D’anciens robots de l’industrie automobile prenant soin d’un jardin zen dans un parc de Tokyo: c’est l’installation insolite que propose un artiste britannique durant toute la période des Jeux olympiques et paralympiques de la capitale japonaise. Peignant inlassablement le gravier d’un jardin zen, quatre imposants bras robotiques d’environ 2 mètres de haut élaborent des formes à partir de mouvements de sportifs captés en vidéo lors des précédents JO. « C’est donc une sorte de miroir, une sorte de réflexion sur ce qui se passe aux JO », explique à l’AFP Jason Bruges, l’artiste britannique à l’origine de cette oeuvre s’inscrivant dans le cadre d’un festival culturel à Tokyo organisé à l’occasion des Jeux olympiques. L’artiste dresse un parallèle entre les robots et les sportifs, lesquels répètent durant des années les mêmes mouvements pour atteindre la perfection dans un domaine très précis. « Que vous soyez un coureur, un skateur ou un cycliste, vous allez conditionner votre corps pour quelque chose d’unique », dit-il. Jason Bruges et les autres membres de son « studio » au croisement de l’art et des nouvelles technologies ont conçu des logiciels sur mesure pour analyser et traiter des séquences vidéo de sportifs lors des précédents JO. Les mouvements de leurs corps ont été traités en données puis convertis en instructions pour les robots, qui tracent quelque 150 lignes et formes différentes. « Ces robots sont là en extérieur mais ne fabriquent rien de particulier, ils ne font que remuer du sable. Cela attire l’attention (…). C’est probablement parce qu’ils font quelque chose d’humain que ces robots m’intriguent, que je les trouve gracieux », a réagi auprès de l’AFP un visiteur devant l’installation, Masato Ito, 25 ans. Jason Bruges, qui dit vouloir inciter les gens à voir la technologie sous un autre angle, espère que son installation permettra aux visiteurs de « réfléchir, méditer et trouver le calme ». Appelée « The Constant Gardeners » (un clin d’oeil au célèbre livre et film « The Constant Gardener », « La Constance du jardinier » en français), son installation a été ouverte mercredi au public dans le parc d’Ueno, au coeur de Tokyo, et doit rester en place jusqu’à la fin des Jeux paralympiques le 5 septembre.