Selon les chiffres fournis par le président de la Fondation civile pour la réinsertion des repris de justice et lutte contre la récidive (FCRLR), Amar Hamdini, 76% des prisonniers sont récidivistes. La majorité de prisonniers sont rejetés par la société laquelle ne leur donne pas la chance de la réintégrer. Face à ce comportement de la société envers cette catégorie sociale, les prisonniers n’ont d’autres choix que de récidiver pour mieux marquer leur écart avec cette même société qui les rejette.
L’invité du forum « El Moudjahid » a estimé que les repris de justice trouvent, énormément, du mal à réintégrer la société, expliquant que ces derniers se trouvent dans l’impossibilité de rejoindre leurs postes de travail au moment ou aucune loi ne leur interdit de travailler. Ils font souvent objet de contrôle policier permanent. Ainsi, ces repris de justice préfèrent récidiver pour marquer davantage leur écart avec la société qui refuse de les accueillir. Dans ce contexte, le chargé de communication de la FCRLR, Djamel Naïli, a estimé que le refus de la société de cette catégorie sociale la rend davantage vulnérable. Les prisonniers rejetés par la société deviennent une proie facile entre les mains des réseaux terroristes et autres groupes mafieux. à cet effet, il a lancé un appel à la société de protéger les repris de justice en leur facilitant l’intégration. Il a indiqué que les personnes ayant des antécédents judiciaires souffrent même après avoir purgé leurs peines, ajoutant que leurs casiers judiciaires constituent des présemptions de culpabilité, et ce, malgré leur innocence. Selon lui, les nouveaux textes du ministère de la Justice, relatifs au code pénal, ainsi qu’à l’organisation judiciaire, correspondent, parfaitement, aux exigences actuelles, néanmoins, il faudra changer la façon de traiter les repris de justice, notamment, le traitement de leurs dossiers durant les audiences. De son côté, le Dr. Amar Hamdini a révélé que l’objectif de la création de son organisation, en mars 2003, est de prendre en charge et partager la souffrance de cette catégorie sensible de la société algérienne facilitant leur réinsertion. Selon lui, l’objectif de son organisation a été, plus ou moins, atteint, faisant état d’un bilan de 2000 repris de justice réintégrés, de nouveau, dans la société, et 1300 familles de prisonniers prises en charge, à travers le pays, ceci, durant dix ans de travail. M. Hamdini a appelé l’Etat à fournir plus d’efforts en dehors des prisons plutôt qu’à l’intérieure, vu que cette catégorie nécessite énormément d’intérêt. Par ailleurs, le chargé de communication de la (FCRLR), Djamel Naïli, a annoncé qu’un centre d’écoute, accueil, et prise en charge des repris de justice sera, bientôt, réalisé au profit de cette catégorie sociale, ajoutant qu’il s’agit d’une première dans l’histoire de l’Afrique. Selon lui, ce centre organisera des assises avec les repris de justice afin de prendre en charge leurs préoccupations personnelles et familiales et faciliter leur réinsertion dans la société. Pour rappel, la Fondation civile pour la réinsertion des repris de justice et lutte contre la récidive (FCRLR), a été fondée, en mars 2003, avant d’obtenir son agreement, dix ans plus tard, et compte, actuellement, 4380 adhérents.
Salim Lariche