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IL DÉNONCE SES VISÉES EXPANSIONNISTES DANS LA REGION ET SOUTIENT L’AUTODETERMINATION DU SAHARA OCCIDENTAL : John Bolton met à nu le Maroc   

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L’ancien conseiller de Trump affirme que le Maroc, en plus d’occuper le Sahara occidental, convoite l’Ouest algérien et le Nord de la Mauritanie. John Bolton, qui plus est, appelle son pays à soutenir le référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. 

Dans une tribune publiée mercredi dernier dans le ‘’Washington Times’’, le diplomate américain John Bolton a abordé le dossier du Sahara occidental. L’ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis (9 avril 2018 – 10 septembre 2019) sous la première présidence de Donald Trump a fait beaucoup de mal par ses déclarations portées à l’avantage du peuple sahraoui et de sa lutte pour l’autodétermination. Il suffit de lire la presse marocaine pour s’en apercevoir et constater les dégâts occasionnés dans la maison marocaine. Ainsi, Bolton a appelé les choses par leur nom en réaffirmant que le dossier sahraoui est une question de décolonisation. Il s’en est pris au vitriol au régime du Makhzen en lui rappelant une vérité historique. Notamment la nature expansionniste du royaume qui, non seulement il a colonisé le Sahara occidental mais il convoite aussi l’Ouest algérien et le Nord de la Mauritanie. D’autre part, l’homme politique néoconservateur a dénoncé la propagande du Makhzen et ses ouailles prétendant que le Front Polisario était une organisation terroriste, alors que c’est un mouvement de libération qui lutte pour libérer la dernière colonie en Afrique sous le joug marocain. 

Un régime expansionniste 

Bolton a abordé ce dossier qui reste en suspens depuis le retrait de l’Espagne du Sahara occidental en 1975 au profit d’une autre entité coloniale, le Maroc. Cette décision a été prise au « détriment de la population » du Sahara occidental et « de la stabilité et de la sécurité de la région sahélienne. » « L’Espagne, ancienne puissance coloniale, n’a pas participé au « vent de changement » qui a balayé l’Afrique dans les années 1950 et 1960, cherchant désespérément à conserver ses rares possessions d’outre-mer », rappelle-t-il soulignant que la mort de Francisco Franco en novembre 1975 a entraîné la chute de son régime et l’Espagne a abandonné de fait le Sahara occidental, connu depuis comme « la dernière colonie d’Afrique ». « Deux États limitrophes, le Maroc et la Mauritanie, ont envahi le territoire, espérant s’emparer de ce territoire non défendu, mais les Sahraouis autochtones ont résisté au sein de ce qui est devenu le Front Polisario. La Mauritanie a par la suite renoncé à toute revendication territoriale, mais l’armée marocaine a largement prévalu et contrôle désormais environ 80 % du pays. Le reste est aux mains du Polisario, basé près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, qui soutient les Sahraouis. Le différend persiste aujourd’hui », écrit Bolton pour qui, « la solution évidente à la question de la souveraineté est de demander aux habitants du Sahara occidental ce qu’ils préfèrent : l’indépendance ou une « autonomie » promise par le Maroc. » Sauf que, faut-il rappelé une vérité, le peuple sahraoui a été unanime et formel sur la question. Aucune alternative au référendum d’autodétermination. 

Poursuivant, Bolton évoque l’évolution de la position américaine sur ce dossier. « En 1991, après l’annulation par les États-Unis de l’invasion du Koweït par Saddam Hussein, Washington a fait adopter la résolution 690 du Conseil de sécurité, créant une opération de maintien de la paix des Nations Unies chargée de superviser un référendum sur l’avenir du Sahara occidental. Cette résolution s’inscrivait dans le prolongement d’un accord de 1988 entre le Polisario et le Maroc, et tous deux soutenaient la démarche du Conseil de sécurité. »

« Le Maroc, source de blocage à l’ONU »

Mais, précise Bolton dans sa tribune, « le Maroc a commencé à entraver les efforts de l’ONU pour mettre en œuvre la résolution presque dès son adoption, craignant qu’à l’issue d’un référendum véritablement libre et équitable, les Sahraouis ne choisissent l’indépendance. L’ancien secrétaire d’État James Baker a réussi à ramener les parties à la table des négociations pour convenir de la tenue d’un référendum lors des accords de Houston de 1997, mais le Maroc est revenu sur ses engagements, refusant même d’envisager le référendum qu’il avait accepté à plusieurs reprises. Malheureusement, l’obstruction du Maroc a perduré depuis, et des centaines de milliers de Sahraouis vivent toujours dans des camps de réfugiés gérés par l’ONU près de Tindouf » Pour le diplomate américain, « l’un des éléments du problème réside dans le fait que le Sahara occidental est en proie à des désaccords entre le Maroc et l’Algérie qui remontent à l’époque de la décolonisation. » Là encore, Bolton renvoie de ses propos à l’agression marocaine contre l’Algérie opérée en 1963 dans le sud algérien. D’ailleurs, Bolton le dit sans filtre. Le dossier sahraoui était « une source majeure de tension provient des aspirations territoriales du Maroc, qui incluent non seulement le Sahara occidental, mais aussi de vastes morceaux du nord de la Mauritanie et de l’ouest de l’Algérie », soulignant, par ailleurs, que « pendant et après la Guerre froide, les liens de l’Algérie avec l’Occident étaient loin d’être aussi forts que ceux du Maroc, ce qui a joué au détriment des Sahraouis. »

« Le Front Polisario n’est pas terroriste »

Ceci dit, « la situation est en train de changer », affirme Bolton au sujet de l’évolution positive des relations entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique. Il avance, à ce titre, « les récentes preuves montrant que l’Algérie cherche à nouer de nouvelles alliances stratégiques, ainsi que le tout premier accord de coopération militaire américano-algérien, signé au début (le 22 janvier dernier à l’occasion de la visite du commandant de l’Africom en Algérie, Ndlr) du second mandat de Trump, témoignent de cette nouvelle orientation. » Bolton ajoute : « Conscients du risque de voir leur obstructionnisme s’essouffler », les détracteurs du Front Polisario « tentent une nouvelle stratégie de propagande, alléguant sans preuve que le Polisario est sous l’influence de l’Iran ». En fait, il est question de la propagande du Makhzen et du lobby américain pro-marocain qui tentent de classer le Front Polisario comme mouvement terroriste. Or, dénonce Bolton, « cette désinformation pourrait bien avoir pour but de détourner l’attention américaine de l’obstruction marocaine qui s’oppose depuis des décennies à un référendum », soulignant que les détracteurs des Sahraouis « sont allés jusqu’à affirmer que des combattants du Polisario faisaient partie des milices étrangères formées par l’Iran en Syrie sous le régime d’Assad, aujourd’hui déchu. »

Bolton ne parle pas dans le vide, il argumente et apporte des preuves à l’appui de son plaidoyer en faveur du peuple sahraoui et de sa lutte pour l’autodétermination. « Le Washington Post et d’autres publications rapportent que le nouveau gouvernement syrien et le Polisario ont catégoriquement nié ces allégations, mais que les alliés occidentaux du Maroc continuent de les propager », a-t-il soutenue. « Peut-être influencés par cette propagande anti-sahraouie, un projet de loi a été déposé à la Chambre des représentants pour qualifier le Polisario de groupe terroriste. C’est l’affirmation la plus inexacte que l’on puisse faire à propos des Sahraouis, qui comptent parmi les plus modérés dans leurs opinions religieuses », a estimé l’influent diplomate américain. 

Pour lui encore, le Front Polisario et les Sahraouis en général « n’ont jamais succombé au radicalisme qui a balayé le Moyen-Orient après la révolution islamique iranienne de 1979. » Selon lui, « Les affirmations selon lesquelles les Sahraouis seraient vulnérables à la propagande » sont « démenties par la présence de longue date dans les camps d’organisations religieuses et non gouvernementales américaines fournissant des services éducatifs et médicaux. » 

La cause sahraouie ne compte pas que Bolton comme sympathisant. Ce dernier a rappelé, en exemple, une autre voix acquise à la cause sahraouie. « L’une des raisons pour lesquelles James Inhofe, ancien président de la commission sénatoriale des forces armées, aujourd’hui décédé, était un fervent partisan du Polisario était précisément l’ouverture religieuse que lui et d’autres ont trouvée dans les camps », a-t-il fait savoir. Enfin, Bolton a soutenu que « La politique américaine concernant le Sahara occidental devrait revenir à ses origines de 1991, en soutenant un référendum permettant aux Sahraouis de déterminer leur propre avenir. De nombreux membres du Congrès ont visité les camps de Tindouf au fil des ans et rencontré des dirigeants du Polisario et des Américains travaillant dans ces camps. Davantage de personnes devraient le faire pour obtenir des informations fiables sur le peuple sahraoui. »

Farid Guellil

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