L’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) a vigoureusement condamné l’expulsion par l’occupant marocain d’au moins quatorze militants et responsables politiques européens, dont quatre élus français et espagnols, qui s’étaient rendus dans les territoires occupés pour manifester leur solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis. Ces militants faisaient partie de la « Marche de la Liberté », un mouvement transnational de soutien aux détenus sahraouis, entamé le 30 mars dernier à Ivry-sur-Seine, en France. Leur objectif était de rencontrer les familles des prisonniers à Rabat et de se rendre à la prison de Kénitra, où sont incarcérés plusieurs militants sahraouis condamnés à de lourdes peines dans des conditions dénoncées comme arbitraires par de nombreuses organisations internationales. Selon un communiqué de l’AARASD publié lundi, l’arrivée des militants à Tanger, à bord d’un ferry en provenance de Tarifa (Espagne), a été brutalement interrompue par l’intervention musclée de la police de l’occupant marocain. « L’occupant marocain prétend défendre les droits humains, et pourtant il vient à nouveau d’expulser 14 personnes dont quatre élus », déplore l’association, qui évoque des actes de violence à l’encontre de la délégation dès l’accostage du navire. La présidente de la délégation, Claude Mangin-Asfari – épouse du militant sahraoui Naâma Asfari emprisonné depuis plus de treize ans – figure parmi les personnes refoulées. « Elle n’a pas vu son mari depuis plus de cinq ans. Elle a confié dès sa sortie du ferry combien cette nouvelle expulsion était douloureuse, mais aussi combien elle était fière et rassurée d’être autant entourée », souligne l’AARASD. Aucune notification formelle d’expulsion n’a été remise aux délégués, et aucune explication ne leur a été fournie. « La police de l’occupant marocain, nombreuse, a investi le ferry et a empêché la délégation de poser le pied sur le sol occupé », s’indigne l’association. « Pouvions-nous espérer, après deux mois de marche, que les délégués puissent simplement rencontrer les familles de prisonniers et leur transmettre des lettres de soutien ? », interroge-t-elle, amèrement. Pour l’AARASD, cet acte s’inscrit dans une logique plus large de répression systématique de toute expression solidaire avec la cause sahraouie. « Comment ne pas condamner cette nouvelle expulsion, révélatrice de l’hostilité radicale de l’occupant marocain à toute voix dissonante de son discours nationaliste ? », poursuit le communiqué. L’organisation accuse l’occupant marocain de piétiner le droit international, les résolutions des Nations unies et les principes de la décolonisation. Depuis plus de 50 ans, rappelle l’AARASD, l’occupant marocain occupe illégalement le territoire du Sahara occidental, une situation largement dénoncée par les défenseurs des droits humains et les partisans de l’autodétermination du peuple sahraoui. L’AARASD affirme avoir soutenu depuis le début la « Marche de la Liberté », à laquelle elle a participé activement jusqu’à l’expulsion de ses membres. Malgré cet obstacle, l’association affirme sa détermination à poursuivre le combat sous d’autres formes : « Cette marche pour la libération des détenus sahraouis, nous allons la continuer. Ce combat s’inscrit dans une exigence de respect du droit international et des droits humains, partout où ils sont bafoués. » La « Marche de la Liberté », commencée le 30 mars à Ivry-sur-Seine, devait s’achever le 31 mai à la prison de Kénitra. Elle a parcouru environ 3.000 kilomètres, mêlant marche à pied, vélo, voiture et transports publics. Des étapes ont été organisées dans plusieurs villes françaises et espagnoles, ponctuées de conférences, rencontres avec des élus, expositions et autres événements destinés à sensibiliser le public à la situation des prisonniers sahraouis et à la cause sahraouie en général. Cet épisode d’expulsion suscite un tollé parmi les organisations de solidarité et les élus impliqués. Plusieurs d’entre eux ont d’ores et déjà annoncé leur intention de saisir les instances européennes et onusiennes pour dénoncer cette entrave aux libertés de circulation et d’expression. L’AARASD appelle la communauté internationale à réagir fermement face à ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire » de l’occupant marocain à l’encontre des défenseurs des droits humains et du peuple sahraoui.
La jeunesse sahraouie de France dénonce l’expulsion « arbitraire et illégale »
L’Association de la jeunesse sahraouie de France a fermement condamné l’expulsion « arbitraire et illégale » par l’occupant marocain des militants venus participer à la « Marche de la Liberté », dénonçant une atteinte grave aux droits fondamentaux et une tentative manifeste d’étouffer toute voix solidaire de la cause sahraouie.
Dans un communiqué publié lundi, l’association exprime son indignation face à ce qu’elle qualifie de « violation flagrante des droits humains, de la liberté d’expression et de circulation ». Elle dénonce notamment l’expulsion de Claude Mangin-Asfari, épouse du prisonnier politique sahraoui Naâma Asfari, militante bien connue pour son engagement constant en faveur des prisonniers politiques sahraouis, ainsi que celle de l’ensemble des participants à cette marche pacifique. Lancée le 30 mars à Ivry-sur-Seine, en France, la Marche de la Liberté a parcouru plus de 3.000 kilomètres à travers les villes françaises et espagnoles. Elle avait pour objectif de rejoindre la prison de Kénitra, où sont détenus plusieurs militants sahraouis condamnés dans des conditions jugées arbitraires par de nombreuses organisations internationales. Toutefois, les membres de la délégation ont été empêchés, samedi 1er juin, de débarquer à Tanger, après avoir pris le ferry depuis Tarifa. La police de l’occupant marocain est intervenue directement à bord du navire, sans fournir ni notification d’expulsion, ni explication officielle. Pour l’Association de la jeunesse sahraouie de France, cet acte constitue un nouvel épisode de la politique répressive menée par l’État occupant contre toute initiative internationale en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’association dénonce une politique d’intimidation systématique qui vise à faire taire les défenseurs des droits humains et les soutiens à la cause sahraouie. Elle exprime sa solidarité totale et inconditionnelle avec Claude Mangin-Asfari et l’ensemble des participants à la marche, saluant leur engagement et leur courage face aux entraves imposées par l’occupant. Elle appelle la communauté internationale, en particulier l’Union européenne et les organisations de défense des droits de l’homme, à prendre leurs responsabilités et à dénoncer fermement ces pratiques arbitraires et contraires au droit international. Dans sa déclaration, la jeunesse sahraouie de France affirme que ces mesures répressives ne feront que renforcer la détermination du peuple sahraoui et de ses soutiens. Elle réitère son engagement à poursuivre la lutte jusqu’à la pleine réalisation de la liberté et de l’indépendance du Sahara occidental, dans le respect des principes du droit international et de la dignité des peuples.
M. Seghilani