Le judo algérien peut postuler à des places sur le podium lors de la 19e édition des jeux méditerranéens (JM) que va abriter Oran cet été, a estimé lundi Ahmed Hifri, un maître de judo algérien. « Certes, le niveau du judo algérien a connu une relative baisse depuis quelque temps, mais d’après ce que j’ai constaté lors du dernier championnat d’Algérie tenu à Oran, certains judokas dans les catégories de poids comme le léger (-73 kg) et le demi-moyen (-81 kg) peuvent postuler à des médailles lors des prochains JM », a-t-il déclaré à l’APS. Ahmed Hifri, (81 ans), est un maître de judo algérien et expert à la Fédération internationale de la discipline, il est gradé 8e Dan (Hachidan en japonais), l’un des plus hauts grades du judo mondial. » Notre judo, tout comme les autres disciplines, a été sérieusement impacté par la pandémie de la Covid-19 qui a causé l’interruption des compétitions et la fermeture des salles sportives pendant près de deux années. Ce n’est donc pas facile pour nos athlètes de rattraper tout ce temps perdu », a-t-il poursuivi. Ce constat a été conforté par les difficultés rencontrées par plusieurs jud okas lors du championnat d’Algérie qui s’était déroulé il y a quelques semaines à Oran dans le cadre des épreuves expérimentales en prévision des JM, a encore ajouté le fondateur de la première équipe nationale algérienne dont il a été l’entraîneur national de 1971 à 1975. Face à cette situation, Ahmed Hifri a préconisé de « multiplier les stages et augmenter le volume des entrainements », a-t-il dit, précisant au passage qu’il n’était pas nécessaire d’aller à l’étranger pour effectuer les regroupements en question, »d’autant que le pays dispose des infrastructures et sites nécessaires pour réaliser un bon travail ». « Cependant, l’idéal étant d’organiser des stages en commun avec des judokas d’autres pays dont le niveau est avéré, cela permettra à nos judokas de gagner en expérience, un atout important pour tout athlète dans sa progression », a encore expliqué maître Hifri qui s’était également distingué en étant arbitre mondial catégorie A, dirigeant la première finale intercontinentale à Paris en 1985 et membre du Jury international des Jeux Olympiques (JO) de Moscou 1980, de Los Angeles en 1984, de Séoul en 1988, et de Barcelone en 1992. Autre handicap soulevé par le même interlocuteur, à savoir, la qualité de certains tatamis sur lesquels se produisent les judokas en Algérie, et que maître Hifri trouve qu’ils « exposent les sportifs aux blessures, d’où la nécessité de se procurer de nouveaux tatamis de qualité meilleure et qui répondent aux normes internationales », a-t-il conseillé, lui qui était membre de la commission de l’homologation de la salle des JO d’Atlanta en 1996. Sur son apport actuel au judo algérien, de par sa riche expérience internationale dans le domaine, Ahmed Hifri a regretté de n’avoir pas été sollicité par l’ancien bureau fédéral « ne serait-ce que pour soumettre des propositions et donner des conseils à même à aider le développement du judo algérien », souhaitant que les nouveaux responsables de la discipline dans le pays, en poste depuis une année, profitent de son vécu sportif.
Lors du championnat d’Algérie individuel de judo, organisé en février dernier à Oran, Ahmed Hifri a fait partie des personnalités sportives algériennes honorées par le ministre de la jeunesse et des sports, Abderrezak Sebgag et les organisateurs de la compétition, rappelle-t-on.