L’ancien ambassadeur d’Espagne en Algérie, Javier Jimenez Ugarte, réagissant à la gestion des affaires par le chef de l’exécutif espagnol Pedro Sanchez et son staff gouvernemental, dont son ministre des Affaires étrangères a regretté de voire « le manque de dialogue et de concertation » à tous les niveaux, assurant que la crise diplomatique avec Alger est « d’une ampleur inimaginable ».
Invité à s’exprimer sur les dernières positions décidées, par le chef du gouvernement Pedro Sanchez ayant plongé l’Espagne dans une posture de piétinement non seulement de la légalité internationale, mais aussi, de la position historique de l’Etat espagnol concernant le Sahara Occidental, dernière question de décolonisation inscrite à l’ONU, le diplomate Javier Jimenez Ugarte a regretté « le revirement du chef de gouvernement Pedro Sanchez dans le dossier sahraoui » et l’absence de « concertation à tous les niveaux ». Poursuivant dans ses déclarations à la chaîne de télévision espagnole Antena3, l’ex-ambassadeur espagnol à Alger a soutenu que la crise diplomatique née consécutivement avec Alger est « d’une ampleur inimaginable ». Affirmant que « les choses ont très mal tourné pour nous (Ndlr :Espagne) » suite à l’alignement de Pedro Sanchez avec l’occupant marocain sur le Sahara occidental, il dira qu’ « à mon âge, c’est la première fois que je vis une telle crise », a reconnu Jimenez, ajoutant sur les conséquences du dit revirement de Pedro, dont la crise qu’il a provoqué avec l’Algérie, il affirme que « des dommages sont supérieurs à ce que l’on pouvait penser et les dégâts dépassent nos capacités ». Déclarant auparavant que « les choses ont très mal tourné pour nous (…) Il y a eu un manque de dialogue et de concertation à tous les niveaux avant la décision du chef de gouvernement Pedro Sanchez (de changer la position politique de l’Espagne envers le Sahara occidental, ndlr) », le diplomate a souligné que ce revirement a nui à « l’amitié que nous entretenions avec l’Algérie depuis de nombreuses années ». Aux déclarations de l’ex-ambassadeur espagnol en Algérie, nombreux ont été les personnalités politiques et responsables espagnols qui dans leurs déclarations respectives ont critiqué voire condamné, l’adoption par le chef de l’exécutif espagnol, d’une approche dans sa gestion des affaires étrangères de Madrid, menant tout droit le pays dans un mur, allant jusqu’à alerter sur la présence au siège du gouvernement « de danger public ». Pour l’ex-ministre des Affaires étrangères d’Espagne José Manuel Garcia-Margallo, critiquant les actions de l’actuel gouvernement de Pedro Sanchez, après son revirement dans le dossier sahraoui et la suspension par l’Algérie du Traité bilatéral d’amitié, de bon voisinage et de coopération, il a estimé dans ses déclaration lundi dernier que c’était « une erreur» d’aller se plaindre à l’Union européenne (UE), alors que l’Accord a trait aux relations bilatérales entre Madrid et Alger. Dans son intervention sur la chaîne espagnole ‘Telecinco’ concernant la crise diplomatique avec l’Algérie, Garcia-Margallo n’ a pas été avec le dos de la cuillère, déclaré ironiquement « C’est un exploit diplomatique qu’aucun gouvernement n’a réalisé jusqu’à présent » et de préciser que « le problème n’est pas l’Espagne, mais Sanchez ». Il affirme que « les dernières démarches que le gouvernement a entreprises, comme se rendre à Bruxelles, me semblent être une erreur » et d’indiquer que l’Algérie reproche aussi au gouvernement de Sanchez de s’être adressé à l’UE, sur sa crise avec l’Algérie. L’ex-chef de la diplomatie espagnole précise qu’«Alger dissocie la suspension de l’accord signé en 2002 avec l’Espagne , des engagements commerciaux avec l’UE». Sans se priver de blâmer, dans ce sens le Premier ministre Pedro Sanchez d’avoir commis des erreurs dans sa politique en direction du Maghreb, Garcia-Margallo qualifie la crise diplomatique provoquée par Pedro Sanchez avec l’Algérie de « plus grand désastre diplomatique en Espagne depuis 1975 et on le voit venir ».
Karima B.