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Infections nosocomiales à Blida : Quand le personnel soignant devient «vecteur» de maladies

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De nombreux cas d’infections nosocomiales sont enregistrés chaque année au CHU Franz-Fanon de Blida, en raison notamment du non-respect des règles de base d’hygiène prescrites pour le personnel soignant, déplore le chef du service d’épidémiologie et de médecine préventive, le PR Abderazzak Bouamra.

«Les infections nosocomiales, dites également infections liées aux soins, sont des infections contractées par le patient au cours d’un séjour dans un établissement de santé, et pouvant causer sa mort», a expliqué le PR Bouamra dans une déclaration à l’APS, citant en cause des bactéries dues au non-respect des règles d’hygiène et de stérilisation, tant par le personnel soignant, qu’administratif. Outre les blocs opératoires, les services de réanimation et de maternité sont les plus exposés aux bactéries pathogènes, à cause de la faiblesse du système immunitaire des patients se trouvant au niveau de ces services médicaux, a-t-il souligné. «Par ordre de fréquence, les sites opératoires(interventions chirurgicales), l’appareil urinaire, et les voies respiratoires sont cités parmi les organes humains les plus touchés par des infections contractées à cause des bactéries, souvent transmises par des mains infectées ou des outils médicaux non stérilisés», a relevé, pour sa part, la responsable du service prévention à la direction de la santé de la wilaya, Souria Mesbah. Le PR Bouamra a tiré la sonnette d’alarme quant au «risque lié à la hausse des infections nosocomiales», d’autant plus, que les bactéries mises en cause dans ces infections présentent souvent des résistances aux antibiotiques. Selon l’enquête de prévalence effectuée régulièrement par le service d’épidémiologie et de médecine préventive au niveau du CHU Franz-Fanon, ce dernier présente un taux d’atteinte d’infections nosocomiales de 16 %. Le responsable estime «possible de réduire ce taux élevé si le personnel soignant applique les règles d’hygiène liées notamment au lavage répété des mains». 46 cas d’atteintes sur un total de 262 patients ayant séjourné à l’hôpital ont été enregistrés en une semaine, a-t-il regretté, soulignant que le nombre hebdomadaire d’atteinte est «instable». «Si les personnels hospitaliers, médecins et agents paramédicaux, appliquent à la lettre les règles d’hygiène liées au lavage des mains, ces infections peuvent être réduites de 80%», a-t-il affirmé. Outre le lavage des mains, Dr. Mesbah a cité parmi d’autres règles préconisées à l’échelle mondiale, en matière d’hygiène hospitalière, dont la stérilisation et la désinfection du matériel médical, du bloc opératoire et des soins intensifs, outre l’hygiène de la literie. Des sessions de formation sont organisées, à ce titre, au profit des personnels hospitaliers, notamment les staffs médicaux en charge des soins du patient pour les sensibiliser sur l’importance des règles simples d’hygiène, dont le non-respect pourrait exposer la vie d’un malade au danger de mort, a souligné par ailleurs le PR Bouamra . Il regrette toutefois que la formation «n’ait pas donné le résultat escompté», plaidant pour le recours à des mesures «répressives» afin de réduire le nombre d’atteinte des infections nosocomiales.

Un nouveau système bientôt opérationnel au service des urgences
«Un nouveau système pour la réduction des infections nosocomiales sera bientôt opérationnel au niveau du service des urgences du CHU Franz-Fanon, où ce type d’infections est élevé en raison du grand nombre de malades accueillis, quotidiennement», a annoncé le PR Bouamra . Ce système, déjà disponible au niveau du service de chirurgie, vise la mise en place d’une base de données sur les cas d’atteintes par les infections nosocomiales, leur prévalence, leurs causes et leurs sites anatomiques, à travers des analyses en laboratoires, est-il expliqué. Le manque d’hygiène dû à la négligence des personnels soignants est à l’origine de la mort d’un bébé, un mois après sa naissance, à l’unité Hassiba-Ben-Bouali (Ex-Ben-Boulaid), où sa mère, la trentaine, a été atteinte d’une infection nosocomiale.
Dans une déclaration à l’APS, cette mère de trois enfants, visiblement éplorée suite à la perte de son bébé, a pointé du doigt «le staff médical» l’ayant assisté durant son accouchement. «Ils sont responsables de la mort de ma petite fille, atteinte d’un virus à sa naissance, à cause de l’usage d’outils médicaux infectés et non stérilisés», a précisé la dame. Les infections nosocomiales, à Blida, sont également à l’origine de la mort de deux femmes au niveau d’une clinique privée de la wilaya, où le bloc opératoire n’a pas été stérilisé suivant les normes mondiales en vigueur, selon les résultats des enquêtes diligentées suite à ces deux décès. «La prévention demeure le meilleur moyen de réduire la prévalence des infections nosocomiales», affirme le Pr.Bouamra, appelant les personnels hospitaliers à assumer pleinement leur responsabilité dans la protection des malades contre ce type d’infections.

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