Accueil ACTUALITÉ IMPACT DU CORONAVIRUS SUR L’ALGÉRIE : Le défaut de la communication publique...

IMPACT DU CORONAVIRUS SUR L’ALGÉRIE : Le défaut de la communication publique fait place à la panique

0

Tous les ingrédients sont là pour que la panique et la peur s’installent parmi les Algériens quant à l’épidémie de coronavirus qui – contrairement à ce que veulent faire croire les Autorités – n’est pas aussi loin de nous. Il suffira, en effet, qu’un cas se déclare quelque part dans le vaste pays pour que la maladie se propage comme une traînée de poudre. Et les raisons sont clairement explicitées par les spécialistes : l’Algérie est loin d’être en mesure de faire face à une telle menace à cause d’un déficit flagrant en matière de structures spécialisées. Et l’une des lacunes relevées avec insistance, c’est l’absence de centres d’isolement qui pourraient stopper – du moins limiter – la propagation du virus qui, jusqu’à présent, s’est invité dans beaucoup de pays : pas moins d’une trentaine, éparpillés sur presque tous les continents. Les Algériens, toujours selon les spécialistes, n’ont d’autre choix que de croiser les doigts pour que le nouveau coronavirus ne frappe pas à leurs portes. Nous nous rappelons de ce cas (un chinois) soupçonné à l’hôpital d’El Kettar et toute la panique qu’il a semée, non seulement au niveau de l’hôpital, mais dans tout Alger, dans toute l’Algérie, dans toute – la presse des pays voisins a, elle aussi, suivi de près l’information – l’Afrique du Nord. En effet, les virus n’ayant pas la notion des frontières politiques, une épidémie en Algérie ne tarderait pas envahir les pays voisins, et la Tunisie en sera, à coup sûr, la première « contaminée ». Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en dépit de la situation d’alerte et en dépit des moyens monstres dont il dispose, communique très peu et… très mal. On ne sait presque rien des Algériens, Mauritaniens et Libyens – les Tunisiens, eux, sont rentrés chez eux – qui ont été rapatriés de Wuhan, épicentre de l’épidémie. Les quelques images diffusées par les chaînes algériennes n’ont pas été pour rassurer les populations : des personnes rodant autour de potentiels contaminés sans trop de précautions, ce qui a poussé nombre d’observateurs à se demander à quoi l’on jouait et si ce n’était qu’une mise en scène «médiocrement» élaborée.

Confusion et rumeurs
La crise de confiance entre les administrés et les administrateurs, qui n’a fait que s’aggraver depuis déjà longtemps, a accentué ce sentiment qu’ont les Algériens d’être livrés à eux-mêmes. On n’a toujours ce mal « à l’algérienne» de ne pas croire les discours, teints d’une assurance excessive, des responsables accusés, eux, d’incompétence et de vouloir – expression aussi algérienne – « endormir le peuple Et dans ce climat, la confusion ne peut que s’installer à son aise. Rappelons la rumeur qui a circulé ces derniers jours dans la ville de Constantine qui a fait état d’un cas de grippe porcine. «Non, c’est tellement faux ! Il ne s’agit pas d’un cas imputable au virus h1n1, mais d’une grippe saisonnière. Tout ce qui a été dit sur ce sujet est un véritable montage d’inepties qui, d’ailleurs, va faire l’objet d’un démenti et communiqué officiel de la direction du CHU», avait répondu A. Kabbouche, le chargé de communication du CHU Constantine, aux journalistes. C’est dire à quel point toutes les portes sont laissées ouvertes à toutes sortes de rumeurs, car le même CHU aurait pu communiquer à temps pour éviter toute panique et couper court aux rumeurs et autres «inepties». Des spécialistes, à l’instar de Mustapha Khiati, président de la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche) ont déjà relevé ce manque flagrant en communication, la seule à même d’endiguer le flux terrible de flous et d’incompréhensions. «Nous avons pourtant, avait-il déclaré, une cinquantaine de radios locales, une pléthore de quotidiens nationaux, un nombre incalculable de sites d’informations, les réseaux sociaux qu’on aurait pu fructifier…», mais, face à un manque de stratégie efficace et réfléchie, l’on ne peut – on ne le sait que trop bien maintenant – absolument rien.
Hamid F.

Article précédentVU L’«ABSENCE » DE DIALOGUE AVEC LA TUTELLE : Les paramédicaux en grève les 25 et 26 février
Article suivantABDELMADJID ATTAR, EXPERT EN ÉNERGIE : « La réduction de la production pétrolière est insuffisante sur l’année 2020 »