur un sujet donné ». Le premier conférencier à prendre la parole c’est le Docteur Yousri Sichi de l’université de Chlef. Le thème développé par l’orateur a trait à la rumeur et sa problématique. Il faut dire que le thème choisin’est pas fortuit mais traite d’un problème d’actualité auquel notre pays est confronté. La maladie du Président et sa photo diffusé sur les réseaux sociaux , les supposés scandales financiers, le terrorisme etc.. autant de sujets qui alimentent la rumeur et qui vise apparemment la déstabilisation du pays. « A première vue, dira le conférencier, la rumeur semble se diffuser dans un chaos le plus total. Il faut savoir que c’est faux. La rumeur est en fait un message qui a ses propres règles et un mécanisme bien ancré ». L’orateur, structure en trois points les conditions de formation d’une rumeur. Le premier c’est celui de la situation A ce sujet, il dira « C’est seulement dans une situation, un contexte particulier qu’une rumeur peut se former. Le terrain le plus propice est lors d’une pénurie d’informations, bien souvent, une situation de crise où les canaux officiels ne communiquent pas assez ». le second point c’est celui du contenu de la rumeur. A ce propos Mr Sichi dira : «: La rumeur, bien souvent négative, effrayante ou sulfureuse, connaît de nombreuses distorsions dans le processus de transmission puisqu’elle est issu d’un discours rapporté, donc subjectif.
C’est pourquoi, le contenu d’une rumeur est bien souvent composé d’un compte-rendu d’informations. La rumeur fonctionnera d’autant mieux que les faits ne sont pas vérifiables ». Enfin le troisième point c’est celui du processus de transmission : « La rumeur se propage lorsqu’un processus de partage se met en place. Il se forme essentiellement entre les individus, car en parler provoque une sensation de service rendu, d’altruisme chez la personne. Mais la rumeur peut être accentuée lorsqu’elle est relayée, par erreur, par des médias traditionnels » . Il faut noter qu’à l’heure des médias sociaux, les trois points de cette théorie demeurent toujours valables. Ce qui change, ce n’est pas la formation de la rumeur mais son processus de transmission ainsi que sa disparition. L’Internet fait sauter les limites géographiques et permet donc à la rumeur de s’étendre bien au-delà d’un périmètre local. Un autre intervenant abordera l’implication des médias sociaux à travers notamment l’internet dans la propagation de la rumeur. Il dira « Avant Internet, la rumeur s’épuisait d’elle même et disparaissait. Mais aujourd’hui la donne change avec les médias sociaux car Internet garde en mémoire les informations » et de préciser « Internet et les médias sociaux n’ont donc pas changé le processus de formation d’une rumeur, mais lui ont donné une caisse de résonance puissante. Pour les marques, il faut donc prévenir plutôt que guérir en adoptant une stratégie proactive de veille sur les médias sociaux » et de conclure : « La prise de conscience croissante des enjeux de la rumeur, de son caractère fédérateur, des peurs irrationnelles qu’elle charrie, des dégâts politiques, économiques et sociologiques qu’elle peut engendrer dans la société contemporaine, liée au rôle d’accélérateur joué, dans sa diffusion, par les nouveaux medias – internet en particulier – invitent à perpétuer la réflexion historique sur ce phénomène à la fois complexe à appréhender et pourtant si familier ». Faut-il souligner que lorsque la rumeur se substitue à l’histoire c’est parce qu’à un moment donné elle a été jugée plus opportune que la vérité objective. A l‘issue de cette journée riche d’enseignements un débat fut instauré entre les conférenciers et les journalistes.
Bencherki Otsmane

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