Le gouvernement a vraiment l’intention de lever l’interdiction sur l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans. La démarche semble être prise au sérieux, malgré la polémique sur l’intérêt d’une telle opération sur l’économie nationale. Toutefois, l’opération ne se fera pas avant l’étude des mécanismes et tous les aspects liés à l’importation.
Ainsi, lors de son passage dans une chaîne de télévision satellitaire, lundi soir, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a pris le sujet avec attention et prudence. «L’étude de la question d’importation des véhicules d’occasion est ouverte sur plusieurs aspects tels que l’environnement, l’industrie, la stratégie industrielle, les conditions techniques, etc.», a-t-il expliqué. Il assurera, dans ce sillage, que «toutes les informations qui ont circulé ici et là n’ont aucune base, vu que ce dossier demeure toujours ouvert », a-t-il confirmé. Saïd Djellab, qui explique être chargé, avec les ministres des Finances et de l’Industries d’examiner la question de l’importation de véhicules d’occasion, a indiqué que «le dossier a été ouvert à l’issue du Conseil du gouvernement.» «Une fois on aura les résultats des procédures et les mécanismes juridiques ainsi que tous les aspects, à partir de là on étudiera l’opportunité d’ouvrir l’importation des véhicules d’occasion. Nous sommes en train d’examiner tous les mécanismes d’importation de ces véhicules», dira le premier responsable du ministère du Commerce.
Concernant la procédure qui permettra au citoyen d’importer une voiture d’occasion tous les cinq ans, Djellab souligne que « cette procédure doit être mise à l’étude parmi d’autres par le groupe interministériel. Pour le moment ce ne sont que des idées et propositions.» Et d’ajouter, «en tant que membre du gouvernement «on est en train de réajuster les mesures pour pouvoir autoriser l’importation des véhicules de moins de trois ans, et on n’est pas en train de développer les nouvelles stratégies de l’industrie automobile parce que la facture des importations commence sérieusement à s’alourdir. »
Interrogé sur la date de l’entrée en vigueur de ces nouvelles mesures, Saïd Djellab dira : «Je ne peux rien vous dire là-dessus, car il s’agit d’un travail interministériel. Une fois il devient mature et on maîtrise tous les aspects liés à cette opération afin de pouvoir éviter toutes les contraintes éventuelles, à partir de là le gouvernement décidera », précise le ministre. «On appelle cette mesure un commerce sans paiement. C’est-à-dire ça ne rentre pas au Trésor public, ni à la balance des dépenses de notre département. Donc ce sera le sans paiement, comme celui des véhicules importés neufs», a-t-il tenté de rassurer au sujet des retombées économiques de cette disposition.
Plus explicite, Djellab est revenu sur les objectifs de l’importation des véhicules d’occasion, en disant que « notre objectif est de faire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement. Cela devrait être un facteur externe favorisant la baisse des prix, pour permettre de donner une chance au citoyen d’acquérir un véhicule selon ses moyens.» L’effet de l’autre annonce de Saïd Djellab, « passer à la politique des quotas pour les kits CKD pour réduire, dit-il, la facture de l’importation qui a atteint, en 2018, trois milliards de dollars, alors que durant les quatre premier mois de l’année courante nous avons atteint 900 millions de dollars, donc il y a une augmentation des importations de kits. Aussi, il est nécessaire de revoir le taux d’intégration chez les constructeurs locaux, et nous allons les inciter à plus d’intégration dans la fabrication des automobiles », a-t-il conclu.
Med Wali