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Intervention d’urgence pour sauver la fontaine romaine de Mila

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Les travaux d’urgence visant le dégorgement de la fontaine romaine d’Aïn Bled de l’antique Milev des décombres d’une maison précaire effondrée la semaine écoulée, ont été lancés ce jeudi comme promis. La promesse du wali a été honorée et pas moins de 20 milliards de centimes ont été réservés pour la réhabilitation de plusieurs sites et monuments archéologiques dans la ville millénaire de Milev. Cette intervention d’urgence est entreprise pour sauvegarder la mémoire collective faisant partie intégrante de l’histoire de l’humanité, avant qu’il ne soit trop tard. Le territoire de la wilaya de Mila est débordant de vestiges archéologiques remontant aux diverses ères de l’histoire de l’humanité. Il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle découverte ne soit enregistrée. Le parc patrimonial compte actuellement plus de 460 sites répertoriés aidant à l’établissement de la carte archéologique de la région de Mila. On a abouti à classer pas moins de 8 sites historiques comme patrimoine nationale, à l’image de la fontaine romaine dite Aïn el-bled et le rempart byzantin de l’antique Milev a Mila, le site de Bâala à Oued Athmania et une importante mosaïque découverte en 2008 à Sidi Zerrouk dans la commune de Rouached, à 30 km de Mila.D’autres sites et monuments, en cours de classement par la commission ministérielle et des sites et monuments sont en phase d’élaboration des dossiers : la ville romaine nova Sparssa de Boutkhmaten (grande ville romaine à M’chira) et celle de Aïn Foua à Djebel Ougueb à Oued El Atmania (Castellum phuensium), Tazrout à Aïn Melouk (une ville fatimide très importante au Maghreb), les thermes romains de Beni- Guecha, Tamda (l’antique Zuguel) à Ahmed Rachedi avec ses vestiges romains et sa magnifique source et chute d’eau, Benyahia Abderrahmane (Idicra l’antique ville romaine), sans oublier Mechta el-arbi à Chelghoum-Laïd, un site archéologique datant de l’époque préhistorique depuis des temps immémoriaux dont la découverte des ossements de «l’homme de Mechta el-arbi » en sont témoins.En plus de la statue «M’lou» qui est une œuvre artistique en marbre blanc léger datant du 2e siècle avant Jésus Christ, représentant un personnage dans une position auguste. C’est la plus grande statue au monde en marbre blanc sculpté en un seul bloc, mesurant 2.90 m de hauteur et 1.70 m de largeur, découverte en 1880, au lieu portant son nom «Jenane M’lou», dans le vieux Mila par Goyt, un officier de l’armée française lors des fouilles. Cette œuvre historique représente une fenêtre à travers laquelle nous pouvons comprendre l’histoire de la région durant la période numide remontant à plusieurs siècles avant Jésus Christ. Des chercheurs français voient en cette statue une représentation du Dieu Saturne. Ils étayent cet avis par les vestiges funéraires découverts à proximité du lieu où elle a été découverte.

D’autres théories penchent pour l’hypothèse que la statue représenterait une reine qui gouvernait Mila avant l’arrivée des romains, c’est-à-dire à l’époque numide, et qui avait été déifiée par la population qui l’a élevée à la statue de “protectrice de la ville”. M’lou signifie l’ombre, ou « Thili» en Tamazight. Cette œuvre exceptionnelle a envoûté les membres d’une délégation américaine venus de l’université et musée de Boston, en mai 2008, pour mener des recherches sur les sources de marbre en Algérie, qui ont été séduits par la texture de son marbre relevant de la maîtrise du travail.
A.Ferkhi

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