L’enfant sahraoui vit dans des conditions « inhumaines » sous le joug de l’occupation marocaine, marquées par « de graves violations des droits de l’enfant, des intimidations, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées ».
Des pratiques dénoncées, par les participants au « Forum de la mémoire » organisé à Alger par le quotidien El Moudjahid, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain.
Lors de cette rencontre, organisée par l’Association Machâal Echahid, les participants ont évoqué « les souffrances de l’enfant sahraoui », à travers les faits et témoignages recueillis au Sahara occidental occupé, dernière colonie en Afrique, dénonçant, ainsi, « la violation continue par l’État marocain des droits de cette frange de la société sahraouie », en dépit de la clarté de l’acte constitutif de l’Union africaine (UA), de la qualité de membre à part entière de l’État sahraoui au sein de l’UA et des dispositions du droit international pertinentes. Les intervenants ont cité, en outre, « les différentes formes de tortures psychologique, physique et verbale, les détentions arbitraires, les disparitions forcées et les arrestations systématiques » que subissent les enfants sahraouis, des pratiques allant à l’encontre des chartes internationales qui appellent à la protection de l’enfance et de ses droits. S’exprimant lors de ce forum organisé en présence d’enfants et de femmes sahraouis, ainsi que d’enfants algériens et représentants de la société civile, venus en solidarité avec leurs frères sahraouis, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a indiqué que la célébration de la Journée de l’enfant africain intervient au moment où « l’enfant sahraoui continue de souffrir sous l’occupation marocaine, comme ce fut le cas pour les enfants africains ayant souffert du joug colonial et de la discrimination raciale. L’enfant sahraoui continue de souffrir aux côtés de sa famille et de son peuple des séparations, de l’exode forcé et de la vie de réfugié ». M. Taleb Omar a affirmé que cet anniversaire annuel constituait « un engagement pour défendre les droits de l’enfant et lui réunir les conditions d’une vie décente ». Il a exposé les efforts de la RASD qui « n’a jamais lésiné sur les moyens en vue d’atténuer les effets négatifs de la guerre et de la vie dans les camps de réfugiés, sur les enfants dans les camps des réfugiés sahraouis et dans les territoires sahraouis libérés ».
Il a cité, à cet égard, la construction d’écoles, de garderies, de centres de prévention et d’hôpitaux, expliquant que l’enfant était la première victime des guerres, « les répercussions de telles situations ne se limitant pas au présent mais s’étendent aux générations futures », a-t-il dit.
Le diplomate sahraoui a ajouté que les grandes souffrances étaient endurées en particulier dans les territoires occupés où « des enfants sont emprisonnés et torturés pour le simple fait d’avoir scandé des slogans appelant à la libération de leurs parents ou frères détenus dans les geôles marocaines ».
Insistant sur la souffrance endurée par l’enfant sahraoui dans les territoires occupés, M. Taleb Omar a dénoncé la politique de déplacement pratiquée par le Maroc à l’encontre des enfants éloignés et séparés de leurs familles et les pratiques consistant à monter les étudiants marocains contre les Sahraouis dans les écoles et les universités, et les prisonniers de droit commun contre les détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
M. Taleb Omar a également évoqué, dans son intervention, le fléau de la drogue, révélant, dans ce sens, que « le Maroc, connu pour être le premier producteur et exportateur de drogue notamment du cannabis, encourage la consommation de ces substances dans les territoires sahraouis et les distribue aux jeunes sahraouis pour les pousser à l’exil, dans une tentative de modifier la composition démographique de la région ». L’ambassadeur sahraoui a abordé une autre pratique exercée par les autorités marocaines consistant à « enfermer les élèves sahraouis dans les établissements scolaires, devenus des centres pour les éléments de la Sûreté marocaine, et ce après que les élèves sahraouis aient organisé des manifestations lors desquelles ils ont scandé des slogans et soulevé le drapeau du Front Polisario ». L’enlèvement, la torture et la détention de plusieurs élèves, sont la pratique courante des éléments de la police marocaine qui squatte l’intérieur des établissements de l’éducation et parfois des classes pour procéder à la fouille des élèves sahraouis, ce qui a contraint plusieurs d’entre eux à arrêter leurs études et à immigrer clandestinement. L’ancienne secrétaire générale (SG) de l’Union des femmes sahraouies, Fatma Al-Mehdi, a prononcé une allocution, en sa qualité de « mère « , et passé en revue « la situation critique des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, notamment les droits de l’enfant ».
Elle a salué la position de l’Algérie en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, mettant en avant les mouvements de solidarité à travers le monde, notamment en Europe, en faveur du peuple sahraoui et de ses enfants.
Mme Fatma Al-Mehdi a exprimé sa solidarité avec tous les enfants souffrant de violence et d’extrémisme, précisant que la souffrance de l’enfant sahraoui « est multidimensionnelle ». À cette occasion, une fille sahraouie « a adressé un message à tous les enfants du monde et aux organisations de défense des droits de l’enfant à se tenir aux côtés des enfants sahraouis jusqu’à l’obtention de l’indépendance nationale ».
M. Bendib
VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME, EMPRISONNEMENT ET RÉPRESSION AU SAHARA OCCIDENTAL
L’occupant marocain dénoncé dans un rassemblement à Paris
Un rassemblement a été organisé à Paris pour dénoncer les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental sous occupation marocaine, revendiquant la libération des prisonniers politiques sahraouis. Avec le soutien du député français Jean-Paul Lecoq, le rassemblement s’est déroulé place des droits de l’Homme (Trocadéro) à quelques encablures de l’ambassade du Maroc en France. Organisé par la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental, une ONG française, le rassemblement a revendiqué la libération des prisonniers politiques sahraouis dans les geôles marocaines, tout en soulignant que la seule alternative au conflit du Sahara occidental est l’indépendance de ce territoire sous occupation marocaine depuis plus de 40 ans. Après le sit-in, les manifestants ont marché jusqu’aux environs du siège de l’ambassade marocaine pour porter les mêmes slogans.
« Chaque jour, la population sahraouie des territoires occupés et du sud du Maroc est victime d’un nouveau cycle de graves violations des droits de l’homme par les forces d’occupation marocaines sous un siège militaire et un blocus médiatique : arrestations arbitraires, déplacements forcés, torture, entraves aux activités des associations sahraouies, assassinats », ont souligné les initiateurs de cette manifestation. Pour eux, les violations des droits de l’Homme, telles que l’utilisation de la force disproportionnée contre des personnes sans défense ne constituant pas une menace, « la liquidation physique résultant de l’usage illégal de la force dans les territoires occupés, comme le Sahara occidental, constituent une grave violation de la quatrième Convention de Genève », exprimant leur vive préoccupation à l’égard des conditions « inhumaines » subies par les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines.
les manifestants ont condamné « fermement » ces pratiques et ces violations des droits de l’homme, exigeant l’arrêt de la répression contre la population sahraouie.
Ils ont également réitéré leur demande pour l’élargissement du mandat de la Mission de Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l’homme et au suivi des personnes impliquées dans ces actes criminels devant les juridictions internationales, tenant « le régime marocain, soutenu par le gouvernement français, responsable de toutes ces graves violations des droits de l’homme ».
Saluant la lutte pacifique du peuple sahraoui dans les territoires occupés, ils ont appelé le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine, ainsi que les organisations internationales des droits de l’homme, à « intervenir rapidement pour ouvrir les territoires sahraouis occupés aux observateurs internationaux et à la presse, pour connaître la réalité de ce qui se passe et mettre fin à la répression du peuple sahraoui ».
Dans une déclaration, le député Lecoq a affirmé que la cause sahraouie est une « cause juste » et que c’est « important » en France qu’on soutienne cette cause.
D’où l’importance, a-t-il dit, qu’elle soit portée au sein de l’Assemblée nationale française lors du colloque qui sera organisé le 28 juin prochain. « Nous aurons l’occasion, à l’Assemblée nationale, de faire le point sur la situation contemporaine de la cause sahraouie avec les rebondissements que nous donnent les jugements de la Cour européenne de justice sur la non-utilisation des richesses par le peuple sahraoui, la question de souveraineté du Sahara occidental et c’est bien que ces questions soient posées à l’intérieur de l’Assemblée nationale parce qu’on parle du droit du peuple », a-t-il ajouté.
M. B.