À peine le mois de Ramadhan achevé, et les deux jours de l’Aïd El Fitr célébrés, le ministère de l’Éducation nationale ainsi que plusieurs département ministériels devront se retrousser les manches pour superviser le déroulement des épreuves du Baccalauréat. Alors que les deux autres examens officiels (BEM et cinquième) avaient été organisés durant le mois sacré, le BAC fera quant à lui cavalier seul puisqu’il a été retardé pour le 20 juin prochain. Les examens de fin d’année ont, donc, coïncidé avec le mois de Ramadhan. En tout cas pour les épreuves de fin de cycle primaire et du Brevet de l’enseignement moyen, les dates ont été maintenues, au 23 mai pour la cinquième et du 28 au 30 mai pour le BEM, contrairement au Baccalauréat qui était prévu initialement du 3 juin au 7 juin mais qui a été finalement retardé pour après l’Aïd el Fitr. L’on aura retenu, lors du déroulement des deux examens cités-ci-dessous, que malgré les mesures de sécurité prises, certains candidats ont réussi, quand même, à frauder à travers la diffusion des sujets d’examens sur les réseaux sociaux en utilisant les téléphones portables et internet. Ce qui est le plus intrigant, c’est que même les élèves du primaire âgés d’à peine 11 ans, ont, eux aussi, recouru à cette technique de copiage qui menace, aujourd’hui, la crédibilité des examens officiels. Ceci a poussé le ministère de l’Éducation en concertation avec d’autres départements à mettre en place des dispositions exceptionnelles qui ne font pas l’unanimité. C’est le cas de la décision de couper internet à la première heure de chaque épreuve. La ministre du secteur, Nouria Benghabrit, avait avoué, mardi, à ce propos, que cet élément nous a été imposé. «C’est un cas de force majeure, on n’est pas à l’aise pour le recours à la coupure, mais on ne doit pas baisser les bras devant de tels phénomènes», a-t-elle dit, soulignant que l’aspect de l’éthique doit primer sur l’aspect sécuritaire et doit aussi concerner l’opinion publique et toute la société qui doit s’indigner et dénoncer toutes les formes de fraude, tout en œuvrant à récompenser l’effort. Relevant que beaucoup de candidats sont victimes de leur manque de conscience des conséquences de leur geste en recourant à la fraude, la ministre avait rappelé les sanctions prévues dans ce cas et qui excluent, pour une durée de 3 ans, les candidats scolarisés et 5 ans, les candidats libres de cet examen. À noter que le ministère de l’Éducation reconduira aussi pour cette année les mesures prises durant les précédentes sessions du BAC notamment, depuis le déploiement de l’internet mobile haut débit 3G en 2014 en Algérie, à savoir l’interdiction au niveau des centres d’examen des Smartphones et autres tablettes, des outils numériques, objets connectés et écouteurs. Ces mesures concerneront aussi bien les candidats au Baccalauréat que les enseignants, les surveillants et le personnel administratif. Un protocole a été élaboré par le ministère à travers un document volumineux pour toutes étapes de l’examen afin d’assurer la meilleure organisation possible de cet évènement, a indiqué la première responsable du secteur. Le ministère de l’Education a, en outre, décidé d’éviter les visites officielles aux centres d’examens pour l’ouverture des enveloppes contenant les sujets des épreuves pour ne pas déstabiliser les candidats et sécuriser davantage les examens.
Ania Nait Chalal