Dans un contexte de relations commerciales internationales imprévisible et plein de surprises, l’Algérie mise sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour développer avec les pays africains des échanges mutuellement avantageux. Les orientations du président Abdelmadjid Tebboune encouragent la promotion des échanges commerciaux entre partenaires sur le continent dans ce cadre. De nombreux faits montrent que l’Algérie vise à renforcer sa présence commerciale dans les différents États africains. Il s’agit, notamment, de l’ouverture de nouvelles lignes aériennes et maritimes entre l’Algérie et des pays africains et l’ouverture de filiales bancaires algériennes dans ces pays. L’activité diplomatique intense qui s’est fortement redéployée sur le continent, constitue un appui considérable à la volonté de l’Algérie de maintenir son leadership dans le développement de l’Afrique, et cela se fait aujourd’hui à travers la ZLECAf. Ce leadership n’est pas surfait, il a une profondeur historique. Le directeur de la facilitation du commerce et de la promotion des investissements à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Gainmore Zanamwe, l’a rappelé, dans une déclaration à l’APS, en saluant l’engagement politique de l’Algérie envers les causes africaines et son rôle historique dans le soutien aux mouvements de libération. En plus, a-t-il précisé, ses atouts économiques confèrent à l’Algérie un « avantage évident » pour contribuer activement à la mise en œuvre de la ZLECAf, à laquelle 49 pays ont déjà adhéré. En effet, comme l’a fait constater Gainmore Zanamwe, l’Algérie, troisième économie du continent africain, représente un levier stratégique pour accélérer l’intégration commerciale et économique en Afrique, notamment dans le cadre de la ZLECAf. Allant dans le détail, il a relevé que l’Algérie dispose d’un potentiel compétitif dans des secteurs porteurs tels que l’agriculture, les mines, l’innovation et les start-up, et qu’elle peut établir des partenariats économiques durables avec les pays du continent, grâce à une base industrielle diversifiée. Gainmore Zanamwe a évoqué la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue du 4 au 10 septembre prochain à Alger, organisée conjointement par Afreximbank, le secrétariat de la ZLECAf et la Commission de l’Union africaine, en partenariat avec l’Algérie.
Elle constitue, a-t-il expliqué, une étape majeure pour promouvoir le climat des affaires et les opportunités d’investissement offertes par l’économie nationale auprès des milieux d’affaires africains et internationaux. La participation attendue comprend 147 pays, dont près de 40 africains, quelque 2 000 exposants- une participation record d’opérateurs économiques africains et étrangers – et plus de 35 000 visiteurs. Des contrats commerciaux et d’investissement d’une valeur supérieure à 44 milliards de dollars sont attendus. Pour la première fois, cette édition accordera une place importante à l’innovation et aux start-up, en reconnaissance de la contribution croissante de l’Algérie à l’économie du savoir. L’IATF constitue une plateforme essentielle pour concrétiser les objectifs de la ZLECAf, en offrant une occasion unique de connecter les acteurs économiques et de fournir des informations précises sur les marchés africains, dans un contexte où le déficit d’informations économiques constitue un frein aux échanges intra-africains, limités à 15%, selon Gainmore Zanamwe. Il a souligné que l’un des principaux objectifs de la Foire est de « briser cette barrière » en favorisant la conclusion directe d’accords entre vendeurs et acheteurs. Un espace spécifique sera réservé aux entrepreneurs, chercheurs et start-up, afin de leur permettre de présenter leurs projets et d’entrer en contact avec des investisseurs et des fonds de financement. Gainmore Zanamwe a salué les facilitations accordées par les autorités algériennes, notamment le président Tebboune, assurant que les préparatifs avancent à un rythme soutenu, avec des travaux en cours au Palais des expositions pour aménager de nouveaux espaces.
M. R.