La guerre génocidaire que mène l’occupant sioniste contre la population palestinienne dans la bande de Ghaza ne montre aucun signe de répit. Depuis la rupture du cessez-le-feu le 18 mars dernier, les attaques aériennes, les offensives terrestres, la famine imposée et le blocus étouffent lentement mais sûrement les civils, piégés dans ce territoire assiégé.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Protection civile palestinienne a annoncé que 15 personnes sont tombées en martyrs, dont 10 appartenant à une seule famille. Leur maison, située à Beni Souheïla, à l’est de Khan Younès, a été pulvérisée par un raid aérien sioniste. À Tel al-Zaâtar, dans le nord de Ghaza, cinq autres martyrs ont été retrouvés sous les décombres de deux maisons détruites par une frappe de drone. Parmi les victimes figurent des enfants, des femmes, et des personnes âgées, tous tués dans leur sommeil. La famille Barka n’a pas été épargnée : des membres ont été retrouvés morts ou grièvement blessés sous les ruines de leur maison, ainsi que d’autres habitants des maisons voisines. Les scènes de sauvetage, menées à la lampe torche et à mains nues par les équipes du Croissant Rouge, ont montré que les raids étaient d’une rare violence, tant les corps étaient déchiquetés ou calcinés. Au total, plus de 20 martyrs ont été recensés durant cette nuit sanglante, selon l’agence palestinienne Wafa. Le correspondant d’Al-Mayadeen a confirmé que l’occupant a intensifié ses opérations de destruction dans les environs du quartier de Shujaya, à l’est de Ghaza. Des maisons ont été méthodiquement dynamitées ou bombardées dans les quartiers de Zeitoun, Khan Younès, Abassan et Qurara.
Dans la région nord, une frappe a visé un abri de fortune hébergeant des déplacés à Jabalya, faisant deux martyrs supplémentaires et plusieurs blessés. À l’ouest de Khan Younès, une autre attaque a tué 15 membres de la famille Abou Rous, dont sept enfants, dans leur tente. Des témoins ont rapporté des scènes d’horreur, avec des corps d’enfants en flammes, incapables de fuir. Pendant ce temps, les secours manquent cruellement de moyens pour atteindre les victimes piégées sous les décombres. Des dizaines de corps restent ensevelis, alors que les bombardements continuent et que le carburant pour les ambulances et les engins de sauvetage s’épuise. Le bilan humain de ce carnage ne cesse de grimper. Selon les autorités sanitaires de Ghaza, au moins 51 065 Palestiniens ont été martyrisés depuis le début de l’agression en octobre 2023, dont 1 691 martyrs et plus de 4 400 blessés depuis la reprise des hostilités le 18 mars. Quarante martyrs et 73 blessés ont été dénombrés pour la seule journée de jeudi. L’ONU alerte sur un effondrement imminent du système humanitaire à Ghaza. D’après l’agence de l’UNRWA, 420 000 personnes ont été déplacées de nouveau depuis la reprise des frappes, et les stocks de nourriture, de médicaments et de carburants sont quasiment à sec. Douze grandes ONG internationales ont d’ailleurs publié un communiqué pour dénoncer l’étranglement total de l’aide humanitaire. Sur le plan militaire, l’armée de l’occupant continue de bénéficier d’un soutien massif des États-Unis. Selon la chaîne israélienne i24news, un « pont aérien » militaire achemine depuis plusieurs jours des cargaisons d’armes lourdes vers la base de Nevatim en Israël, parmi lesquelles des bombes MK-84, des missiles pour le système THAAD et des munitions perforantes. Ces armes sont utilisées pour frapper directement les camps de déplacés, les hôpitaux de fortune, les tentes et les maisons civiles.
« Génocide par la faim »
La presse israélienne elle-même ne dissimule plus la nature de cette campagne. Le quotidien Haaretz a qualifié hier le « génocide par la faim » imposé à Ghaza de « politique officielle assumée par le gouvernement Netanyahou », dénonçant un crime humanitaire transformé en stratégie militaire. Dans ce contexte d’horreur, la résistance palestinienne poursuit ses opérations, notamment à Khan Younès. Les Brigades Al-Qassam ont revendiqué vendredi trois attaques contre les forces sionistes, causant des morts et des blessés parmi les soldats. Dans l’une d’elles, une unité ennemie a été attirée dans un tunnel piégé et anéantie. Des engins explosifs et des roquettes de type « Yassin 105 » ont également été utilisés pour cibler des bulldozers militaires israéliens. Alors que les scènes de massacre se multiplient, que la famine progresse et que les abris deviennent des tombeaux, la communauté internationale reste silencieuse, malgré les alertes de l’ONU, des ONG et des survivants. Le cri des familles brisées, ensevelies sous les gravats ou brûlées vives, se perd dans le vacarme assourdissant des bombes. La guerre, elle, continue, impitoyablement.
M. Seghilani