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INCENDIES SIMULTANÉS DANS UNE DIZAINE DE WILAYAS : La piste criminelle n’est pas écartée

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Dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs wilayas du pays ont été le théâtre de départs de feux spectaculaires, survenus presque simultanément, et ayant provoqué des pertes considérables du couvert végétal, des blessures à plusieurs personnes, mais surtout des pertes en vies humaines.

Réagissant dans un message publié sur facebook, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a prévenu que l’État sera implacable contre les auteurs si derrière cette catastrophe se cachaient des mains criminelles. Dans le même message, Djerad a fait part de la détermination du gouvernement à faire face à ce phénomène d’incendies à travers « un reboisement arbre par arbre », a-t-il promis, prévenant que si la piste criminelle venait à être confirmée « l’état sera implacable contre les auteurs ». Il s’agit, faut-il le rappeler, de pas moins de 20 incendies qui se sont déclarés simultanément durant la nuit de vendredi à samedi dans une dizaine de wilayas du nord-ouest du pays. Les wilayas touchées sont entre autres Chlef, Oran, Sidi Bel-abbès, Mostaganem, Médéa, Tlemcen. La wilaya de Tipasa a enregistré quant à elle son plus grand lot de dégâts où 12 villages avaient été encerclés par les flammes.
Deux personnes à Gouraya, dans cette même wilaya, ont trouvé la mort, suite à un incendie qui s’est déclaré dans un poulailler, ainsi que plusieurs victimes asphyxiées par la fumée des grands incendies qui se sont propagés à des régions peuplées en raison des conditions climatiques marquées par de fortes rafales de vent. À noter que les services de la protection civile ont transféré les deux corps calcinés vers l’hôpital de Gouraya, qui a accueilli également un nombre important de victimes asphyxiées et légèrement blessées. Pour rappel, la wilaya de Tipasa avait enregistré, durant l’été 2020, le bilan le plus lourd pendant la dernière décennie en termes de pertes occasionnées au patrimoine forestier par les feux et incendies qui ont ravagé plus de 2 000 hectares de pins d’Alep.
Risques majeurs : le défi réel des pouvoirs publics
À l’origine de la disparition de 30 000 hectares de couvert vegetal annuellement, les feux de foret classés comme risques majeurs, sont un véritable défi auquel font face les pouvoirs publics. Expert dans ce domaine, Abdelkrim Chelghoum avait appelé, le 19 octobre dernier lors de  la journée sur la gestion des risques majeurs relatifs à la désertification, les feux de forêt, les ressources hydriques et l’environnement, les autorités à prendre «au sérieux » le problème des incendies enregistrés chaque année, avec une hausse du nombre de foyers et surtout de superficies ravagées par les flammes qui toucheraient tous les massifs forestiers, sans exception. Il faudrait signaler dans ce sens que si les feux de forêt, dont le pays est sujet depuis ces dernières années d’une manière récurrente causant parfois des pertes en vie humaines et des dégâts considérables, le renouvellement du tissu forestier prend quant à lui plusieurs années si toutefois les hectares ravagés ne seront pas perdus par le détournement au profit des projets d’urbanisation. Les experts à travers le monde, en tout cas, tirent la sonnette d’alarme sur les feux de forêt, non seulement parce qu’ils privent la terre de ses poumons et de l’impact gravissime sur l’éco-système, mais également sur le fait que les particules contenues dans les fumées peuvent avoir un impact mesurable à des centaines de kilomètres des lieux des feux déclarés.
Ania Nait Chalal

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